Le recul de l’économie mondiale et la baisse des prix du cuivre et du pétrole a fait perdre 1,3 milliards de dollars à la République démocratique du Congo (RDC), qui reste très dépendante du secteur minier.
L’économie congolaise décroche. La dégradation de la situation économique était l’unique sujet à l’ordre du jour du dernier Conseil des ministres du vendredi 22 janvier 2016. Le gouvernement a annoncé un train de mesures, sans en donner les détails, afin de relancer l’économie nationale. Il faut dire que la situation est « préoccupante » selon le communiqué des autorités. Le ralentissement de l’économique mondiale lié à la baisse des cours des matières premières a fait perdre 1,3 milliards de dollars au Trésor public. « S’en est suivi une chute marquée des exportations et des réserves internationales du pays, ainsi qu’une contraction des réserves budgétaires », explique le porte-parole du gouvernement. Le ministre de l’Economie nationale propose un plan autour de « l’augmentation des ressources financières, de l’amélioration de la qualité de la dépense et de la mise en œuvre de réformes structurelles à impact rapide », sans plus de précisions sur le détail de ces mesures. Autre inquiétude : celle du gouverneur de la Banque centrale (BCC), qui affirme que la situation monétaire est inquiétante « du fait de l’exposition excessive de notre pays aux aléas de la demande extérieure ».
Prisonnière du secteur minier
Si les indicateurs macro-économiques sont encore au vert en RDC, avec notamment une inflation maîtrisée, en dessous de 2%, l’économie congolaise donne des signes d’essoufflement. En novembre 2015, le gouvernement a revu à la baisse pour la deuxième fois ses prévisions de croissance, passant de 8,4% à 7,7%. Au premier rang des accusés, on trouve essentiellement le secteur minier, dont la demande et le prix sont à la baisse depuis plus d’un an. Ce coup dur sur le front économique est d’autant plus inquiétant que la RDC est très dépendante du secteur minier. Trop dépendante même, selon le FMI, qui estime que l’économie congolaise reste « très vulnérable à la volatilité des prix des matières premières ». Le Fond s’inquiète d’une baisse des prix du cuivre et du cobalt, « des métaux représentant environ 98% des exportations de biens et 44% du PIB nominal ». Pour le FMI, la RDC doit absolument développer les autres secteurs de l’économie, comme l’agriculture, l’hydroélectrique ou les forêts.
Pauvreté endémique
En 2015, le cours du cuivre a baissé de 15%. Ce revers économique ne constitue pas une bonne nouvelle pour les Congolais, qui malgré une croissance au-dessus de la moyenne africaine, ne voient toujours pas les fruits de ces bons indicateurs macro-économiques. Le budget du pays reste trop modeste et surtout trop fragile pour réellement améliorer la vie quotidienne des Congolais. Le pays vient en effet de voter un budget de 8,9 milliards de dollars… une goutte d’eau pour un pays grand comme un continent, avec plus de 70 millions d’habitants. La RDC figure toujours en queue de peloton du classement des Nations unies pour le développement humain. Toujours selon le FMI, 82% des Congolais vivent encore sous le seuil de « pauvreté absolue », avec 1,25$ par jour.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
En janvier 2015, le cours du cuivre était de 5.541 $/tonne, il était de 6.005 $/tonne en mai 2015. En décembre 2015, le cours était de 4.705 $/tonne, ce qui représente une chute de 15% depuis janvier.
Merci de cette précision. Nos chiffres s’arrêtaient mi-2015… la chute est donc bien de 15% comme vous nous l’indiquez. Le chiffre a été modifié dans l’article.
Afrikarabia
Tout est biaisé dans ce pays et nous ne comprenons pas pourquoi le carburant reste le plus cher du monde avec plus de 1,50 dollars le litre d’essence et cela dans le silence total.
Rien que du niquage.