Quadrillage policier à Kinshasa, menace de blackout sur les réseaux sociaux, interdiction de manifester, brouillage de RFI et Radio Okapi, arrestations d’opposants… le dernier jour du mandat du président Joseph Kabila pourrait plonger la RDC dans l’instabilité.
Le 19 décembre ? « Une journée normale » martèlent depuis plusieurs semaines les cadres de la majorité présidentielle avec pourtant un brin d’inquiétude. Mais au regard de la forte présence policière et militaire dans les grandes villes congolaises, des risques de coupure de l’internet et du musellement des médias internationaux, l’atmosphère est tout sauf normale en République démocratique du Congo (RDC) à l’approche de la fin du mandat de Joseph Kabila, fixée lundi 19 décembre à minuit. Si le président congolais a pu négocier un report de la présidentielle à 2018 et son maintien au pouvoir pendant la période de transition, l’opposition l’accuse d’avoir volontairement retardé le scrutin pour s’accrocher à son fauteuil et exige qu’il quitte son poste au soir du 19 décembre. Une ambiance d’insurrection plane à Kinshasa… pas vraiment « normal » en fait.
La journée de tous les dangers
Après l’échec des négociations de la dernière chance samedi entre majorité et opposition, la plupart des chancellerie occidentales s’attendent à des jours sombres au Congo. L’ambassade de Belgique à Kinshasa, qui redoute que la capitale s’enfonce dans la violence, a demandé à ses ressortissants de « quitter dès que possible la RDC ». Washington et Paris invitent également Américains et Français présents au Congo « à la vigilance ». Depuis vendredi, une forte présence policière et militaire a été remarqué à Kinshasa, Lubumbashi, Kindu et Goma. Dans la capitale, des check-points sont apparus dès vendredi dans le centre-ville, près de l’aéroport où dans le quartier résidentiel Ma campagne. Certains barrages routiers ont été levés dimanche, mais les forces de l’ordre restent très présentes autour des points stratégiques de Kinshasa selon des témoins contactés par Afrikarabia.
Depuis les violentes manifestations des 19 et 20 septembre derniers, qui avaient fait une cinquantaine de morts, il est strictement interdit de manifester sur l’intégralité du territoire congolais. A l’approche du 19 décembre, les arrestations d’opposants se multiplient. Le patron de l’UDPS du Kasaï, Martin Agenda Kapuku a été enlevé le 16 décembre avant d’être libéré dans des circonstances mystérieuses deux jours plus tard. A Goma, deux membres de l’Ecidé, le parti de l’opposant Martin Fayulu, « ont été enlevés par des hommes armés ». Depuis, leurs proches sont sans nouvelle. Idem pour Gloria Panda Shala une jeune militante de la Lucha « enlevée le 16 décembre pour une destination inconnue ».
Blackout sur internet et les radios internationales
Sur le front des médias, la censure des autorités congolaises s’est abattue depuis 6 semaines sur Radio France Internationale (RFI), la radio la plus écoutée en RDC, en coupant son signal dans le pays. La radio française est même brouillée dans la capitale voisine, Brazzaville, depuis maintenant 3 semaines. Et pour le seconde fois, la radio onusienne Okapi a subi le même sort que sa consoeur française : son signal est également brouillé. Mais la censure ne s’arrête pas là. C’est désormais devenu une (mauvaise) habitude depuis la forte mobilisation de janvier 2015 : l’accès aux réseaux sociaux pourraient bien être coupé pour la journée du 19 décembre. L’Autorité de régulation des postes et des télécommunications (ARPTC) a demandé aux opérateur congolais de bloquer momentanément les réseaux comme Facebook, WhatsApp, Twitter, Skype ou Google+.
L’heure du soulèvement a-t-elle pour autant sonnée en RDC ? Certains l’espèrent. Mais le Rassemblement de l‘opposition ne s’avance pas trop sur la question. La plateforme n’a pas officiellement appelé les Congolais à descendre dans la rue et aucune manifestation n’a été programmée. Deux raisons à cela. Tout d’abord pour une question d’image, l’opposition n’a pas intérêt à apparaître comme celle qui souffle sur les braises (notamment aux yeux de la communauté internationale qui surveille la situation le RDC comme le lait sur le feu) . Ensuite pour une question de stratégie de mobilisation. Les deux dernières manifestations interdites par les autorités n’ont pas été suivies par la population. Par peur de la répression, mais aussi par lassitude. Pour le 19 décembre, l’opposition a donc décidé… de ne rien décider. A l’image de Félix Tshisekedi, qui a lancé après l’échec des négociations de samedi : « Peuple congolais, la balle est dans ton camp. » Au mieux, la population descendra dans la rue, au pire, cette journée se transformera en ville morte. L’essentiel pour l’opposition étant de ne pas perdre la face. D’autant que les occasions de se mobiliser ne vont pas manquer à l’avenir. L’opposition se prépare à une contestation « longue-durée ».
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
J’aimerais juste demande au congolaise et congolais de ne pas se laisser faire au manipulation des politiciens et aux diplomates occidentaux, regarder la lybie, la syriie, le mali et le centre Afrique le soit disant démocratie apporter par la France et ses alliés américain! Nous demandons la paix en RDC rien que la paix