La confirmation de Denis Kadima, jugé proche du chef de l’Etat, à la tête de la Commission électorale, jette le trouble sur la crédibilité des prochaines élections. Une nomination qui fait craindre une mainmise de Félix Tshisekedi sur la CENI, alors que les conditions de son accession au pouvoir en 2018 restent toujours contestables.
Félix Tshisekedi a tranché. « J’ai décidé de signer l’ordonnance désignant les membres du nouveau bureau de la CENI ». Dans une déclaration télévisée, le président congolais a confirmé le choix controversé de Denis Kadima au poste de président de la commission électorale (CENI). Une nomination déjà entérinée par l’Assemblée nationale mi-octobre mais fortement contestée par deux des huit confessions religieuses chargées de désigner le futur président de la CENI. Les très puissantes églises catholique et protestante avaient refusé de valider Denis Kadima, et dénoncé les pressions, les menaces et les tentatives de corruption pour imposer la candidature de cet expert électoral pourtant internationalement reconnu. Des accusations relayées par l’opposition, mais aussi par une partie de la majorité présidentielle qui redoutent que la présidentielle de 2023 ne soit biaisée et organisée dans l’unique objectif de faire réélire Félix Tshisekedi.
Tshisekedi justifie son choix
Le chef de l’Etat avait-il d’autres choix que de signer l’ordonnance de nomination de Denis Kadima ? Pour les proches du président, certes, il y aura des mécontents, comme les églises catholique et protestante, Lamuka, le FCC, ou Moïse Katumbi… « Mais on ne pourra pas accuser Tshisekedi de vouloir retarder le processus électoral, et faire glisser le calendrier pour se maintenir au pouvoir », confie un membre de la majorité présidentielle. Pour faire passer l’absence de consensus sur la désignation du nouveau patron de la centrale électorale, Félix Tshisekedi a tenté de rassurer. D’abord en expliquant que la désignation des membres de la CENI s’était déroulée « de manière régulière », puis en précisant « qu’une majorité claire s’était dégagée », même si les six confessions qui ont désigné Kadima sont minoritaires dans la population. Enfin, en annonçant la nomination d’un responsable du bon déroulement et du suivi des élections.
Des déclarations de bonnes intentions
Le très actif porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, est également venu à la rescousse du président Tshisekedi pour calmer la contestation. « Le processus électoral n’est pas l’œuvre d’une seule personne, fut-il président de la CENI » s’est défendu en conférence de presse Muyaya. Pour garantir la crédibilité du scrutin, le gouvernement a tenu à rassurer les acteurs politiques que des organisations nationales et des missions d’observation internationale seront associées au processus électoral de 2023. Des missions internationales que Joseph Kabila n’avaient pas autorisé en 2018. De son côté, Denis Kadima, très discret depuis le début de la polémique, s’est fendu d’un court message sur Twitter pour « s’engager à offrir à notre pays, avec l’appui, la contribution et l’engagement de tous, des élections crédibles, inclusives et transparentes ». Mais ces déclarations de bonnes intentions seront-elles suffisantes à garantir des élections non truquées en 2023 ? Pas si sûr.
Les élections truquées de 2018
Pour la chercheuse Ida Sawyer, du Wilson Center, « les Congolais sont bien conscients des risques associés aux institutions électorales qui manquent d’indépendance ». Et de rappeler ce que certains ont tendance à oublier : l’élection frauduleuse de 2018, dont Félix Tshisekedi a été le grand gagnant. « Selon les données fuitées de la CENI et de la mission d’observation de l’Église Catholique, Fayulu avait remporté de manière écrasante la dernière élection présidentielle de décembre 2018, avec plus de 60 % des voix (…). Alors que les électeurs congolais attendaient les résultats des élections, continue la chercheuse, Kabila a conclu un accord avec Tshisekedi, un autre candidat de l’opposition, orchestrant la certification par la CENI de Tshisekedi comme président tout en gardant le contrôle du parlement et d’une grande partie du gouvernement et des forces de sécurité ».
« Il faudra faire avec »
Reste donc à savoir si Félix Tshisekedi sera capable de ne pas reproduire les erreurs du passé en 2023. C’est le grand défi qui attend le président congolais pour les mois à venir. Mais pour le moment, la désignation contestée des membres de la CENI et de son président n’envoie pas un très bon signal, comme le relève le militant pro-démocratie, Carbone Beni. « Le cas Denis Kadima est un peu semblable à la machine à voter de Corneille Naanga. Beaucoup décriée, mais utilisée au final. Le bureau est déjà là, et il faudra faire avec, en mettant en place un mécanisme de contrôle électoral efficace ». Et de conclure : « À Denis Kadima de prouver qu’il était accusé à tort ».
Christophe Rigaud – Afrikarabia
« Tshisekedi passe en force à la Ceni mais peine à rassurer » parce qu’il s’yest octroyé un candidat frère et vieil ami pour s’assurer le contrôle de son élection aux prochaines échéances. En effet Kadima est très proche et non « jugé proche » comme dit ici – les preuves de sa fraternité sont accessibles aux yeux de celui qui veut les voir -, il ne pourra lui refuser le retour en investissements. Procès d’intention, peut-être, mais lorsqu’on sait que Tshisekedi ne fait pas mieux en la matière que ceux qui l’ont précédé, cette défiance génèrera forcément de la méfiance sur tout résultat qui le plébiscitera, fût-il authentique. Bref si Tshisekedi et Kadima étaient des hommes d’honneur et de responsabilité, ils auraient du convenir de changer le casting. Ils ne le sont pas assurément à voir déjà les conditions combien contestables – disons même frauduleuses et négociées – de son « élection » en décembre 2018 ; je ne les sens donc pas capables de ne pas reproduire les forfaitures du passé.
Faut-il pour autant, comme le proposent l’opposition et une partie de la société civile, engager d’ores et déjà des marches dangereuses dans la rue pour contester cette investiture discutable au risque d’un nouveau cycle de désordres et pourquoi pas d’une violente guerre civile car les interdictions et les brutalités policières ne manqueraient pas ?.
Peut-être pas le moment, et pas non plus complètement « faire avec » comme dit ci-dessus, il faudra plutôt reconstruire de digues de vigilance pour un contrôle le plus étroit possible du processus.
On est hélas habitué à ces fraudes depuis 2006 et pour contrer cette incurie endémique des pouvoirs successifs il faut le temps des réformes structurelles lucides et courageuses. Encore à recommencer le chemin de la démocratisation !!! Sauf évènements et/ou hommes providentiels qui changent de façon inattendue le cours de notre route, j’en suis aujourd’hui à croire que nous serons acculés à attendre et encore à attendre le temps que nos us et coutumes évoluent quitte à nous créer quelques aiguillons pour continuer à nous poser des bonnes questions.
Tshilombo passe en force et investit Kadima ,il engage son pays vers un<>, il risque de le payer cher.
Tshilombo passe en force et investit Kadima ,il engage son pays vers un saut dans l’inconnu, il risque de le payer cher.
Le tribalisme est un danger pour notre oays. Tout le monde reconnais les compétences de ce Monsieur en matière de l’organisation électorale, il a été partout en Afrique où ses compétences ne font l’ombre d’aucundoute. Il faut arrêter avec cette manipulation qui profite aux fossoyeurs de notre pays. Les catholiques ont toujours joué un jeu dangereux dans notre pays depuis l’indépendance; selon eux, Lumumba était communiste il fallait l’éliminer, ce qui fût fait. Ambongo n’a pas digéré la gratuité de l’enseignement, cette mesure les prive des substances ressources financières, alors ils reprennent leur rengaine habituelle du complot qui serait ourdi contre l’église catholique et son chef Ambongo. Pour terminer, je demande à certains médias dont on connaît la ligne éditoriale de descendre de temps en temps au Congo pour aller palper les réalités sur le terrain au lieu de raconter des contre vérités dans les salles climatisées en occident.
Le tribalisme en RDC.
La colonisation belge est à l’origine du tribalisme en RDC. Les belges, après avoir constaté que les seuls africains noirs au centre de l »Afrique qui ne pouvaient pas se laisser dominer, ils créèrent le myth « Les Baluba ne peuvent pas diriger en RDC. » Comme toute personne vaincue, leur mensonge prit le dessus au detriment de la vérité. Ils cachèrent le fait qu’ils furent vaincus par ce vaillant peuple. D’où sa diabolisation jusqu’à;aujourd’hui.
S’il y a un vrai expert en matière d’élections en Afrique, Mr Kadima en est l’un deux. Aux Etats Unis qui est ma seconde patrie l’on dit que « Accuser c’est facile, mais il faut le prouver. » Que quelqu’un me prouve sur la base de faits le lien qui existe entre le Pr F. Tshisekedi et Mr Kadima. Le mot corruption est une invention européenne. Dans nos langues bantou on en trouve pas. Il y a que des adaptions crées pour faire comprendre le concept. Si Nanga avait proclamé Mr F. Tshisekedi comme Président de la RDC aux dernières élections de décembre 2018 pourquoi pas Kadima ne peux le faire sur la base de résultats réels. La France et ses acolytes ont crée des chaines d’info en Afrique pour torpiller la vérité dans toutes ses dimensions au profit de multinationales suceur du sang des africains. Au fil de temps, le matérialisme est parvenu à aveugler plus les européens. Au moment venu tout le monde répondra de ses actes devant le Créateur de la vie.
Le tribalisme n’existe pas qu’au CONGO KINSHASA il tapisse encore le MONDE ENTIER
C’est aux peuples de réagir sans frontières