La Cour pénale internationale (CPI) doit donner son verdict le 21 mars 2016 sur les accusations de crimes de guerre à l’encontre de l’ancien vice-président congolais. Mais une seconde affaire de subornation de témoins pourrait venir retarder toute libération de Jean-Pierre Bemba, que son parti voudrait bien présenter à la prochaine présidentielle.
Plus de sept ans après son incarcération à la Cour pénale internationale de La Haye (CPI), Jean-Pierre Bemba devrait être fixé sur son sort le 21 mars prochain. La CPI doit rendre son jugement et décider si le sénateur congolais est acquitté ou condamné. Dans le second cas, même si un appel est encore possible, une condamnation du patron du MLC l’éloignerait durablement de la vie politique congolaise, alors que se prépare (péniblement) la prochaine élection présidentielle – voir notre article. Dans le cas contraire, la nouvelle d’une libération de Jean-Pierre Bemba créerait un vrai séisme politique sur l’échiquier politique congolais bouleversé par l’apparition de nouveaux opposants comme Vital Kamerhe et Moïse Katumbi ou le retour d’Etienne Tshisekedi, qui avait boycotté le scrutin de 2006. Au cours de cette élection, le vice-président Bemba était arrivé au second tour face à Joseph Kabila en réalisant près de 42% des voix, en l’absence de Tshisekedi. Autant dire qu’un retour de Jean-Pierre Bemba viendrait bouleverser bien des stratégies politiques à Kinshasa. Pour autant, sera-t-on fixé sur l’avenir de Jean-Pierre Bemba le 21 mars ? Pas si sûr.
Sept ans derrière les barreaux
Arrêté en 2008, Jean-Pierre Bemba est poursuivi par la justice internationale pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre pour des exactions qu’auraient commis ces hommes en Centrafrique entre 2002 et 2003. A cet époque, le chef du MLC, avait envoyé des troupes pour soutenir le président centrafricain Ange-Félix Patassé, attaqué par la rébellion de François Bozizé. Selon la défense, l’ancien vice-président congolais n’avait aucun contrôle sur ses hommes en Centrafrique et n’est donc pas responsable de leurs crimes. C’est sur cette affaire que la CPI doit se prononcer le 21 mars 2016. Ces avocats sont confiants sur une possible libération de leur client, surtout que Jean-Pierre Bemba a déjà passé plus de sept ans derrière les barreaux en détention « provisoire ».
La seconde affaire Bemba
Mais le sénateur et certains de ses proches sont visés par une seconde procédure pour subornation de témoins présumés dans le cadre de la première affaire centrafricaine. Dans cette seconde affaire Bemba, Fidèle Babala, son bras droit, Aimé Kilolo, son avocat et deux autres personnes sont accusés d’avoir soudoyés des faux témoignages. Pour Norbert Tricaud, un avocat international qui suit de près le dossier Bemba, « la CPI accumule les fautes de procédures dans cette affaire. Les accusations se basent sur des écoutes téléphoniques illégales et des perquisitions dans des cabinets d’avocats belges et néerlandais sans la présence du bâtonnier. Dans n’importe quel pays cette procédure serait annulée ». Il n’empêche que cette seconde procédure en cours risque encore de retarder toute mise en liberté de Jean-Pierre, et certainement pas avant la fin 2016, date (de moins en moins probable) de la présidentielle en RDC – voir notre article.
« Glissement »
Les proches de Jean-Pierre Bemba, qui accusent le pouvoir congolais d’instrumentaliser la CPI pour éloigner un concurrent gênant pour le président Kabila, craignent tout de même qu’aucune libération de Jean-Pierre Bemba ne soit possible avant le courant 2017. Mais comme Joseph Kabila et la CPI semblent jouer la montre, l’un en retardant le processus électoral et l’autre en faisant traîner les procédures, le sénateur Bemba pourrait en fait retrouver la liberté pour la prochaine présidentielle de… 2017, 2018 ou plus tard. Le probable « glissement » du calendrier électoral risquerait donc devenir favorable au leader du MLC. Mais le chemin est encore long pour l’opposant congolais. Il se murmure déjà que la CPI pourrait repousser la date du verdict fixée au 21 mars. La CPI est elle aussi coutumière du « glissement ».
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
JEAN BEMBA doit quitter la CPI immédiatement.Il a du boulot qui l’attend maintenant au Congo.La CPI doit s’intéresser de KABILA ,le Patron de BOSCO NTANGADA.un terminator.