L’opposant congolais vient d’être inculpé ce jeudi pour « atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat » et le recrutement de « mercenaires ». Ces proches dénoncent un « montage politique » pour disqualifier le futur candidat de la prochaine présidentielle.
La justice congolaise presse le pas. Hospitalisé après la répression policière sur ses partisans lors de sa venue à son audition, Moïse Katumbi vient d’être inculpé ce jeudi pour « atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat (…) et placé sous mandat d’arrêt provisoire ». En d’autres termes, l’ancien gouverneur du Katanga peut être interpellé à tout moment en vue de la tenue de son procès. Le procureur estime cependant que Moïse Katumbi, encore à l’hôpital, peut « se faire prendre en charge par des institutions médicales appropriées ». Une formule qui pourrait autoriser l’opposant congolais, blessé avec plusieurs de ses sympathisants par la police, à se faire soigner en Afrique du Sud.
L’inculpation devient réalité
Avec cette inculpation formelle de Moïse Katumbi, la justice congolaise tente de prendre l’ancien gouverneur du Katanga de vitesse dans une affaire qui perd chaque jour un peu de sa substance. Les « mercenaires » recrutés par Katumbi étaient plus de 600 selon le ministre de la justice congolais au démarrage de l’affaire… ils ne sont plus que 12 aujourd’hui. Concernant le rôle de Darryl Lewis, un citoyen américain, l’ambassade des Etats-Unis a rapidement fait part de ses doutes sur les accusations du ministre congolais Thambwe Mwamba. Selon les conseils de Katumbi, les gardes du corps interpellés, ainsi que Darryl Lewis n’étaient pas armés lors de leur arrestation. Plus l’affaire se dégonfle, plus la justice accélère le pas.
Exclure Katumbi du jeu politique
L’emballement de la justice congolaise fait pourtant craindre la tenue d’un procès « express » et « joué d’avance » de l’opposant congolais, visant essentiellement à le mettre hors-jeu politiquement. Une simple condamnation rendrait Moïse Katumbi inéligible pour les prochaines élections. Mais un professeur de droit interrogé par l’AFP affirme qu’au vu des chefs d’inculpation retenus contre le président du TP Mazembe, Katumbi risquerait bien plus qu’une condamnation simple : «Au vu des chefs retenus contre lui, il encourt la peine de mort », qui n’est pourtant plus appliquée en République démocratique du Congo (RDC). Avec cette épée de Damoclès qui plane sur le candidat à présidentielle, Katumbi risque d’être exclu du jeu politique pendant plusieurs années. Et selon les proches de l’ancien gouverneur, « l’affaire des mercenaires a uniquement été montée pour cela ».
Kabila autorisé à rester au pouvoir
A l’approche de la fin du mandat de Joseph Kabila, fin 2016, la tension politique monte crescendo en RDC, de pair avec une répression accrue sur les opposants au Chef de l’Etat. Moise Katumbi surtout, mais également Martin Fayulu, qui après avoir été brièvement interpellé en février 2016 et interdit de meeting au Bandundu, a vu ce jeudi son hôtel fermé par la police congolaise pour un « problème de taxe ». La répression et les intimidations augmentent à mesure que le projet du président Kabila pour se maintenir au pouvoir après la fin de son mandat se dessine de plus en plus clairement. Le camp présidentielle est accusé par l’opposition de retarder le scrutin, prévu fin novembre et de faire ainsi glisser le calendrier électoral. La Cour constitutionnelle vient dernièrement d’autoriser le président Kabila à rester dans son fauteuil si les élections ne devaient pas avoir lieu dans les délais, ce qui est désormais une quasi certitude. Ce stratagème pourrait ainsi permettre au chef de l’Etat de prolonger son dernier mandat plusieurs mois.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
C’est tout simplement regrettable et dégueulasse pour notre pays la RDC. Nous devrions plutôt faire un effort de refléter et pousser avec la démocratie comme nous l’avons si bien mentionné dans le nom du pays, hélas.
Différentes guerres de rébellion ensuite une volonté manifestée de faire mieux (1+4); une constitution, deux scrutins présidentielles; … et puis tout d’un coup l’on veut rentrer à la case de départ (possibilité de naissance de nouvelles rébellions…négociations…). C’est vraiment tourner en rond et C’est un manque d’amour du pays et du prochain….
Katumbi n’est certes pas l’homme politique irréprochable parce qu’aujourd’hui il s’attaque frontalement contre notre traître à la tête du pays et qu’il est son adversaire le plus sérieux tant il a un passé personnel et de connivence avec lui qui dénote de bien des impairs confinant quelque part à des crimes économiques et autres au point que les lauriers qu’on lui tresserait autour de son bilan à la tête du Katanga peuvent légitimement justifier des nuances…
Le peuple en a profité, semble-t-il, mais lui n’en a-t-il pas profité plus sur fond de patronage et de privatisation prédateurs à la manière de tous nos dirigeants depuis Mobutu jusqu’à « JK », exactement ce que nous reprochons à ce dernier ?
Mais encore ?
Tant bien que mal il est aujourd’hui le meilleur adversaire de « JK » au point de subir de lui une terrible répression…
Qu’en faisons-nous à ce titre dans l’optique de combattre pour le changement càd contre « JK » qui lui veut se maintenir à vie ?
C’est le fond des enjeux actuels !