La fin de mandat du président Joseph Kabila a été particulièrement violente en République démocratique du Congo (RDC) en décembre 2016 selon le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH). L’ONU accuse l’armée et le police d’avoir délibérément tiré sur les civils « dans le but de tuer ».
Un long rapport de l’ONU publié ce 28 février documente avec précision la répression sanglante de décembre 2016 en RDC, alors que le président congolais Joseph Kabila arrivait au terme de son mandat sans que les élections aient pu se tenir dans les délais. Un climat de tension qui a poussé l’opposition à manifester à plusieurs reprises contre le maintien au pouvoir de Joseph Kabila. Des manifestations fortement réprimées puisque les forces de sécurité et l’armée congolaise ont fait usage de leurs armes à feu. « Un usage excessif et disproportionnée de la force, y compris par l’utilisation de balles réelles ». Le BCNUDH qui affirme « qu’au moins 40 personnes ont été tuées, dont 5 femmes et 2 enfants et 147 autres blessées, dont 14 femmes et 18 enfants ». 16 jours sanglants, entre le 15 et le 31 décembre 2016.
« Des blessés évacués vers des camps militaires »
Selon l’ONU, au cours de la même période, « au moins 917 personnes, y compris 30 femmes et 95 enfants, ont été arrêtés par les agents de l’Etat dans tout le pays ». Concernant les dérapages de la police et de l’armée congolaise, l’ONU relève que « la plupart des incidents documentés dans la capitale Kinshasa ont commencé dans la nuit du 19 au 20 décembre 2016, lorsque les forces de défense et de sécurité ont commencé à tirer à balles réelles et à utiliser des grenades lacrymogènes pour disperser la population qui était descendue dans la rue en faisant du bruit à l’aide de sifflets et de casseroles. Ce soir-là, un homme a été tué par balle par des militaires des FARDC pendant que la population manifestait et sifflait dans la commune de Masina à Kinshasa. Les violences à Kinshasa ont continué tout au long de la journée du 20 décembre, quand les militaires de la Garde républicaine et de la Police Militaire procédaient à des tirs de sommation pour disperser la population ». La plupart des personnes tuées ou blessées ont été évacuées vers des camps militaires comme ceux de Kokolo et de Tshatshi ainsi que vers la morgue de l’hôpital Mama Yemo. L’accès à ces lieux a été refusé au BCNUDH dénonce l’ONU.
« Tirer pour tuer »
A Boma, le 20 décembre 2016, 8 personnes ont été tuées par les forces de sécurité. Selon les témoignages recueillis par l’ONU, les militaires des FARDC auraient adopté une attitude délibérée de « tirer pour tuer », particulièrement dans la commune de Kalamu, où plusieurs témoins auraient entendu des militaires les menacer et crier « nous avons été envoyés pour tuer ». Concernant les emprisonnements arbitraires de manifestants, plusieurs détenus ont été libérés les jours suivants à Lubumbashi, « après avoir été contraints de payer des amendes illégales allant de 20 à 100 dollars américains à des officiers de police ». L’ONU dénonce également la censure de nombreux médias : « Le 19 décembre, alors que les réseaux sociaux fonctionnaient encore, la chaîne de télévision Canal Congo (CCTV) et Radio Liberté Kinshasa ont été fermées. Les deux signaux ont été rétablis le 23 janvier 2017, conformément aux dispositions de l’accord politique du 31 décembre. Le signal de Radio France Internationale (RFI), qui a été suspendu le 5 novembre 2016, a continué à être bloqué tout au long des événements du 19 et 20 décembre, et reste encore bloqué aujourd’hui ».
« Souveraineté nationale »
L’ONU accuse enfin les autorités congolaises de « ne pas enquêter et poursuivre de manière efficace les auteurs de violations des droits de l’homme ». Pour Kinshasa, qui a pu consulter le rapport du BCNUDH avant sa publication, le document est jugé « partisan ». L’opposition est accusée par le gouvernement « d’insurrection violente » et d’avoir commis « des pillages, des tueries et des viols ». La ministre des droits humains, Marie-Ange Mushobekwa, qui commente le rapport, « insiste abondamment sur le fait qu’il s’agit du deuxième et dernier mandat du président Joseph Kabila » et rappelle que « cette question relève de la souveraineté nationale et concerne uniquement le peuple congolais, et non pas les organisations internationales ».
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Vraiment c’est inquiétant et honteux quant à constater cet acharnement contre l’actuelle nomenclature de la RD Congo ! Cette attitude selective vers l’autorité de la RD Congo n’échappe à plus d’un observateur éveillé; il ne revient pas aux organisations internationales de choisir ou de suggérer au peuple Congolais qui est celui qui devrait être président en RD Congo !
La chose étonnante est qu’aux alentours de la RD Congo se passent des choses d’une violence inouie; cependant on a jamais vu L’ONU ou le BCNUDH, ou encore le HRW soulever le doigt pour prendre la defense des citoyens RD Congolais quand ils sont violentés, chassés et maltraités pire que des animaux par nos voisins d’Angola ou de Congo-Brazza ! Votre complicité, tous, est manifeste dans tous ce qui se passe en RD Congo , et continuez à souffler sur le feu…
En outre, j’aurai aimé que vous tous qui ne perdaient pas une minute chaque fois à vous en prendre à Kabila et son gouvernement, que vous veniez vivre pour une journée à Masina, Kimbanseke, Ndjili ou de l’autre coté dans différents quartiers de la comune de Ngaliema; faites-y seulement une journée en circulant la nuit et la par après vous seriez à mesure de porter vos jugements sur Kabila !
Moi je vis à l’étranger depuis plus de 35 ans, chaque fois que je descend pour aller visiter les miens je dois être accompagner d’un service de sécurité par crainte que ces jeunes délinquants ne me portent préjudice ? Où encore je dois resté à l’hotel et non chez mes parents par crainte les rendre un cible aux yeux des criminels ? Nuit et jour les gens sont tuées, blessées par machettes, les criminels ne se limitent plus à casser les portes; maintenant ils cassent les murs de maisons pour entrer et faire leur sale besogne !
malgré tous ceci, l’autorité de la RD Congo ne peut oser toucher à ces criminels de crainte que toutes les institutions internationales s’insurgent ????
En tout cas on en a marre de vous critiques malveillantes à la place des autorités de la RD Congo ! On s’en fout de vos édits !
Ce Monsieur Martin/s Goncalo n’est pas très sérieux. En tous cas, son commentaire ne l’est pas. Je comprends qu’il vit à l’étranger et ne comprend rien à ce qui se passe au Congo.
Où nous vivons au quotidien une situation pire, concernat les droits de l’Homme, que sous Mobutu.
Actuellement en RDC, il est presque qu’impossible d’organiser une manifestation pacifique.
Ce Monsieur fait de l’amalgame totale et délibérée en confondant des citoyens ordinaires qui aimeraient exprimer leur opinion et desv gangs qui existent bien à Kinshasa.
Ce Monsieur sait-il qu’il y a des responsables de l’Opposition Politique, dont certains sont des parlementaires, càd des autorités dans cet Etat, qui se sont fait tirer à balles réelles juste pour avoir voulu manifesté.
Et ces violations ne font l’objet d’aucune action de la part du Gouvernement.
On est intellectuels, on a le devoir de l’objectivité et de l’honnetété intellectuelle.
Tout le mondev le sait, tout congolais le sait. En RDC, lla Police et L’Armée tirent toujours à balle réelle sur les manifestants.
L’intention c’est de faire l’exemple.
Nous le vivons monsieur. Et nous sommes loin df’etre des pillards et des membres des gangs.
Le Regime Kabila ne respecte pas les droits de l’Homme dans la majorité de ses aspects. Le nier c’est etre de mauvaise foi. Car c’est des choses vérifiables et documentables.
Le Régime ne respecte meme pas les immunités parlementaires. Meme les parlementaires sont traités comme des malfrats.
Je comprends que ces monsieur devrait avoir des accointances avec ce Régime qu’il defend contre vents et marrées, quitte à prendre des raccourcis.
Car le citoyen congolais moyen, meme emprise aux gangs, ne le comprendra pas.
Nous sommes tous contre les gangs. Mais nous dénonçons aussi le régime Kabila qui tue aveuglement des citoyens n’ayant rien à avoir avec les gangs mais qui expriment une opinion contraire.
Triste Congo. Et pas spécialement à cause des gangs
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