L’ambassadrice américaine à l’ONU doit rencontrer Joseph Kabila avec un message clair de Washington : organiser des élections au plus vite.
Il n’y aura peut-être pas de miracle à la visite de l’ambassadrice américaine à Kinshasa, mais sa seule présence sur le sol congolais a déjà légèrement desserré l’étau de la répression sur l’opposition congolaise. Le premier bénéficiaire en a été Félix Tshisekedi, qui, de retour de Lubumbashi a pu être accueilli par ses partisans à l’aéroport de Kinshasa sans être inquiéter par la police congolaise. Le 3 septembre dernier, l’opposant avait été raccompagné manu militari à son domicile par les forces de sécurité, empêchant toute manifestation populaire le long de la route de l’aéroport. A Lubumbashi, cette semaine, une cinquantaine de militants d’opposition ont été arrêtés avant la visite de Félix Tshisekedi, qui a finalement tourné court, puisqu’aucun meeting n’a pu se tenir dans la capitale provinciale du Haut-Katanga. Mais permettre à Félix Tshisekedi d’être ovationné par quelques centaines de partisans ne suffira aux Congolais pour faire de la visite de Nikki Haley un succès.
Au menu : élections, droits de l’homme et meurtre des experts de l’ONU
Les opposants fondent en effet beaucoup d’espoirs sur la rencontre entre la représentante américaine et le président Joseph Kabila prévue ce vendredi. Nikki Haley est-elle venue dire au président Kabila qu’il est temps de passer la main et d’organiser au plus vite les élections ? C’est ce qu’espère l’opposition congolaise qui face au blocage du processus électoral et au probable report des élections en décembre 2019, menace de faire appel à la rue pour forcer Joseph Kabila à quitter le pouvoir, alors que son dernier mandat à expiré depuis le 19 décembre 2016. Nikki Haley aura certainement à coeur de dénoncer l’attitude des autorités congolaises en matière de respect des principes démocratiques, des droits de l’homme et s’inquiétera sans doute de l’avancée de l’enquête sur la mort mystérieuse de deux experts de l’ONU dans les Kasaï en mars dernier. Mais c’est bien l’absence de calendrier électoral et le manque de volonté politique pour organiser les élections qui inquiètent les américains, principaux bailleurs de la mission des casques bleus en RDC.
Quelles moyens de pression ?
Les opposants au président Kabila espèrent donc que Nikki Haley brandira l’arme de pression massive pour faire plier Joseph Kabila. Une arme connue de tous : les sanctions ciblées à l’encontre du président, mais aussi de sa famille et de ses proches. C’est ce que demandent le Rassemblement de l’opposition ou le mouvement pro-démocratie la Lucha. Pour ces opposants, il faut frapper l’entourage présidentiel au porte-feuille : geler les avoirs à l’étranger, mais aussi interdire l’entourage du président de voyager et « ne plus reconnaître Joseph Kabila pour représenter la RDC ». Car selon eux, les violences dans les Kasaï, la résurgence des groupes armés, et les massacres sans fin dans la région du Nord-Kivu sont instrumentalisés par le pouvoir afin de retarder les élections et maintenir Joseph Kabila à la tête du pays. Pour la Lucha, « le chaos instauré par la président congolais n’est pas sans conséquence sur la stabilité de toute la région ». Un argument qui pourrait faire mouche auprès de la représentante américaine qui souhaite éviter qu’une nouvelle zone de tension se réveille en Afrique centrale alors que le Burundi et la Centrafrique continuent de s’enfoncer dans le chaos. Et en jouant trop longtemps la montre, le président Kabila pourrait finir par lasser les Congolais qui ne verraient qu’une seule issue pour vivre un jour l’alternance politique dans leur pays : la violence.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
L’avenue de l’Ambassadrice americaine en RDC fut un cadeau de plus pour Kabila. Car, en prolongeant la durée de transition de 12 mois suplementaire est un coup pour l’avenir de la RDC. Ainsi, l’accord de St Sylvetre prevoyait le delais maximal pour l’organisaton de toutes les opérations électorales de 12 mois à dater de la signature dedit accord.Donc, pour le peuple congolais, les morts de plus de 30 personnes depuis 31 Décembre 2017 et Janvier et Fevrier 2018 sont attribuées entre Gouvernement americain et Gouvernement Kabila. Sans un nouveau consenssus Mme Nikki Alley accorda à Kabila un mandat illegal sur quelle base juridique notre pays est géré aujourd’hui?Car, l’accord étant tombé caduque.