L’ONG environnementale demande l’annulation « de quatre contrats de concession forestière illégaux » signés par le ministre de l’Environnement et Développement Durable, Claude Nyamugabo. Des allégations que le ministère conteste.
La forêt congolaise est-elle bradée par le ministre de l’Environnement ? Greenpeace Afrique s’inquiète de l’attribution de quatre concessions forestières à une entreprise congolaise en juin 2020. Selon l’ONG environnementale, les quatre concessions de 777.639 ha ont été attribuées par le ministère à Groupe Services, une société « qui n’a aucune expérience dans l’exploitation forestière ». Sur leur site internet, l’entreprise se dit « leader national dans la maîtrise et l’exécution des tâches de nettoyage courant ». Une entreprise, dont le directeur du département agriculture et développement forestier est Louison Ngwo Ekolonga, « ancien ministre provincial de l’Environnement de la province de Bandundu ».
Les contrats « dépassent les limites légales »
Greenpeace affirme que l’attribution de ces contrats « représente une violation du moratoire institué en 2002 sur l’attribution de nouvelles concessions forestières industrielles. » Selon l’ONG, « ils dépassent de plus de 400.000 ha la limite légale attribuable par signature ministérielle et de plus de 200.000 ha la limite des forêts attribuables à une même personne, en un seul ou plusieurs tenants ». Ces accusations font suite à une première action en justice initiée par la société civile, en septembre, contre le ministre de l’Environnement, Claude Nyamugabo. Devant le Conseil d’Etat, plusieurs ONG ont dénoncé « la cession illégale il y a un an de près de deux millions d’hectares » à des sociétés chinoises. Une « récidive » inacceptable pour Greenpeace Afrique.
Le ministère se défend
Interrogé par Afrikarabia, le ministère congolais de l’Environnement dément formellement les allégations de Greenpeace. Selon lui, l’attribution de ces contrats « ne viole en rien le moratoire ». Et de citer un décret du 24 octobre 2005 qui « n’interdit pas la cession de titres forestiers devenus défaillants à des exploitants plus viables et mieux équipés permettant de contribuer à l’économie du pays et ou des provinces ». Le ministère affirme qu’un des objectifs du code forestier consiste à « lutter contre la pauvreté en milieu rural ». Pour Greenpeace Afrique, l’argument de la « défaillance » ou « du manque de plan d’aménagement » des titres forestiers seraient « des prétextes » utilisés par le gouvernement pour attribuer ces contrats.
« Pas de nouvelles attributions » selon le ministère
Le ministère de l’Environnement se défend également d’avoir dépassé la limite légale de superficie. « Le ministre ne peut pas donner plus de 250.000 ha en un seul tenant, mais les 777.639 ha n’ont pas été donné en un seul tenant. Il existe même plusieurs exploitants qui disposent de plus d’un million d’ha, se justifie le ministère, pour qui, il s’est agi d’une ré-attribution et non de l’attribution de nouvelles étendues ». Pourtant, en consultant le code forestier accessible sur internet, à l’article 92, il est bien stipulé que « Sous réserve des droits acquis, il ne peut être concédé à une même personne, en un seul ou plusieurs tenants, des forêts d’une superficie totale supérieure à 500.000 hectares ». Une contradiction qui étonne.
Un audit commandé
Le ministère de l’Environnement réaffirme pourtant sa volonté de transparence et « d’assainissement » du secteur forestier. Le gouvernement congolais, avec l’appui de l’Union européenne (UE) et de l’Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (CAFI) a sollicité un audit de toutes les concessions forestières de la République démocratique du Congo (RDC) par une structure internationale indépendante. Le ministère indique que « les plis » ont été remis récemment au siège de l’Union européenne à Kinshasa. Pour l’instant, aucune communication n’a été rendue sur cet audit.
La forêt tropicale prise en otage
Toute l’ambiguïté de la position congolaise réside dans les contradictions des autorités entre préservation et lutte contre la pauvreté, dans un pays où les caisses de l’Etat sont vides. « Si vous voulez que nous préservions nos forêts, appuyez-nous dans la lutte contre la pauvreté » avait déclaré le ministre de l’Environnement, Claude Nyamugabo à l’AFP en mars 2020. Une position où la forêt tropicale congolaise, deuxième poumon de la planète après l’Amazonie, semble se retrouver prise en otage.
« Vigilance dans la constitution du nouveau gouvernement »
Greenpeace Afrique demande au président de la République, Félix Tshisekedi, « d’ordonner l’annulation immédiate des quatre contrats de concession forestière illégaux signés le 11 juin 2020 par le ministre de l’Environnement et Développement Durable, Claude Nyamugabo ». Et selon Irène Wabiwa Betoko, chef de projet international pour la campagne forêt de Greenpeace Afrique, « Félix Tshisekedi devrait être vigilant dans la constitution du nouveau gouvernement. Le choix de ses ministres et autres acteurs doit être méticuleux et cette charge étatique réservée aux personnes qui vont servir réellement l’intérêt de la nation ».
Christophe Rigaud – Afrikarabia
Bonjour Christophe, la vie est de plus en plus triste. Les habitants de la Terre doivent repenser la Politique qui nous plonge dans un gouffre sans fin, même les Abysses ont une fin. C’est épouvantable!!! on est devant une épouvante semée par des gens qui veulent recreer la terre à leur compréhension. C’est pourtant simple. Que désire l être humain??? Etre aspiré dans le néant et l’obscur ou retourné à la vie???Nous devons choisir, car c’est ici le *destin commun* et non le coronavirus et son vaccin. Nous sommes tous sur la limite viable. C’est triste, ce que nous sommes, car nous nous prétendons tous etre *tout* sauf *rien*.
Il ya un intervenant sur NTD qui demandait à un intervenant défendant le génocide congolais qui jusqu’alors est laissé pour compte de rentrer chialer dans pays, la DRCongo. C’est moi qui répondit à sa place pour déboucher sur les *Découvertes* humaines. Je pose la question; doit-on suivre la dimension humaine évolutiste *Hightech* ou la dimension humaine evolutiste *Propre*???
Moi, je dirai laissons la forêt aux autochtocnes écologistes qui veulent le Propre pour une dimension viable parceque nous y aurons recourt quand plus rien n’ira. Eux les autochtones peuvent se prétendre Ministres à tout ce qui touche l’environnement.