Les cinq ténors de l’opposition ont promis depuis Bruxelles de désigner rapidement un candidat unique de l’opposition pour la présidentielle de décembre. Mais le temps presse.
Les communiqués se suivent… et se ressemblent. Une nouvelle fois, les principaux leaders de l’opposition congolaise se sont accordés sur les conditions indispensables à la tenue d’élections équitables et crédibles en République démocratique du Congo (RDC). Jean-Pierre Bemba (MLC), Moïse Katumbi (Ensemble), Félix Tshisekedi (UDPS), Vital Kamerhe (UNC) et Adolphe Muzito se sont retrouvés à Bruxelles ce mercredi pour afficher leur union.
Dans une déclaration sans surprise, l’opposition a renouvelé son refus de l’utilisation de la machine à voter, possible source de fraudes, et a prôné le nettoyage du fichier électoral, dont 16% des électeurs ne disposent pas d’empreintes digitales. La décrispation politique est également exigée pour des élections les plus inclusives possibles. Les candidats recalés aux élections par la Cour constitutionnelle doivent pouvoir participer à la présidentielle, exige le communiqué.
Tous candidats ?
Mais ce que tout le monde attendait concernait la position des ténors de l’opposition sur la nécessaire candidature unique, indispensable pour espérer remporter les élections dans un scrutin à un seul tour. Sur ce terrain, les principaux opposants à Joseph Kabila en sont toujours au point mort. Dans le communiqué, les cinq leaders ont promis « une désignation irréversible, dans les meilleurs délais, sur une vision partagée et un programme harmonisé, d’un candidat commun de l’opposition à une élection présidentielle crédible ». Problème : le temps presse. Les élections doivent se tenir dans trois mois, et la majorité présidentielle est déjà en ordre de bataille depuis la désignation cet été d’Emmanuel Ramazani Shadary pour porter les couleurs du camp présidentiel.
Dans l’opposition, les leaders semblent encore se regarder en chiens de faïence. Chacun espère encore secrètement pouvoir être le candidat commun, soutenu par ses pairs. Bemba et Muzito font le pressing pour être repêchés et faire partie de la liste définitive des candidats retenus pour la présidentielle. Et Moïse Katumbi sillonne la planète à la recherche de soutiens diplomatiques pour participer au scrutin. Mais il semble illusoire de penser que la CENI passe outre les décisions de la Cour constitutionnelle et bien peu probable que Kinshasa permettre le retour de Katumbi au Congo pour concourir à la magistrature suprême.
Une longueur d’avance pour Tshisekedi
Jean-Pierre Bemba, Moïse Katumbi et Adolphe Muzito doivent donc se résoudre à laisser la place aux deux principaux opposants encore dans la course : Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe. Pour se déterminer, l’opposition devra tout de même attendre la liste définitive des candidats validés par la CENI pour faire leur choix. La décision est attendu pour le 19 septembre. Même si des doutes planent encore autour d’une possible invalidation de la candidature de Félix Tshisekedi, le fils du « Sphinx de Limete » possède une longueur d’avance pour rassembler sur son nom. Peu charismatique et peu expérimenté en politique, Félix Tshisekedi devra pourtant composer avec les autres leaders de l’opposition. Et en premier lieu avec le seul encore en lice, Vital Kamerhe. Et comme avec Jean-Pierre Bemba, les relations, n’ont jamais été au beau fixe entre l’UDPS et l’UNC – voir notre article.
Reste à régler trois points majeurs au sein de la possible union de l’opposition : le programme commun, la répartition des postes entre les leaders, et le financement de la campagne. Disposant de peu de moyens financiers, Félix Tshisekedi ne sera pas complètement libre de ses décisions. Les deux hommes d’affaires, Bemba et Katumbi, sont les seuls en mesure de pouvoir financer une campagne électorale digne de ce nom dans le vaste Congo. Ils pèseront donc très lourds sur le candidat Tshisekedi. Concernant le programme, il faudra faire le grand écart entre les ultras-libéraux Bemba Katumbi et Kamerhe et le social Tshisekedi. Quant à la répartition des postes, elle risque d’être délicate, surtout si Katumbi ou Bemba mettent la main à la poche pour financer la campagne.
Mais nous n’en sommes pas encore là. Pour les autres opposants encore dans la course – et ils sont nombreux – chacun pense pouvoir tirer son épingle du jeu face à un candidat de la majorité peu connu et peu populaire… ce qui pourrait multiplier les candidatures, même en cas d’accord sur un candidat commun. Certains opposants étaient absents à Bruxelles, comme Martin Fayulu, Freddy Matungulu ou Samy Badibanga. La route est encore longue vers la candidature unique.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Il n’y aura pas de candidat unique (et d’ailleurs sur quelles bases s’entendront-ils ces opposants, l’opposition est plurielle !!!) parce que cela n’est pas synonyme de Victoire … Avec le processus électoral actuel, quel que soit le(s) candidat(s) de l’opposition, le Gagnant sera Ramazani. En 2011, l’opposition a perdu, pas à cause de manque de candidat unique mais de la Tricherie organisée par la CENI. Les Opposants (dans leur diversité) ont plus intérêt à Exiger des élections transparentes que de Perdre leur Temps à se concerter sur une Candidature Unique, sur laquelle ils ne se mettront Jamais d’Accord … Et il faut qu’ils pensent que cette Transparence, leur sera également Utile pour les élections provinciales et législatives. Il n’y a pas que l’élection présidentielle …
Les opposants politiques congolais sont face au fils spirituels du père de la démocratie congolaise! Pour la plupart ils ont hier combattu cet idéal républicain et pour lequel de milliers de congolais sont morts, souvent arrachés brutalement à l’affection de leurs. Dieu merci, ils se sont rendus à l’évidence en rejoignant le camps du peuple, même si malheureusement cela n’arrive souvent que quand on est à la veille des enjeux électoraux. Pourquoi alors ne se mettent t ils pas à l’écoute de la rue pour comprendre qu’ils sont aussi comptables de dérives et affres de la kabylie? Pour prouver leur bonne foi, pourquoi n’accepteraient ils pas de laisser l’UDPS finir ce combat contre les forces du mal et baliser le chemin afin que finalement tous reviennent dans la grande famille politique avec leur contribution qui serait alors le soutien au combat historique de l’UDPS? N’ont ils plus rien à se reprocher ou alors c’est fort de la richesse qu’ils ont accumulé à côté de Kabila ou ensemble avec Kabila qu’ils estiment être à même d’exiger le même traitement que ceux qui ont souffert toute leur vie pour ce changement? Est ce sous d’autres cieux, les anciens apparatchiks ou les anciens nazis ont eu ce genre de privilèges? Encore une fois, reconnaissons que le peuple congolais n’est pas du tout revanchard ou animé de l’esprit de la vengeance !
@Pasteur Bwana Jean Paul et autres
Heureusement, vous trouverez peu de Congolais parmi les gens de mon âge qui n’aient été sensibles à un moment donné au message de l’Udps, la seule force politique qui réclamait en pleine dictature mobutienne l’Etat de droit. Cela ne signifie pas qu’elle soit exempte de reproches le long de son itinéraire. L’Etat de droit, personne n’a trouvé jusqu’ici de meilleure voie pour l’atteindre que la « démocratie, le pouvoir du peuple par le peuple pour le peuple », il passe par les élections qui désignent ceux qui sont censés le représenter. Hélas, vous le savez bien, depuis le départ du Maréchal dictateur en 1997 remplacé par la « fumeuse AFDL prétendue libératrice » l’exercice de la démocratie ne s’en est pas vraiment trouvé efficient : l’arrivée de ‘JK ‘ à la tête du pays en 2001 après l’assassinat de son « père », les élections de 2006 comme celles de 2011 n’ont pas été vraiment ‘démocratiques’. Pour les prochaines, vous souhaitez que les forces politiques opposées au système laissent toutes la place à l’Udps en raison de son ancienneté dans la revendication d’un Etat de droit, par quelle règle démocratique ?
La question d’une candidature commune de l’opposition se pose aujourd’hui dans ce contexte où face au candidat du pouvoir tout puissant et de plus dans un processus électoral piégé, vaudrait mieux que l’opposition y aille réunie plutôt qu’en ordre dispersé pour se donner plus de chances. En attendant comme Tshilombo aujourd’hui Président après son père et candidat présidentiable de l’Udps bien des leaders et partis ont le droit d’y prétendre.
Alors soit on se dit que ce scrutin est perdu d’avance alors on se pose des questions sur ce qu’on va y faire, se positionner pour des échéances ultérieures ou tabler sur une représentation suffisante aux Parlements national et provinciaux pour tenter de représenter un contre-pouvoir significatif…
Soit malgré tout on se donne, disais-je, les moyes de bousculer l’arbitraire agencement du pouvoir en se choisissant un candidat commun le plus crédible possible à la présidentielle…
Soit enfin, pourquoi pas, on décide de se retirer du processus parce que ses revendications insistantes n’auront obtenu la moindre garantie d’un minimum de transparence et d’équitabilité du processus.
Après l’exclusion de Katumbi et Bemba, sont restés sur l’échiquier, Tshilombo, Kamerhe, Fayulu, Matungulu comme candidats audibles. Que Tshilombo soit choisi comme ce candidat commun pourquoi pas, même si personnellement je le trouve peu expérimenté et peu à même de faire le poids face au fameux « dauphin », sauf à une condition : qu’il soit soutenu visiblement càd avec campagne sur le terrain par tous les autres leaders et partis d’opposition y compris et je dirais même d’abord par les invalidés de poids que sont Katumbi et Bemba. Deux conditions peuvent favoriser cet état : que l’Udps cesse de se surestimer comme si elle n’avait besoin de personne à ses côtés (comme le sous-entend parfois Tshilombo et comme l’ont déclaré bêtement ses leaders (Kabund et d’autres)) et que clairement un programme commun et un partage de postes soient à l’avance conclus sans scrupules entre ces leaders et partis de l’opposition. En attendant ils n’ont pas à lâcher les pressions pour arracher un processus minimum équitable…
Pk vs ne précisez pas les raisons de la potentielle invalidation de la candidature de Felix Tshisekedi. Est ce que dans ce pays, seul kabila doit respecter la constitution et les lois du pays? Bien que Jpb ait été condamné en appel en mars par une décision irrévocable contrairement à ce qui est dit souvent pour subornation de témoin et non pour corruption, il fait aussi analyser le sens, la portée et le but rechercher par les dispositions législatives contenues dans la loi électorale. Il est primordial qu un citoyen congolais qui souhaite accéder au plus haute responsabilité dans ce pays ait une moral, un parcours et une probité irréprochable. Vs ne pouvez décemment soutenir un Bemba, un shadari ou un Tshisekedi ou autre du meme acabit dans la mesure où vs ne le tolérerez dans aucun autre pays en occident. C est très grave ce qu ils ont fait. Et nous exigeons un minimum de décence pour notre pays. Bemba le 17 septembre, la cour statuera uniquement sur la hauteur de la peine. Sa culpabilité à déjà été établit. Le bureau du procureur a recueilli toutes les preuves quant à ce, il suffit de lire l acte d accusation. Écoute téléphonique, bordereau d envoi de fond. J invite chacun à penser au pays.
Cette idée d’avoir un candidat unique me plait beaucoup car si tout les opposants se réunissent il est fortement impossible que le camps du kabiliste puisse gagné…je remercie de tout Coeur le souci qu’a Adolphe muzito je ne suis pas politicien mais quand je sui muzito lorsqu’il parle de la candidature commune de l’opposition cela me plait beaucoup…je lui demanderai qu’il fasse de son mieux pour qu’on puisse avoir une candidature unique