Les autorités congolaises seraient en passe de négocier avec la rébellion du M23 sous l’égide de l’Ouganda. Les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale pourraient être mis à contribution. Kinshasa dément, pour l’instant, cette information en provenance du M23.Qui croire ? Les nombreuses déclarations du M23 sur l’ouverture prochaine de négociations avec le gouvernement congolais sont régulièrement démenties par Kinshasa. Moyen de faire pression sur Joseph Kabila ? Sûrement. Il n’empêche que depuis quelques jours une solution négociée serait à l’étude par l’Ouganda, après le mini sommet de Kampala du 9 septembre.
Yoweri Museveni, le président de l’Ouganda « aurait pris contact avec les deux parties pour entamer des négociations« , selon le coordonateur politique du M23, Jean-Marie Runiga, cité par un journal congolais. Toujours selon le M23, une délégation du mouvement rebelle serait toujours à Kampala et attendrait une délégation congolaise de haut niveau. Si Kinshasa a aussitôt démenti, on parle des deux présidents du Parlement de la République démocratique du Congo (RDC). Léon Kengo, le président du Sénat et Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale ont effectivement mis sur pied une cellule de « diplomatie parlementaire » en vue de mettre fin au conflit qui secoue l’Est de la RDC.
Jusqu’à ce jour, le président congolais, Joseph Kabila, a toujours refusé de négocier directement avec les rebelles. Il a déclaré vouloir résoudre la crise au Nord-Kivu « par 3 voies : politique, diplomatique et militaire« . Pour le moment, la voie militaire n’est pas un succès pour Kinshasa puisque le M23 contrôle toujours quelques localités du Nord-Kivu et menace toujours de prendre Goma, la capitale régionale. La diplomatie, dans un premier efficace, patine sur l’envoi d’une « force neutre« , reportée de plusieurs mois et sans financement. Reste le politique et la sortie de crise négociée, que réclament les rebelles. Visiblement Kinshasa y pense de plus en plus.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia