Soupçonné avec deux codétenus d’avoir détourné plus 50 millions de dollars, Vital Kamerhe, directeur de cabinet et allié de Félix Tshisekedi a comparu ce lundi au tribunal de Kinshasa. La suite de son procès est reportée au 25 mai, mais l’opacité du financement du « programme des 100 jours » et la multitude d’intermédiaires apparaissent déjà en filigrane.
Avec sa barbe blanche de quelques jours, et vêtu de la traditionnelle tenue jaune et bleue des détenus de la prison de Makala, Vital Kamerhe est apparu combatif, mais souvent agacé par le Président qui l’interrompt : « Vous n’allez pas me demander de m’arrêter là où vous voulez ! » Le directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi est un tribun, et il le sait. Alors face à la Cour et aux accusations de détournement de fonds publics, Vital Kamerhe ne se laisse pas impressionner et déroule sa ligne de défense : « Je n’étais pas seul. Nous étions une équipe de supervision, neuf au total ». Et de citer le directeur de cabinet adjoint, le gouverneur de la Banque centrale, le ministre du budget, ou le représentant du Premier ministre. Ce qui étonne Vital Kamerhe, c’est de se retrouver seul à la barre, alors que le coordonnateur du fameux programme des 100 jours, Nicolas Kazadi, n’a toujours pas été inquiété.
Jammal, le caillou dans la chaussure de Kamerhe
Deuxième ligne de défense : ce programme de travaux d’urgence est celui du président Félix Tshisekedi. « Ce programme n’est pas le fruit de monsieur Kamerhe » martèle le directeur de cabinet. « Je suis intervenu au nom du président de la République pour que ces travaux se fassent ». Mais concernant ses codétenus, présents avec lui à la barre, Vital Kamerhe s’est montré plus évasif. Samih Jammal, l’homme d’affaires libanais ? « J’ai rencontré beaucoup de gens dans ma vie, comment voulez-vous que je me rappelle des milliers de personnes que nous avons rencontré pendant la campagne ? » Jeannot Muhima, le chargé de la logistique à la présidence ? « C’est aujourd’hui que je viens de découvrir son visage. Je n’ai pas besoin de voir Muhima. Je ne touche pas l’argent. Je ne fais pas le transfert. Chacun son travail ». Très rapidement, sur les réseaux sociaux, une photo de Samih Jammal et Vital Kamerhe, côte à côte, a été partagée par des centaines de Congolais. Le promoteur libanais risque bien d’être le caillou dans la chaussure du directeur de cabinet de la présidence.
15 jours pour affûter sa défense
Sur le fond du dossier, nous n’en saurons pas plus. Ce n’était d’ailleurs pas l’objet de cette première courte audience. Les avocats de Vital Kamerhe en ont profité pour réitérer la demande de mise en liberté provisoire de leur client. Une demande qui sera examinée dans 48 heures. Les conseils de Vital Kamerhe ont également demandé un report du procès pour ne pas avoir pu consulter toutes les pièces du dossier. Des pièces pourtant disponibles au Greffe selon le tribunal. Vital Kamerhe a donc deux semaines supplémentaires pour affûter sa défense. Selon ses avocats, les preuves de la fraude manquent cruellement, et leur client n’est qu’un maillon d’une chaîne décisionnaire pléthorique. C’est sans doute cela la première leçon de l’affaire Kamerhe : une gestion opaque des deniers publics, une multitude d’intermédiaires, et au final… une corruption à tous les étages.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Dans la vie nous devons apprendre être sérieux, la situation actuelle de vital kamerhe est le fruit de sa semence ,nous le peuple congolais d’aujourd’hui , nous avons la facilité d’oublier l’histoire de nos politiciens attendions la suite et par la nous allions comprendre l’intelligence venté .