La nomination du nouveau Premier ministre, Bruno Tshibala, est fortement contestée au sein de l’opposition qui l’estime « illégitime » alors que la communauté internationale s’inquiète d’une désignation « contraire à l’esprit et à la lettre » de l’accord du 31 décembre.
La mandature de Bruno Tshibala, dont on attend toujours la composition du gouvernement, commence sous de biens mauvais auspices. A peine nommé, le nouveau Premier ministre, censé co-gérer la transition politique avec le pouvoir, s’est attiré les foudres de l’opposition. Pour Félix Tshisekedi, qui avait été désigné par le Rassemblement de l’opposition à ce poste, la désignation de Tshibala à la Primature « n’a rien à avoir avec l’accord du 31 décembre et c’est une conséquence des tripatouillages du pouvoir en place ». Le président Joseph Kabila a en effet décidé de choisir son Premier ministre dans une liste de 5 noms proposés par une aile dissidente du Rassemblement, composée de Joseph Olengankoy et… Bruno Tshibala, tous deux exclus de la plateforme.
L’opposition dans la rue lundi 10 avril
La nomination de Bruno Tshibala à la Primature est donc vécue comme un simple « débauchage ». « Joseph Kabila a préféré nommer un homme qui a été exclu de son parti politique, l’UDPS » s’insurge Moïse Katumbi, candidat à la présidentielle et membre du Rassemblement. « Par ailleurs, Monsieur Kabila n’avait pas le droit de nommer le Premier ministre avant la signature de l’arrangement particulier qui devait fixer les modalités de l’application de l’accord » explique l’ancien gouverneur du Katanga dans un communiqué. Et au lieu de rassembler, Bruno Tshibala divise. Le Rassemblement a immédiatement appelé à manifester le lundi 10 avril pour exiger le respect de l’accord du 31 décembre et dénoncer « les massacres en cours à travers le pays » et notamment au Kasaï.
Premier ministre sans consensus
Du côté de la communauté internationale, l’arrivée de Bruno Tshibala à la Primature ne convainc personne. Censée apaiser les tensions au sein de l’opposition et trouver une sortie de crise, sa nomination semble exacerber les divisions et accélérer le risque d’embrasement du pays. Par manque de légitimité, Bruno Tshibala, tout comme son prédécesseur Samy Badibanga paraît condamné à l’impuissance. L’Union européenne (UE), qui surveille le dossier congolais comme le lait sur le feu « observe le manque de consensus sur la nomination de Bruno Tshibala ». Et comme l’opposition, l’UE appuie pleinement la nouvelle résolution 2348 de l’ONU « qui recommande à toutes les parties prenantes en RDC de mettre en œuvre, sans délai, l’accord du Centre interdiocésain ». Concernant la manifestation du 10 avril, l’Union européenne prévient : « le droit de manifester pacifiquement est le corollaire de tout processus politique ».
Katumbi appelle « à la résistance »
Même son de cloche pour le ministre belge des affaires étrangères, le très actif Didier Reynders, qui se dit « préoccupé par le fait que les autorités de transition ne disposent pas du large soutien nécessaire »… et c’est le moins qu’on puisse dire. Pour le gouvernement congolais, le manque de consensus autour de la nomination de Bruno Tshibala ne semble pas poser de problème, puisque « la décision présidentielle respecte l’esprit et la lettre de l’accord qui prévoit une cogestion du pays jusqu’à la tenue des élections » a estimé le porte-parole Lambert Mende. Dans un message vidéo, l’opposant Moïse Katumbi appelle les Congolais « à la résistance » et « à se prendre en main ». « Congolaises, Congolais, notre patience a ses limites » conclu le cofondateur du Rassemblement. « Aucune armée ne peut résister à un peuple déterminé à prendre son destin en mains. » Reste à savoir si le peuple suivra.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Katumbi distrait les congolais inutilement, que sa femme et ses enfants descendent dans la rue Pour revendiquer la primature .
Le rassop n’ a ni un reglement intérieur ni des statuts, sur base de quelles dispositions peut-on etre en droit d’exclure d’autres membres? Et le cas tshibala à l’udps, leur reglement ds son art 69 dit qu’aucun membre du parti ne peut etre sanctionné sans que sa faute lui est notifiée et qu’il lui est accordé la possibilité de se defendre devant la commission ad-hoc….en sanctionnant tshibala ont-ils evoqué une disposition reglementaire?
Personne ne t’a interdit de suivre Bruno.