Sept organisations de défense des droits de l’homme demandent aux Etats-Unis et à l’Union européenne d’accentuer les sanctions ciblées à l’encontre des proches du président Kabila afin qu’il quitte le pouvoir.
La fin de l’année 2017 s’annonce encore brûlante à Kinshasa. Le pays continue de s’enfoncer dans une impasse politique qui semble de plus en plus inextricable. Après un premier report de l’élection présidentielle fin 2016, le scrutin prévu en décembre 2017 n’aura pas lieu avant… 2019 ! Joseph Kabila s’apprêter à négocier une nouvelle rallonge de plusieurs mois à la tête du pays alors que son dernier a pris fin le 19 décembre 2016. Le président Congolais s’accroche au pouvoir et semble bien vouloir retarder au maximum les échéances électorales en imposant une répression politique brutale. Face à ce dangereux blocage qui pourrait enflammer la République démocratique du Congo, sept organisations congolaises et internationales de défense des droits humains (1) demandent aux États-Unis et à l’Union européenne (UE) « d’élargir le champ de leurs sanctions individuelles et de les appliquer aux membres de la famille du président Joseph Kabila et à ses associés d’affaires qui tirent profit d’activités illégales » au Congo.
La volonté du président Kabila de conserver le pouvoir en retardant les élections peut notamment s’expliquer par l’immense fortune que lui et sa famille ont amassée depuis leur accession au pouvoir. De récents rapports publiés par le Groupe d’étude sur le Congo de l’Université de New York et par l’agence Bloomberg démontrent comment Joseph Kabila et ses proches détiennent des parts dans plus de 80 société pour des revenus qui s’élèvent depuis 2003 à des centaines de millions de dollars. « Pendant ce temps, estiment ces ONG, des centaines de millions de dollars versés par les compagnies minières aux organes de l’État ces dernières années ont « disparu », ne parvenant jamais dans les coffres du Trésor national, selon un rapport de Global Witness »
Eviter de nouveaux bains de sang
La situation est urgente pour Ida Sawyer, directrice pour l’Afrique centrale de Human Rights Watch (HRW) : « Les partenaires internationaux de la RD Congo devraient montrer au président Kabila que son comportement abusif ne peut demeurer sans véritables conséquences (…). Attendre plus longtemps ne fera qu’encourager le recours par Kabila à la violence, à la répression et au pillage pour se maintenir au pouvoir, et c’est le peuple congolais qui continuera à le payer au prix fort. » Depuis juin 2016, les États-Unis et l’UE ont déjà mis en place des sanctions ciblées à l’encontre de 17 caciques du pouvoir congolais, pour la plupart membres de haut rang des forces de sécurité ou responsables du gouvernement. « Ces sanctions, consistant à une interdiction de voyager à l’étranger et à un gel des avoirs financiers, semblent avoir contribué à modifier le comportement et les calculs de certains responsables de haut rang », notent ces défenseurs des droits humains.
Ces sanctions à l’encontre de proches de Joseph Kabila doivent donc se poursuivent et s’élargir. « Nous avons besoin d’actions audacieuses pour mettre fin aux cycles apparemment interminables de violence, de corruption et d’impunité en RD Congo », réclame Jean-Claude Katende, président de l’Association africaine de défense des droits de l’homme (ASADHO). Car aujourd’hui, l’opposition congolaise n’a plus vraiment le choix. Face à l’impasse politique : soit Joseph Kabila accepte de céder son fauteuil afin de mettre en place une « transition citoyenne », soit la population a toutes les chance de régler le problème en descendant dans la rue. La communauté internationale serait donc bien inspirée d’accentuer ses pressions sur le président congolais, afin d’éviter de nouveaux bains de sang.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
(1) Organisations signataires :
- Association africaine de défense des droits de l’homme (ASADHO)
- The Enough Project
- Human Rights Watch
- Plateforme de Protection des Lanceurs d’Alerte en Afrique (PPLAAF)
- Réseau européen pour l’Afrique Centrale (EurAc)
- Rights and Accountability in Development (RAID)
- Sherpa
Comment en est-on arrivé là ? Qu’un ex-nihilo fasse courber les fronts à tout un peuple et que 8,5millions d’habitants soient soumis à l’aide humanitaire dans un pays avec 85millions d’hectares des terres arabes ?
L’heure n’est plus aux déclarations mais, aux actions un groupe d’individus aux esprits éveillés doivent donner le ton , pour un combat ultime
M.hypolite kanambe kazemberembe, doit subir la même sort que Laurent Gbabo, Je suis compatriote ça fait mal ce qui se passe en rdc, nous demandons pardon à la Com. Int. de trouver une solution urgenment pour la rdc.