En quelques jours, la rébellion du M23 s’est emparée de la cité minière de Rubaya, des bombes se sont abattues sur le camp de déplacés de Mugunga, et l’avancée des rebelles se poursuit vers le Sud-Kivu. Une poussée de fièvre dans l’Est du Congo qui intervient après la condamnation par Emmanuel Macron du Rwanda pour son soutien au M23.
Au lendemain de la visite officielle du président congolais Félix Tshisekedi à Paris, la situation sécuritaire s’est brusquement dégradée dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Emmanuel Macron avait renouvelé son soutien à la RDC dans son conflit contre les rebelles du M23 et exhorter les soldats rwandais à quitter le sol congolais et d’arrêter de soutenir la rébellion. La réponse sur le terrain militaire ne s’est pas fait attendre. Les rebelles se sont emparés de la cité de Rubaya, connue pour son important site minier, qui est passé sous contrôle rebelle le 30 avril au soir, alors que les présidents français et congolais achevaient leur conférence de presse commune à l’Elysée. La zone minière de Rubaya est particulièrement riche en Coltan, Cobalt, Tungstène ou Tantale. Des minerais stratégiques qui sont exportés illégalement via le Rwanda voisin.
Des bombes sur Mugunga
Depuis plusieurs semaines, la situation sécuritaire s’était tendue au Nord-Kivu, où les rebelles poursuivent leur emprise sur la région et enserrent les deux millions d’habitants de la capitale régionale, Goma. Après la prise de Rubaya, ce sont plusieurs bombes qui sont tombées vendredi 3 mai sur le camp de déplacés de Mugunga, dans un quartier de l’Ouest de Goma. Le gouverneur militaire du Nord-Kivu annonce un bilan de 14 morts et 35 blessés. Les images de désolation des huttes de toiles et des corps, notamment d’enfants, ont rapidement fait le tour de la toile, suscitant l’horreur et l’incrédulité. Le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya a pointé la « barbarie habituelle » du Rwanda et condamné un « nouveau crime de guerre ». De son côté, le M23 a rejeté la responsabilité du bombardement sur Kinshasa.
Les Etats-Unis accusent le Rwanda
Le communiqué de la mission de l’ONU au Congo (Monusco), qui a fortement condamné le bombardement du camp de déplacés de Goma, n’a pas pointé la responsabilité des rebelles, et a demandé aux autorités congolaises de « prendre toutes les mesures nécessaires pour traduire en justice les auteurs de ces actes odieux ». De quoi jeter le trouble sur les origines des tirs meurtriers, tant les positions de l’armée congolaise et du M23 se trouvent dans un mouchoir de poche dans cette zone, avec des centaines de milliers de déplacés au milieu. Mais, pour la première fois, les Etats-Unis ont accusé nommément le Rwanda d’être à l’origine du bombardement. Cette prise de position de Washington est assez rare pour être remarquée. Et on peut supposer que les Etats-Unis avaient en leur possession des informations assez sérieuses pour impliquer les rebelles soutenus par Kigali dans le bombardement du camp de Mugunga.
La pression s’accentue sur Kigali
Le Rwanda a fortement démenti les accusations de Washington par la voix de la porte-parole du gouvernement. Sur son compte X (anciennement Twitter), Yolande Makolo a interpellé le département d’Etat en lui demandant vertement comment il parvenait « à cette conclusion absurde ? Les RDF (les forces armées rwandaises – ndlr), une armée professionnelle, n’attaqueraient jamais un camp ». La pression s’accentue donc sur le Rwanda. Depuis la visite de Félix Tshisekedi à Paris, la position française s’est durcie sur la condamnation du Rwanda. Une tension qui semble se traduire sur le terrain avec une poussée rebelle, qui domine toujours militairement la situation. L’armée congolaise est toujours à la peine, et « réfléchit encore pour voir quels remèdes [trouver] face à cette barbarie du Rwanda » selon les propres déclarations du gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général Peter Cirimwami. Quant aux troupes de la SADC, les soldats de l’Afrique australe, ils semblent uniquement déployés pour interdire l’accès des rebelles à Goma.
Un énième remaniement dans l’armée en gestation
Félix Tshisekedi, en déplacement en Europe, a décidé de rentrer plus rapidement que prévu à Kinshasa, notamment en annulant sa venue à Budapest. Quelle réponse va décider d’apporter le président congolais aux gesticulations et aux attaques rebelles ? Kinshasa peut difficilement rester les bras croisés, ce qui lui reprochent nombre de Congolais. Pourtant, la marge de manoeuvre est étroite. La RDC a tout intérêt à rester dans son rôle de victime et à ne pas basculer dans un conflit régional, qu’elle n’aurait d’ailleurs pas les moyens de mener. Un énième remaniement de l’armée congolaise est d’ailleurs en gestation. Le chef d’état-major, Christian Tshiwewe, est sur la sellette. La question du maintien de Jean-Pierre Bemba à la Défense dans le futur gouvernement est également en question. Mais c’est toute la chaîne de commandement à l’Est du pays qui serait à revoir. Et le temps presse. Depuis ce dimanche, le M23 poursuit son avancée vers Minova, porte d’accès au Sud-Kivu.
Christophe Rigaud – Afrikarabia
Malheuewux sont des dirigeants Africains qui pensent toujours que certains dirigeants de certains pyas riches vont trouver solution a leurs problemes. Interessant aussi de suggerer que les USA le disent c’est que c’est vrai! Tres infantilisant cet article.
Le Rwandais ne sont plus dans dans le camp de ceux dont on peut intimider,
Note: Vous m’excuserez d’absence d’accents.
Peut on être Voleur des biens de son voisin en insinuant vouloir se défendre contre les rebelles hutus. Et bizarrement, Kigali devient le plus grand exportateur des minerais qu’il n’a pas dans son sous-sol. Le prédateur et les receleurs paieront tôt ou tard leurs méfaits contre les Congolais qui les avaient accueillis comme réfugiés politiques. J’en sais qlqch.