L’opposant congolais, Diomi Ndongala, porté disparu depuis 4 mois, a été retrouvé vivant dans la nuit de mercredi à jeudi. Accusé de viol sur mineures par les autorités congolaises, ses proches accusaient Kinshasa de le détenir au secret. La « libération » de Ndongala ne doit pourtant rien au hasard. Elle intervient moins de 24 heures avant l’ouverture du Sommet de la Francophonie ce vendredi à Kinshasa.
La ficelle est un peu grosse. Quelques heures avant le lancement du 14ème Sommet de la Francophonie à Kinshasa, l’opposant politique Diomi Ndongala, a retrouvé la liberté. Selon Radio Okapi, le leader de la Démocratie Chrétienne a été retrouvé dans la nuit de mercredi à jeudi sur la route de Matadi, dans un quartier de Kinshasa. Sa « disparition » en juin dernier avait suscité la condamnation de l’opposition congolaise et des proches de Ndongala. Pour eux, l’opposant se trouvait enfermé au secret dans les locaux de l’Agence nationale du Renseignement (ANR). Pour les autorités congolaises, Ndongala était en « fuite » après une accusation pour « viol sur mineures ».
Dernièrement, Amnesty International affirmait avoir des informations récentes sur l’opposant congolais. Plusieurs sources indiquaient qu’il se trouvait d’abord au camp militaire de Tchatchi, puis à la troisième direction des services nationaux du renseignement, à Kinshasa, où il aurait été détenu jusqu’au 2 août. « . Amnesty, comme certains de ses proches, affirmaient que le parlementaire était « en mauvaise santé et aurait perdu beaucoup de poids car il a manqué de nourriture et a été privé des soins nécessaires au traitement de ses pathologies chroniques ».
Depuis ce matin et sa découverte sur la route de Matadi, on sait donc que Diomi Ndongala n’était visiblement pas en fuite, mais plus vraisemblablement détenu par les forces de sécurité congolaise quelque part à Kinshasa. Selon ses proches, le leader de la Démocratie Chrétienne (DC) est actuellement très fatigué et reste placé sous perfusion. Il devrait rapidement pouvoir s’expliquer sur ses 4 mois de « disparition », mais déjà, les responsables de la CD n’hésitent pas à parler de mauvais traitements.
La « libération » de Diomi Ndongala, ne doit rien au hasard. Dans moins de 24 heures s’ouvrira le 14ème Sommet de la Francophonie à Kinshasa. Le cas de la « disparition » de Ndongala constituait une affaire « embarrassante » pour Kinshasa, accusée par de nombreuses ONG de persécuter ses opposants politiques. Sa réapparition « surprise » tombe à pic autorités congolaises, qui s’apprêtent à recevoir samedi François Hollande. Le Président français avait dernièrement tancé Kinshasa sur la situation des droits de l’homme en RDC… visiblement le message a été reçu 5 sur 5.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia