La candidature de l’opposant Jean-Pierre Bemba à l’élection présidentielle a été déclarée irrecevable par la Commission électorale. Une décision « instrumentalisée par le pouvoir » selon l’opposition, qui ravive les tensions au Congo.
La République démocratique du Congo (RDC) n’en finit pas de s’enfoncer dans la crise politique. Après avoir été reportée par deux fois, l’élection présidentielle de décembre pourrait se tenir sans l’un des principaux opposants au camp présidentiel. L’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba, récemment acquitté par la Cour pénal internationale (CPI), a vu sa candidature à la présidentielle invalidée par la Commission électorale (CENI) ce samedi dans la nuit.
Une invalidation « politique »
Selon la CENI, c’est « la condamnation de Jean-Pierre Bemba par la CPI à un an de prison et au paiement de 300.000 euros pour subornation des témoins » qui a rendu sa candidature irrecevable. La loi congolaise estime qu’en cas de condamnation pour corruption, tout candidat se verrait frapper d’inéligibilité. Une lecture « politique » de la loi pour l’opposition, qui estime que cette décision a été « instrumentalisée par le pouvoir » pour disqualifier des candidats. « La peur de la candidature du sénateur Jean Pierre Bemba fait trembler la Kabilie » a dénoncé Eve Bazaïba, la numéro deux du Mouvement pour la libération du Congo (MLC).
Cinq autres candidats on vu leurs dossiers jugés irrecevables : l’ancien Premier ministre Antoine Gizenga (92 ans) pour défaut de signature ; Adolphe Muzito, également ancien Premier ministre pour contestation avec son parti ; Samy Badibanga, lui aussi ancien Premier ministre pour défaut de nationalité. Deux autres candidatures, dont celle d’une femme, n’ont pas été retenues pour le même motif de double nationalité. Et mystère de la CENI, Samy Badibanga, candidat invalidé pour la présidentielle par la Commission, a visiblement été jugé éligible à la députation à Kinshasa par la même Commission ! Il semblerait que les conditions de validation entre la présidentielle et la députation ne soit pas la même.
Quand le pouvoir choisit ses opposants
Avec ces invalidations en cascade, en plus de l’exclusion de l’opposant Moïse Katumbi qui n’a pas pu déposer sa candidature, le pouvoir donne l’impression de vouloir sélectionner les candidats qu’il souhaite voir concourir pour affronter le seul candidat de la mouvance présidentielle. En éliminant (provisoirement) deux poids lourds de l’opposition, le camp présidentiel espère pouvoir imposer son propre candidat, Emmanuel Ramazani Shadary, peu connu des congolais, mais désigné par Joseph Kabila comme son « dauphin ».
Cette stratégie de Kinshasa pour éliminer les opposants qu’elle considère comme les plus gênants pour faire gagner son poulain, replonge la RDC dans une crise politique des plus inquiétantes. Le président congolais avait pourtant fait retomber la pression en décidant de ne pas se représenter aux élections. Mais en verrouillant ainsi le scrutin, Joseph Kabila risque d’enflammer de nouveau le pays. L’opposition, l’Eglise catholique et la société civile ont prévenu que sans scrutin équitable, avec la participation de tous les opposants, la RDC pourrait s’enfoncer de nouveau dans le chaos. Le mouvement pro-démocratie Lucha appelle à une mobilisation le 3 septembre et le Comité laïc de coordination (CLC) pour le 19 septembre. Depuis le début de la crise politique, fin 2016, les manifestations de l’opposition ont été systématiquement réprimées dans le sang, faisant plusieurs centaines de morts.
Retour des violences ?
Mais c’est l’exclusion de Jean-Pierre Bemba qui suscite le plus d’inquiétudes sur le plan sécuritaire. Le leader du MLC avait fait un retour remarqué à Kinshasa après sa libération de la CPI cet été. Plusieurs milliers de sympathisants étaient descendus dans la rue pour accompagner le cortège du « chairman », démontrant que l’ancien vice-président avait gardé une forte capacité de mobilisation dans la capitale. En 2007, on se souvient des violences qui avaient secoué la capitale après la défaite de Bemba aux élections entre les troupes de Joseph Kabila et celles de la milice du MLC. A Kinshasa, les combats avaient fait entre 200 et 500 morts, poussant Bemba à l’exil. Si le MLC a aujourd’hui lâché les armes depuis longtemps, on peut toutefois redouter le retour des troubles à Kinshasa et dans la province de l’Equateur, fief du MLC.
Les candidats invalidés par la Commission électorale ont 48 heures pour faire appel devant la Cour constitutionnelle, qui devrait statuer pour le 19 septembre, date à laquelle on devrait connaître la liste définitive des candidatures. Mais déjà l’opposition conteste l’impartialité de la Cour dont deux membres, proches du président Kabila, ont récemment été nommés.
« Le renoncement de Joseph Kabila à un troisième mandat inconstitutionnel ne constituait pas la fin du combat dans la quête d’élections inclusives, transparentes, crédibles et apaisées » a prévenu l’opposition dans un communiqué. Un avertissement qui pourrait déboucher sur un boycott du scrutin par certains partis, dont le MLC, et ouvrir ainsi une période d’incertitude à haut risque en RDC.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Donc dans ce pays seul kabila doit respecter la constitution et les lois de la république. A la lecture de votre article les opposants eux sont dispensés de tout respect de nos lois. Il faut analyser de bonne foi, même si je peux entendre que les kabilistes en manque cruellement, les dispositions législatives de notre loi électorale et de notre constitution. Il suffit d ouvrir un dictionnaire pour savoir que le terme suborner est un synonyme du verbe corrompre. Suborner vient du latin subornare qui signifie s arranger dans les coulisses. Bien que la corruption entendu comme tel dans la loi électoral vise la corruption de fonctionnaire et de tout agent public, suborner un témoin porte atteinte à la bonne administration de la justice et n’est pas moins grave que la corruption ni si dissemblable que ce que quelques militants pro-Bembistes et exaltés souhaitent nous le faire entendre. Depuis deux ans, l’on annonce le chaos dans les rues de Kinshasa, jusque aujourd’hui hui, il en a rien été. Ce petit jeux fini par avoir des accents du petit garçon qui crie aux loups
Bruce, tu as voulu faire semblant de soutenir la Kabilie, mais malheureusement pour toi tu as fini par dire: « Suborner vient du latin subornare qui signifie s arranger dans les coulisses » et voici maintenant la différence: « la corruption est de l’étymologie du verbe corrompre, venant du latin corrumpere, briser complètement, détériorer, physiquement ou moralement. La corruption est l’utilisation abusive d’un pouvoir reçu par délégation à des fins privées comme l’enrichissement personnel ou d’un tiers (famille, ami…). Elle consiste, pour un agent public, un élu, un médecin, un arbitre sportif, un salarié d’entreprise privée…, de s’abstenir de faire, de faire, de faciliter quelque chose, du fait de sa fonction, en échange d’une promesse, d’un cadeau, d’une somme d’argent, d’avantages divers… » pour s’arrêter que la, vite tu comprends que ces deux noms n’ont aucun lien ni signification, donc aller revoir tes recherches…
Le president Joseph Kabila a respecté la constitution. Il n’attend que le president entran pour faire la remise et reprise apres l’election. Mais ce que nous sommes entrain de vivre aujourd’hui nous montre que comme si il y aura pas les elections. Que Dieu du ciel nous vienne en aide sinon. .
Joseph Kabila, le dictateur veut à tout prix que la RDC se retrouve dans le chaos. Bandes de médiocres 🙁
Quelqu’un qui s’est permis un glissement de deux ans, vous estimez qu’il a respecté la constitution ?
A propos de la corruption, Luzolo Bambi a reconnu que le pays perdait 15 milliards de dollars chaque année de suite de corruption. A Makala, je n’ai pas encore vu un seul congolais détenu pour cette infraction. Où sont ces corrompus et corrupteurs ? On nous a parlé de Panama papers, de Lumumba papiers, on a vu ni entendu aucune enquête sur les deux dénonciations. Peut-être parce que ce n »est pas Jeune Afrique qui n’a pas dénoncé. Jaynet serait tjr candidate députée.
Je veux bien que Bemba soit callé. Mais il faut aller plus loin pour des infractions commises au Congo. Il semblerait que Fidèle Babala serait rejeté et Aimé Kilolo jugé recevable alors que tous les deux étaient condamnés pour subornation de témoins.
Tout cela nous pousse au questionnement.
C’est comme dans un match de football, l’arbitre, les juges de touches et les spectateurs viennent tous du même coins, pensez-vous vraiment que l’équipe adverse a la chance de gagner. Réveillez-vous congolais où bien vous êtes con au lait