A vouloir jouer la carte du temps pour se maintenir au pouvoir, Joseph Kabila ne peut plus reculer et doit de nouveau tout faire pour retarder le processus électoral… au risque de l’isolement.
Interdit par la Constitution à briguer un troisième mandat, le président congolais Joseph Kabila a rapidement compris que le meilleur moyen de rester au pouvoir était de ne pas organiser les élections. Par de nombreux subterfuges, le camp présidentiel a donc cherché à retarder le processus électoral : modification de la loi électorale, retard dans le nettoyage du fichier électoral et de l’enrôlement des électeurs, assèchement financier de la Commission électorale (CENI)… Pour gagner du temps et faire patienter l’opinion congolaise et la communauté internationale, le pouvoir a ensuite cherché à négocier le report des élections avec l’opposition. Un premier dialogue, sous l’égide de l’Union africaine (UA), a accouché d’une souris, d’autant que la majorité de l’opposition avait décidé de boycotter le forum.
De négociations en négociations
Pourtant, ce premier round de négociation, à l’automne 2016, a permis à la majorité présidentielle de marginaliser l’UNC de Vital Kamerhe, seul opposant de poids au dialogue de l’UA et qui briguait le poste de Premier ministre de la transition. C’est en fait Samy Badibanga, un opposant dissident de l’UDPS, qui sera nommé à la Primature, divisant un peu plus le camp des opposants. Un second dialogue, encadré par l’église catholique (Cenco), a ensuite permis de dégager un relatif consensus grâce à la participation du Rassemblement de l’opposition : maintien au pouvoir de Joseph Kabila après la fin de son mandat le 20 décembre 2016, nouveau Premier ministre issu du Rassemblement, présidence du Conseil national de suivi de l’accord (CNSA) réservé également au Rassemblement et report de la présidentielle en décembre 2017.
… toujours gagner du temps
Après ce dernier accord du 31 décembre 2016, on pouvait penser que l’organisation de la transition politique et du processus électoral étaient sur les rails. Mais trois mois plus tard, et après le décès surprise du principal opposant Etienne Tshisekedi le 1er février 2017, aucun des points de l’accord n’était mis en oeuvre et l’église catholique était obligée de reconnaître son échec. Il faut attendre début avril pour Joseph Kabila se décide enfin à nommer un nouveau Premier ministre. Mais Bruno Tshibala est loin de faire consensus. Et pour cause. Car comme Samy Badibanga, il résulte d’un débauchage politique fortement critiqué par l’opposition qui ne lui reconnaît aucune légitimité. Encore une fois, Joseph Kabila continue de gagner du temps alors que la date de la présidentielle se rapproche à grand pas. Le président du Conseil national de suivi de l’accord et le nouveau gouvernement Tshibala ne sont toujours pas nommés presque deux semaines après le décret présidentiel.
Spirale de l’instabilité
L’arme du temps étant la seule que semble vouloir manier Joseph Kabila, le président congolais est condamné à une dangereuse fuite en avant qui l’oblige à se couper de la communauté internationale, au risque de l’isolement. Pour continuer à manoeuvrer, afin de reculer la date des élections, le chef de l’Etat s’est enfermé dans une spirale de l’instabilité : politique (avec l’impossibilité d’organiser l’élection présidentielle) et sécuritaire,(avec une nouvelle flambée de violence dans les Kasaï). Dans sa fuite en avant, Joseph Kabila doit maintenant tout faire pour les élections de décembre ne puissent se tenir dans les délais. Pour cela, le pouvoir avance deux arguments contradictoires. Premièrement : l’Etat veut financer seul le processus électoral et ne veut aucune ingérence étrangère. Deuxièmement : les caisses de l’Etat sont vides et le coût estimé des élections s’élève à un tiers du budget national. En gardant la haute main sur le processus électoral (sans intervention extérieure), Joseph Kabila peut donc à tout moment l’interrompre.
Massacres sans témoin
Sur le plan sécuritaire, le président congolais est sur la même ligne : aucune ingérence extérieure. Lors du renouvellement du mandat de la Monusco, l’imposante mission des Nations unies au Congo, la RDC a réussi à faire diminuer (symboliquement) le nombre des casques bleus présents sur le sol congolais. 500 soldats ont été retirés de la mission, portant tout de même les effectifs de la Monusco à 16.215 hommes, le plus important déploiement de casques bleus au monde. Mais depuis plusieurs années, Kinshasa demande (par intermittence) la fin de la mission. Il fait dire que l’ONU pointe régulièrement les nombreuses violations des droits de l’homme en RDC et les exactions des forces de sécurité. Actuellement, les Nations unies enquêtent sur plus de 23 fosses communes découvertes au Kasaï à la suite des affrontements entre les miliciens du chef traditionnel Kamuina Nsapu et l’armée régulière. Fin mars, deux experts occidentaux de l’ONU, qui enquêtaient dans le centre du pays, ont été exécutés. Une « première » inquiétante depuis la création du groupe des experts de l’ONU au Congo en 2004. Les ONG congolaises des droits de l’hommes dénoncent la volonté des autorités de pouvoir réprimer en toute impunité sur le sol congolais et de « massacrer sans témoin ».
Isolement
Dans cette logique d’isolement politique revendiqué, Kinshasa a rompu le 14 avril dernier sa coopération militaire avec la Belgique selon Jeune Afrique. La RDC se referme donc sur elle-même, avec la volonté pour le camp présidentiel de pouvoir manoeuvrer en toute liberté et à l’abri des regards de la communauté internationale. La répression qui continue de s’abattre sur les opposants politiques, mais aussi sur les journalistes et les médias proches de l’opposition ne rassure guère sur le désir de Joseph Kabila de vouloir quitter pacifiquement le pouvoir. Principal responsable de la crise politique congolaise, le président de la République semble attendre une nouvelle fois que le pays soit au pied du mur pour sortir une nouvelle carte de sa manche. En décembre 2017, si les élections ne peuvent se tenir, ce qui paraît le plus probable, Joseph Kabila pourra alors sans doute avancer l’idée d’un référendum pour « sortir de la crise politique ». Référendum-plébiscite qui pourrait lui permettre alors de pouvoir postuler à sa propre succession.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
C’est une erreur de sa part qu’il y a des gens qui ne parlent pas qui croient encore à l’alternance politique paisible. S’il continue à s’entête, il s’en apprendra qu’en lui même. AAA ses risques et périls. Les mêmes lobbies qui le soutiennent peuvent se retourner contre lui de peur qu’ils perdent leurs intérêts. Il n’est pas le premier president de la RDC. Il y a des Congolais qui n’ont rien à perdre qui ne supportent plus voir leurs souffrir. Voir cette population propriétaire du Congo continuer à souffrir à cause d’un parvenu parachute par la maffia internationale. Ce petit bonhomme qui n’a que foutre des Congolais car il est là au t Congo pour s’en Richie . Enrichir sa famille et ses belles familles et ses oncles. Kabila se trompe . Ce ne sont pas des menaces car il le sait.
La coopérarion militaire suspendue entre la Belgique n’est pas une extinction mais un moment de réflexion.
Une alliance pour la paix dans la région es grands lacs a été un succès incontestable.
Entre amis on se le devait ( cfr. Le traité d’amitié Belgo-Congolais du 26 juin 1960 )
Maintenant que les armes létales ont fait leur « travail » il est temps de remettre en action les armes non létales médico-pharmaceutiques.
Vive la médecine sans frontières qui évitera un 3ème conflit mondial au départ des grands lacs d’Afrique, à laquelle Jules Verne prédisait un rôle pacifique ( cfr. 5 semaines en ballon
pages 123,124 Collection du livre de poche )
Je résume : Quand l’Europe sera épuisée, quand la Chine sera surpeuplée et quand les USA commenceront à marquer des signes de faiblesse, c’est par les degrés de longitude et de latitude de l’Afrique des grands lacs que se décidera l’avenir du monde.
Je trouve toujours que les humains sont frères et soeurs et qu’il est dommage qu’ils s’assassinent les uns les autres avec des armes que leur fournissent des bandits
c’est qui est sur, Kabila va partir
Mais avec ou sans Kabila, le peuple congolais nous n’accepterons plus l’ingérence de la fameuse communauté internationale. 20 ans après, qu’a fait la monusco en matière de maintien de paix. d’ailleurs, comment peut on maintenir une paix sans commencer par la créer.
la stratégie des pays occidentaux d’étendre leur influence et d’imposer leurs idées à l’ensemble du monde est dissimilée dans ce que vous appelé le droit d’ingérence humanitaire reconnu par l’ONU.
Il est temps et nous avons ainsi décidé, le Congo Kinshasa aux RD Congolias. Se prendre en charge c’est aussi cela!!!
La RDC donne du pain à beaucoup d’étrangers qui se prennent pour des spécialistes pour la RDC, de sorte qu’ils ne peuvent vivre qu’en parlant de la RDC. Oh, pauvre RDC. Le pouvoir n’est pas un fait du hasard comme l’imagine tshinawenge, sinon, il ne ferait autant de temps pour sortir le pays du grand trou où il se trouvait, lui-même en lambeau. Après le départ de Mobutu ou après la mort de Laurent Kabila, où étaient tous les illuminés Tshisekedi père et fils, si ce n’est en Europe abandonnant le pays au plus courageux qui s’est avéré être Joseph Kabila. C’est lui qui a remis le pays dans son unité, encore lui qui a organisé les élections au moment où les tshisekedi n’en voulaient pas. Quel genre d’élections pouvait-on organiser en 2016 quand le fichier électoral n’était pas dispo? tshinawenge peut aussi savoir que Joseph Kabila n’a pas inventé la pauvreté en RDC, et il n’avait pas trouvé mieux également sur le plan économique et social. C’est à l’homme congolais de savoir travailler, créer, investir, au lieu de toujours chercher à chasser le peu d’investisseurs qui se pointent par des marches non pacifiques synonyme de casses, destructions… Nous devons d’abord apprendre à créer, investir, au lieu de toujours croire que l’Etat fera tout. Avec cet esprit, même bébé félix ne pourra rien, encore moins l’affairiste katumbi qui continuera à arracher tous les marchés à son seul profit et vous jeter des petits bombons sur la bouche.
kabila connaitra le sort de l’ex-leader de Libye. Observez juste les signes du temps. Une fois coupé entièrement au niveau de la coopération avec les grands de ce monde son navire va commencer à s’enfoncer.
Où est mobutu, le tout puissant?
L’histoire se répète. C’est complètement une evidence. Deuxième evidence: kabila est éternellement vomi par le peuple congolais. Alors la question est de savoir quelles soient ses manoeuvres politiques comment pourra-t il régner. Son camp s’est largement rétrécis. Il a des armes et une poignée des bandits autour de lui qui pourraient le lâcher à tout moment suite à une pression extérieure. Ne vous doutez pas, elle viendra.