La commission électorale congolaise a fait le point sur l’avancement du processus électoral lors du dernier Conseil des ministres. Et la CENI, comme le président Joseph Kabila, ne rassurent pas quant à la tenue de l’élection présidentielle avant la fin 2017.
Le dernier Conseil des ministres du 9 juin était entièrement consacré à l’évaluation du processus électoral, moins de sept mois avant l’élection présidentielle. L’accord du 31décembre 2016, qui doit mettre fin à la crise politique provoquée par le report des élections, prévoit l’organisation du scrutin présidentiel fin 2017. Mais depuis cette date, les choses traînent. Le nouveau gouvernement a mis cinq mois à se mettre en place et le mécanisme de surveillance de l’accord (CNSA) se fait toujours attendre. Pendant ce temps, la Commission électorale (CENI) s’attelle à inscrire les Congolais sur les listes électorales, mais non sans mal. Car au 7 juin 2017, 26 millions d’électeurs ont seulement été enregistrés, selon la CENI, sur les 41 millions attendus.
L’enrôlement stoppé dans les Kasaï
Devant le Conseil des ministres, Corneille Nangaa, le patron de la Commission, a dressé un premier état des lieux « des opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs ». Treize provinces sur vingt-six ont déjà clôturé le processus de révision du fichier électoral, alors que dix provinces sont « en cours d’enrôlement ». Mais deux provinces, le Kasaï-Central et le Kasaï, ainsi que les territoires de Kamiji et Luilu dans la province de la Lomami, n’ont pas démarré les opérations. En cause, l’insécurité qui prévaut dans le centre du pays depuis la fin de l’été 2016, après la mort du chef traditionnel Kamuina Nsapu. Après dix mois de violence et (officiellement) plus de 500 morts, les affrontements entre miliciens et forces de sécurité ont jeté sur les routes plus d’un million de réfugiés. Dans cette zone, la majorité des opérations d’enrôlement ont été suspendues.
Un calendrier électoral « sous peu »
L’intégralité du fichier électoral sera-t-il effectué comme prévu pour le mois de juillet afin de pouvoir organiser l’élection présidentielle en décembre 2017, comme le prévoit l’accord de la Saint-Sylvestre ? Corneille Nangaa n’a pas abordé la question en Conseil des ministres, mais plusieurs sources au sein de la CENI confirment que les opérations d’enrôlement ne seront pas terminées avant le mois d’octobre… bien trop tard pour organiser le scrutin en décembre. A la radio onusienne Okapi, Corneille Nangaa avait déclaré fin mai que « le calendrier électoral serait connu sous peu ». Depuis cette date… plus rien, et aucun mot devant les ministres du nouveau gouvernement Tshibala (pourtant là pour accélérer le mouvement) et le président Kabila lors du Conseil des ministres du 9 juin.
Financer les élections « sans compromettre le développement »
L’opposition redoute en effet que les élections soient de nouveau retardées, comme en décembre 2016. Car si la révision du fichier des électeurs prend plus de temps que prévu, le financement du processus électoral est encore plus flou. Devant le Conseil des ministres, Corneille Nangaa a prévenu. L’organisation des scrutins présidentiel, législatif et provincial, coûtera environ 1,3 milliard de dollars. « A ce rythme, et au regard des revenus engrangés par le Trésor national, les opérations électorales risquent d’absorber plus de moyens financiers que le développement du pays. » Le budget lilliputien de la République démocratique du Congo pour 2017 a en effet été fixé à 7,9 milliards de dollars. Corneille Nangaa a expliqué « qu’une réflexion s’imposait pour permettre le financement des élections sans compromettre le développement de la RDC. » Il paraît donc peu probable que tous les scrutins puissent se tenir en même temps. La Commission électorale pourrait alors décider de « découpler » les scrutins dans un souci d’économie. Quels scrutins passeraient à la trappe dans un premier temps ? L’opposition craint que le pouvoir ne cherche à privilégier les scrutins locaux aux élections générales… ce qui repousserait la présidentielle aux calendes congolaises.
« Rejeter toutes les pressions extérieures »
Retard dans le révision du fichier électoral, insécurité dans le centre du pays (fief de l’opposition), manque de moyens financiers et absence de calendrier électoral… les élections ne sont donc pas pour demain en RDC. D’autant que la volonté politique pour accélérer le processus électoral ne saute pas aux yeux. Au lieu de rassurer sur la prochaine tenue des élections, le président Joseph Kabila inquiète. Dans une récente interview au journal allemand Der Spiegel, le chef de l’Etat a déclaré concernant la tenue de la présidentielle : « Je n’ai rien promis du tout ». Au sujet du calendrier électoral, Joseph Kabila a expliqué que « c’est à la commission électorale de répondre à cette question. (…) Organiser des élections pourrait prendre plus de temps… ou non ». Durant le dernier Conseil des ministres, Joseph Kabila a même averti qu’il ne se laisserait pas dicter le calendrier : « le Président a rejeté fermement toute ingérence étrangère dans l’organisation des scrutins en RDC, note le compte-rendu officiel. Il a invité le gouvernement et la CENI à agir en toute responsabilité et à rejeter toutes les pressions extérieures ». Tout le monde est maintenant prévenu.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Mais, pourquoi insiste-t-on sur le « rejet de toute pression extérieure » ?
Pourquoi la CENI n’a pas rejeté l’appui de la MONUSCO pour le déploiement des tonnes des matériels électoraux depuis les ports de Mombassa jusque dans les territoires éloignés ?
Tout le monde est prevenu ! C’est plus clair maintenant.
Quand toute la grande Europe jusqu’à l’Oural, au lieu de la petite Belgique seule, au coeur de la grande Europe unie E- O- N- S, en bonne santé ( physique et mentale ) aidera le grand Congo uni, aussi grand que l’Europe occidentale à lui seul ! à ne plus se laisser morceler par des prédateurs qui s’enrichissent à ses dépens, ce sera le début de la naissance d’une grande Eurafrique créatrice de B I B ( Bonheur Intérieur Brut )pour tous ses ressortissants.
Elle sera paneuropéenne et panafricaine compétitive entre les Amériques unies,comme le voulait Obama ( cfr.sa relation avec Cuba ) et les Asies unies elles aussi ( cfr. la route de la soie, la réunification des deux Corées )
Elle ouvrira la porte à une paix mondiale
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