Félix Tshisekedi a largement remanié la chaîne de commandement de l’armée congolaise. Si le sulfureux John Numbi est placé sur la touche, Gabriel Amisi « Tango Four » et Muhindo Akili Mundos, tous deux sous sanctions internationales, restent en poste.
A son arrivée à la présidence, Félix Tshisekedi avait promis de « déboulonner » le système Kabila, accusé de contrôler encore l’armée congolaise. Par petites touches, le nouveau chef de l’Etat, qui évolue dans un environnent institutionnel largement dominé par le FCC de Joseph Kabila, tente de reprendre en main les FARDC dont il est pourtant le chef suprême. Ce n’est pas encore la tempête annoncée, mais le président Félix Tshisekedi a procédé ce vendredi à un vaste remaniement des Forces armées de République démocratique du Congo (FARDC).
Amisi, sous sanctions internationales remplace Numbi
Les nombreuses nouvelles nominations au sein de l’armée régulière restent prudentes, et s’apparentent le plus souvent à de simples permutations. Le président Tshisekedi épargne tout d’abord le chef d’état-major général Célestin Mbala, nommé pourtant en 2018 par Joseph Kabila. Les principaux changements interviennent au niveau de l’inspection générale de l’armée. Le sulfureux général John Numbi est remplacé par le non moins sulfureux général Gabriel Amisi, qui bénéficie pour l’occasion d’une promotion au rang de général d’armée.
John Numbi semble le grand perdant de cette permutation, puisqu’il serait désormais sans affectation. L’ancien chef de la police congolaise est placé sous sanctions internationales depuis plusieurs années, tout comme son remplaçant, Gabriel Amisi. Numbi est soupçonné d’être le commanditaire de l’assassinat du militant des droits de l’homme, Floribert Chebeya et de son chauffeur Fidèle Bazana, alors que Gabriel Amisi, alias Tango Four, est accusé par Washington et Bruxelles « d’entraves au processus électoral et d’atteinte aux droits humains » dans les dernières années du régime Kabila, entre 2015 et 2018.
Mundos et Sikabwe toujours en poste
Félix Tshisekedi troque donc un général sous sanctions internationales par un autre officier également sous sanctions. Ce qui fait dire au mouvement citoyen Lucha que « la place de ces deux criminels notoires est à la barre ». La Voix des sans voix (VSV), l’ONG de Floribert Chebeya, espère également que la mise à l’écart de John Numbi soit l’occasion « de sa mise à la disposition de la justice ». Pour l’instant, on en est encore loin. Plusieurs rumeurs donnent John Numbi en train de préparer une « riposte violente » à son éviction, claquemuré dans son Katanga.
D’autres noms font également s’étouffer les défenseurs des droits de l’homme dans les récentes nominations au sein des FARDC. Pour seconder Gabriel Amisi à l’inspection générale des armées, Félix Tshisekedi a nommé le général Muhindo Akili Mundos, également sous sanctions internationales. Enfin, une promotion a étonné de nombreux observateurs : celle du général Fall Sikabwe au poste de chef d’état-major de l’armée de Terre. La nomination en 2015 de cet officier avait provoqué l’arrêt de la coopération des casques bleus de la Monusco avec l’armée congolaise au Nord-Kivu. Fall Sikabwe était alors accusé de de violations des droits humains. Et plus récemment, il avait été soupçonné d’avoir détourné les soldes de ses soldats dans l’Est du pays – voir notre article.
Petits changements, grandes conséquences ?
Dans l’entourage présidentiel, on vante la mise à l’écart de John Numbi, réclamée de longue date par la communauté internationale et les Etats-unis. On affirme également que la nomination de Tango Four et de Mundos à l’inspection générale des armées, les place dans des fonctions « moins opérationnelles et plus administratives ». Le terrain sera laissé dans les mains des généraux Jean-Claude Yav, Fall Sikabwe, Philémon Yav et Obed Rwibasira.
Pour les soutiens de Félix Tshisekedi, ces « petites victoires » au sein de l’armée, tout comme la récente démission du ministre FCC de la justice Célestin Tunda, démontrent que le président reprend peu à peu la main sur le régalien. Tous espèrent que ces nominations auront des conséquences positives directes sur le terrain sécuritaire, notamment dans les zones de conflits, dans les Kivu et en Ituri.
« Tout change pour que rien ne change »
Les moins optimistes n’espèrent pas de grands changements à la suite des ce remaniement dans l’armée régulière. Les plus critiques se trouvent au sein même des FARDC. « Rien de nouveau, on prend les mêmes et on recommence » commente une source sécuritaire, qui nous explique que Joseph Kabila avait plusieurs fois écarté momentanément des officiers, avant de les réintégrer plus tard à d’autres fonctions. Cela avait notamment été le cas de Gabriel Amisi après la reculade face au M23, où de John Numbi, mis au vert de la police après le meurtre de Floribert Chebeya, avant de réapparaître quelques années plus tard à l’inspection générale.
Enfin, ce qui agace profondément dans les rangs des FARDC, c’est qu’une fois de plus, « les compétences et le niveau de cursus des nominés n’a pas été pris en compte ». Ce qui laisse une impression amère chez certains officiers : « on a l’impression que tout change, pour que rien ne change ».
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Une petite correction, Celestin Mbala a ete nomme pas l’actuel President Felix Tshisekedi et non Joseph Kabila
Célestin Mbala a bien été nommé Chef d’état-major des FARDC en juillet 2018… sous Joseph Kabila. Il a été reconduit par la suite par Félix Tshisekedi.
L’un des mieux formé, qui s’exprime en plusieurs langue et discipliné reste le general Eva Somwe qui était basé a Kindu mais qui est souvent oublié.
Ces nominations au sein des FARDC sont loin d’apporter le ciment attendu jusque-là pour réparer les fissures qui ne cessent de rendre notre armée inefficace dans la protection de l’intégrité du territoire national.
Ces nominations peuvent même installer un désespoir auprès des hommes et femmes en uniforme qui espéraient à la cure des soins sein des FARDC pour soutenir les meilleurs, une façon d’encourager la compétence et l’éthique militaire d’une part et sanctionner ceux qui se sont illustrés dans les anti valeureux par la mise à l’écart.
Espérons que ces limites seront franchies prochainement par le Président de la République mais le plus vite serait le mieux puisque le pays est constamment agressé de l’intérieur comme de l’extérieur.
Pour etre efficace, les FARDC devront etre nettoyer, car elles sont infiltrees d’officiers rwandais, depuis le premier mixage avec le CNDP de Nkundabatware qui se la coule douce chez lui au Rwanda, avec des grands investissements dans son champ de mission, la RDC, en complicite avec JKK, qui, durant tout son reigne chaotique, ne fesait qu’expatrier des officiers FDLR chez eux, sans jamais reclamer du Rwanda d’expatrier les soi-disant Officiers Rwandophones des FARDC, dont Nkundabatware. Il faudra un tres bon toilettage au sein des FARDC, si nous voulons avoir une veritable armee
‘Jeu de chaises musicales’ dans l’armée, nominations à la Cour Constitutionnelle et quelques autres faits au crédit de Tshisekedi, que valent-ils exactement surtout si on les confronte à ses propres propos et à la réalité d’une poursuite certaine de la coalition Fcc/Cach ? Que le président soit appelé et convaincu d’agir malgré un contexte qui limite ses mouvements est à son honneur mais en même temps cela interpelle. N’y a-t-il pas là qu’un simple troc d’usage depuis peu entre Tshisekedi à la limite du simple symbolique – Tshisekedi malin ou stratège oublié, obligé de
céder ceci pour obtenir cela -. Curieuse avancée qui n’en est pas toujours une quand des militaires délinquants sont remplacés par d’autres qui n’en sont pas moins ou à peine moins mais c’est ce qui lui est possible pour le moment, nous disons-nous. Qu’est-ce que cela lui apporte-t-il vraiment, quel bénéfice pour le pays ?
Nous avons en effet entendu surpris l’assurance solennelle de Tshisekedi à poursuivre le cap de sa coalition avec ‘JK’. Rhétorique et diplomatique ou sincère et réfléchi fond de sa pensée ?!
Le remaniement dans l’armée, les nominations dans la haute Justice et autres actes nous donnent tout l’air d’un PR normal qui semble opérer sans entraves et sans contraintes. Vraiment ? Je revendique néanmoins
mon indulgence envers lui de n’avoir pu mieux faire, pas facile en effet. S’il a vite pris acte de la démission de Lwamba de ses fonctions du président de la CC et en a profité pour y nommer trois nouveaux membres, ce qu’il en avait besoin. Ailleurs Tshisekedi refuse aussi d’investir Malonda l’ancien secrétaire technique à la Ceni comme successeur de Nangaa à sa tête pour manque de consensus, procédure douteuse, contestation populaire bruyante et derrière, le refus de poursuivre avec une Ceni aux ordres qui a produit dans le passé des élections nulles…
Nous le voyons, Tshisekedi continue de jouer dangereusement à l’équilibriste mais que doit être à terme notre jugement ?
C’était déjà le cas avant quoiqu’en pointillés mais lors de son discours du 30 juin dernier Tshisekedi a
haussé davantage le ton contre les fossoyeurs de notre pays y compris clairement dans sa bouche le FCC dictatorial de son prédécesseur qu’il nous avait promis ouvertement de déboulonner lors de son premier voyage aux USA. La population congolaise est majoritairement pour cette voie, elle veut un Congo nouveau débarrassé des anti-valeurs. Les derniers faits au crédit de Tshisekedi et tous ses attendus semblent aujourd’hui plaider cahin caha pour son émancipation progressive même si ses propos publics restent quelque peu une énigme : qu’en retenir, le satisfecit déclaré sur la coalition ou la nécessité logique d’une rupture ?
Entre-temps il est clair que si les dernières nominations dans l’armée et la magistrature obéissent bien à une évaluation négative du fonctionnement de ses corps plutôt qu’à l’installation protocolaire d’un règne, nous pouvons croire en une amélioration possible de ces institutions demain et à leur bénéfice à la nouvelle administration de Tshisekedi. Hélas, les prévisions dans notre pays sont devenues quasi impossibles pendant que la situation socio-économique et sécuritaire se dégrade toujours à vue d’oeil…
J’ai oublié ceci :
– une question à C Rigaud et à tout le monde : qu’est-ce qu’a fait ou n’a pas fait précisément Numbi pour que ce soit lui qui se retrouve écarté et pas Amisi et tous les autres qui ne sont pas des anges et à ma connaissance pas non plus des amis de Tshisekedi ? Cela ne tiendrait-il qu’aux relations plus étroites qu’il entendrait avec ‘JK’ ?
– une question à C Rigaud : vous citez des rumeurs qui donnent Numbi en train de préparer une « riposte violente » à son éviction à partir de son Katanga : c’est si grave que vous nous devez une suite qui nous en dise davantage…
Reponser Mr Nsumbu, l’ecartement de John numbi est purement strategico-militaire et politique, nous devons nous rappeler qu’il fut parti de rebellion et entretien un vaste reseau avec des rebelles. Et puis sans oublier l’affaire kahimbi et le directeur service contre espionnage
@Louis
Mais qu’est-ce qui n’est pas stratégique et politique ici, cher ami ? La mise à l’écart de Numbi comme les autres nominations ou permutations sont toutes autant stratégiques que politiques, on n’est donc pas parti ailleurs. Que vont nous apporter effectivement ce stratégique et ce politique, que comportent-ils réelllelent de stratégique ? Selon moi, à part la defenestration de Numbi qui intéresse davantage lui-même que l’armée, les changements sont restées à la marge. Cela portera-t-il des effets bénéfiques de nos espoirs ? Nous ne le saurons que dans l’avenir, voilà pourquoi personnellement je ne m’attarde pas trop a décrypter ces nominations dans l’armée : elles sont celles que Tshisekedi pas libre de tout mouvement a pu obtenir mais en même temps elles ne posent à ce stade aucune garantie de succès. Attendobs pour juger de leur stratégique.
Simon, vs n’êtes pas congolais on dirait, ou vs avez commencé à suivre la politique de votre pays juste après le départ de Joseph… comme certains? JOSEPH a laissé Mbala en fonction comme Chef d’État Major Général… Félix l’a juste maquillé comme il vient une fois de plus de maquiller tous les sanctionnés de l’armée en renforçant le rôle leur laissé par Joseph…
Les congolais fanatiques finiront par comprendre que ces récentes nominations ds les FARDC n’étaient une fois de plus que l’oeuvre de Joseph et non de Félix. Le FCC fait semblant, mais sait très bien que ces nominations sont les fruits de leur Yemei… comme les nominations de Joseph celles qualifiées de Félix par ses adorateurs ont respecté les postes rwandophones et prorwandophones… Kagame et son RCD de Ruberwa trouvent leur compte… les amis de Kabila restent en fonction malgré les sanctions internationales sur lesquelles les fanatiques de Félix se basaient hier pr descendre la Kabilie, le match est très bien joué… bienvenue donc à la Fatshi-Kabilie… une confusion totale ds laquelle Joseph agit au nom de Félix, les fans applaudissent et les vrais détenteurs du pouvoir manifestent pour distraire la masse… jamais Félix avec les mains libres pouvait nommer Tango Fort, Mundos, Rwibasira et Fall, ça c’est la main de Kagame et Kabila… botika fanatisme notre frère est pris ds le piège des rwandais, il faut chercher comment le sortir de là…