Félix Tshisekedi vient de donner les pleins pouvoirs aux militaires pour combattre l’insécurité dans l’Est du pays. Une stratégie à haut risque qui laisse la main à des forces de sécurité accusées de violations des droits de l’homme et de complicité avec les groupes armés.
Depuis le 6 mai dernier, les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), vivent une situation inédite. Face à la violence des groupes armés qui s’emballe dans la région, le président Félix Tshisekedi a décidé de confier les administrations provinciales à l’armée et à la police congolaise, et les tribunaux civils seront remplacés par des tribunaux militaires. Pendant les 30 jours de la durée de l’état de siège, les forces armées mèneront plusieurs opérations militaires pour tenter d’éradiquer les dizaines de groupes armés qui pullulent dans la zone.
Des militaires tout-puissants qui inquiètent
Depuis plusieurs mois, la situation sécuritaire s’est considérablement dégradée dans l’Est de la RDC, alors même que le retour de la paix était l’une des promesses phares de Félix Tshisekedi. Dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST) avait enregistré 914 morts tués par des milices. En 2019, ce chiffre est passé à 1070, et 1569 en 2020. Sur le seul territoire de Beni, l’épicentre des massacres attribués aux rebelles ADF récemment affiliés à l’Etat islamique, plus de 1.000 civils sont morts depuis fin 2019. Cette même année, le président Tshisekedi avait lancé plusieurs opérations militaires « d’envergures » dans la région… sans succès. Pire, les coups de boutoirs de l’armée congolaise avaient seulement réussi à dispersé les groupes armés sur une zone géographique plus large et augmenter le niveau de violence.
Militariser les administrations civiles et intensifier la pression armée suffira-t-il à faire baisser la spirale de la violence qui ensanglante l’Est du Congo depuis plus de 20 ans ? Difficile à dire tant la stratégie présidentielle semble peu compréhensible. Il paraît, en effet, étonnant de confier les pleins pouvoirs aux militaires, alors que les forces de sécurité sont responsables de presque la moitié des violences. En mars 2021, le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH), a estimé que 47% des violations documentées sont le fait d’agents de l’Etat, contre 53% pour les groupes armés. Des militaires tout-puissants inquiètent donc fortement les organisations des droits de l’homme.
D’autant que les mesures prises dans le cadre de l’état de siège sont particulièrement radicales. « Les autorités militaires sont habilitées à perquisitionner les domiciles de jour et de nuit, à interdire des publications et des réunions considérées comme portant atteintes à l’ordre public, à interdire la circulation des personnes et à interpeller quiconque pour perturbation de l’ordre public. Les civils seront poursuivis devant des tribunaux militaires, ce qui est contraire aux normes régionales », s’alarme Human Rights Watch.
Des gouverneurs militaires aux lourds passifs
Le pedigrée des deux militaires placés à la tête des provinces en état de siège n’a pas vraiment rassuré les militants des droits de l’homme. En Ituri, c’est le lieutenant-général Johnny Luboya, qui prend les rênes de la province pour 30 jours. Ce militaire est un ancien chef des renseignements militaires au sein du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma), une rébellion soutenue par le Rwanda. Human Rights Watch a pu consulter une note interne des Nations Unies qui indique que ce militaire « pourrait, de par sa position de commandement, être tenu responsable de meurtres, de viols et d’autres exactions commises par ses forces ».
Au Nord-Kivu, le curriculum vitae du lieutenant-général Constant Ndima Kongba n’est guère plus enviable. Ce haut gradé était déjà général au sein de la rébellion du MLC de Jean-Pierre Bemba, l’ancien vice-président congolais, qui est aujourd’hui un allié de Félix Tshisekedi au sein de l’Union sacrée. Cette rébellion, soutenue par l’Ouganda voisin, a commis de nombreuses exactions en Ituri depuis des années 2000. Selon un rapport de l’ONU de 2003, le général Ndima faisait partie d’un bataillon dénommé « Effacer le tableau, bien connu pour la férocité de ses hommes et la façon dont ils se comportaient en temps de guerre ».
La charrue avant les boeufs
En nommant des officiers issus des rébellions pour lutter contre les groupes armés, le président Tshisekedi ne fait guère que perpétuer le cycle sans fin des guerres congolaises : rébellion, reddition, intégration, défection… et retour à la rébellion. De nombreux militaires de l’armée congolaise proviennent en effet des multiples « brassages et mixages » issus des différents accords de paix entre le gouvernement et les groupes armés. L’intégration de ces anciens rebelles dans les FARDC a toujours été vouée à l’échec. Le nouveau Premier ministre, Sama Lukonde, a d’ailleurs promis de ne plus jamais intégrer de miliciens dans l’armée régulière. Difficile donc de comprendre la stratégie du président Tshisekedi en nommant d’anciens rebelles pour piloter l’état de siège.
En décrétant l’état de siège à l’Est et en confiant l’administration de ces provinces aux militaires, Félix Tshisekedi donne l’impression de mettre la charrue avant les boeufs. Car, dans l’écheveau sécuritaire congolais, l’armée constitue une source de violence… au même titre que les groupes armés ! Et donc, avant de confier les clés du Nord-Kivu et de l’Ituri aux FARDC, un grand ménage aurait été le bienvenu dans la chaîne de commandement, en écartant les militaires « affairistes et criminels » comme le demande le mouvement citoyen Lucha. Pour assainir les forces de sécurité, Human Rights Watch recommande une justice plus efficace afin de mettre fin à l’impunité, notamment pour les crimes les plus graves. Pour l’instant, les militaires qui tuent des civils, pillent, violent ou détournent la solde de leur troupe ont rarement été inquiétés par la justice.
Pour une approche plus large
Ramener la paix avec les mêmes acteurs qui sèment le désordre depuis une vingtaine d’années est un pari bien risqué pour le président Tshisekedi. Jusque-là, aucun rebelle ou ex-rebelle n’a pu apporter une solution concrète à l’insécurité endémique qui règne dans la région. Les causes sont, en effet, tellement multiples : absence de l’Etat, prédation économique, conflits fonciers, échec des programmes de démobilisation des groupes armés, rivalités politiques, corruption, clientélisme… Penser que la solution militaire est la seule voie pour ramener la paix dans l’Est du Congo est une erreur. Les leviers sont certes sécuritaires, mais ils doivent être aussi politiques et économiques. Sans approche plus large, l’état de siège n’aura été qu’une énième promesse non tenue.
Félix Tshisekedi gouverne encore aujourd’hui avec les mêmes acteurs politiques et la même armée que sous Joseph Kabila. Certains ont fait allégeance, d’autres pas, mais il est difficile de redéfinir de nouveaux objectifs avec ceux qui participent à la prédation économique du pays et à la déstabilisation sécuritaire d’une partie du pays. Mais le temps presse pour Félix Tshisekedi. Les élections sont dans un peu plus de deux ans et la grogne des Congolais monte face à l’insécurité grandissante. L’état de siège est une nouvelle formule qui n’avait encore jamais été mise en place. Lassée par des années d’impuissance, la population veut bien donner une chance à l’état de siège. Mais là aussi, le calendrier avance vite. C’est en effet le 6 juin que nous pourrons dresser le premier bilan de l’état de siège après 30 jours de régime d’exception au Nord-Kivu et en Ituri.
Christophe Rigaud – Afrikarabia
Le gouvernement congolais doit de bon mécanisme pour stabiliser la situation à l’est du pays. La présence des militaires peut effrayer la population et non les combattants. Cette guerre a des racines dans le chef du gouvernement, celà qu’il y a avant tout le problème.
Pourquoi les provinces du Sud-Kivu et Tangany n’ont pas droit à l’état de siège ? C’est toute la partie orientale qui est zone d’insécurité pas uniquement le Nord-Kivu et l’Ituri.
Fallait-il décrété l’état de siège pour 10 ADF zigouillés dont personne n’a vu les 10 corps de victimes ? Angwalima Tshilombo Tshintuntu Tshifueba se moque du peuple congolais.
Beaucoup ne savent pas ce qui se passe réellement à l’Est de la RDC particulièrement au Nord Kivu et en Ituri. L’insécurité est causée par des hommes en « uniforme militaire non autrement identifiés » c’est la réalité ou mieux c’est la confusion qui ne permet pas de savoir qui fait quoi. Ces hommes sont soit issus des forces régulières, des groupes armées nationaux ou des groupes armés étrangers dans les célèbres FDLR et ADF-NALU. Mais à cela on peut ajouter le manque de volonté politique et même la main noire de certains politiciens au pouvoir hier et aujourd’hui. Certains chefs locaux aussi y sont pour quelque chose. L’acteur principal qui est oublié dans la résolution de l’énigme reste la population, jamais consultée. Les politiciens se réunissent pour en débattre mais j’aurai conseillé qu’il y ait un sondage auprès de la population, sondage mené par des personnes neutres et une solution durable peut être trouvée.
A titre d’exemple, il y a des responsables militaires qui se comportent en chefs coutumiers. Ils volent, ils pillent, ils facilitent les kidnappings. Il faut les envoyer ailleurs. Seule la population qui en est victime au quotidien sait les identifier. Il y a une insécurité en pleines villes comme Goma. Les terroristes sont bien connus de la population. Mais qui va l’écouter pour démanteler les réseaux ? Sur les routes au nord de Goma, des FDLR occupent le versant Est du volcan Nyiragongo pour y extraire de la braise. L’Ambassadeur d’Italie y a perdu la vie. Un groupe de rangers du parc quelques kilomètres plus au nord y a perdu aussi la vie. Mais pourquoi on ne les déloge pas ? Manque de volonté politique. A Goma il est signalé un mouvement terroriste qui intimide des innocents propriétaires pour ravir les parcelles et maisons, surtout dans les quartiers le sud de la ville, aussi des cas d’assassinats et kidnappings. Le problème est plus complexe qu’on ne le croit. Beaucoup d’armes circulent dans la ville portées par des hommes non autrement identifiés. Il y a beaucoup d’officiers militaires et leurs troupes qui vivent dans les quartiers mêlés aux civils. Il faudra les regrouper ailleurs pour mieux suivre le mouvement de leurs troupes. Il faudra donc identifier tous les militaires et policiers, les regrouper et si possible les muter ailleurs, plus loin de leur lieu d’affectation actuel. En ce qui concerne les ADF-NALU plus au nord à Beni, ce seulement ce nom mais la réalité est que ce sont des groupes constitués de fils du terroir juste pour semer la mort. La mais des politiciens et certains officiers militaires du terroir est visible. Pourquoi nous pouvons l’affirmer? Il y a quelques temps en Province de Tanganyika un bandit armé y avait été attrapé. Il avait déclaré être un ADF et dira qu’ils étaient à 35 pour y semer la terreur. Je ne l’invente pas. C’était publié sur le net. Tirez vous même une conclusion de qui est un ADF…
Les donneurs d’ordre sont les responsables de la guerre à l’EST, les multinationationaux, les OGD à caractère humanitaire, la lucha et d’autres mouvements citoyens sont impliqués dans l’insécurité de la RDC, Félix n’avait autre choix que de proclamer l’Etat de sciège. Attendons voir les résultats, ne prédisez pas l’échec.
En effet, c’est une situation trés compliquée, pas facile de connaìtre les tenants et les aboutissants dans cet imbroglio. Le constat est clair, il y a eu un désengagement de l’Etat, des zones de non droits se sont multipliées à travers toutes ses régions, plus d’autorité de l’Etat, l’impunité règne. L;imposteur » Hyppolite Kanambe alias » Joseph Kabila Kabange’ et sa famille Zoé et Jaynet et autres ont leurs propres milices et des infiltrés Tutsis Rwandais, Burundais et Tanzaniens dans l’Armée nationale. Sans oublier les Hutus pro-Kagamé qui occupent des vastes territoires et imposent leurs lois. Fatshi a le mérite de prendre les taureaux par les cornes, lui au moins, il fait quelque chose pour ramener la paix chez nos soeurs et frères de l’Est. Je suis aussi d’avis que la population de l’Est doit avoir son mot à dire car ils connaissent la situation mieux que quiconque. Les 20 années de l’imposteur à la tête du pays ont fait reculer le pays, quel gâchis.
Deux ordres de questions me viennent à l’esprit à la lecture ci-dessus et au vu de ce qu’il se passe en général avec cet état de siège ! En liminaire, le Président Tshisekedi a donné les pleins pouvoirs aux militaires pour combattre l’insécurité dans l’Est du pays et déloger ainsi les groupes armés qui en sont les principaux responsables mais leur a-til donné en conséquence les moyens idoines pour le réussir ?
1. Jusqu’ici on n’a pas assez lu sur les moyens et les conditions concrets devant accompagner au quotidien sur le terrain cet état de siège. C’est bon de décréter une stratégie nouvelle plus à même d’éradiquer l’insécurité endémique qui endeuille nos frères et sœurs de l’Est mais encore faut-il que le passage de l’administration civile à l’administration militaire soit mieux défini et encadré, la simple présence de nouveaux gouverneurs militaires et de leurs seconds policiers ne suffira pas à elle seule à rattraper ce qui n’a pas été fait depuis des années. On sait par exemple que les tribunaux militaires remplaceront les tribunaux civils, nos forces armées mèneront des opérations militaires contre les ennemis du pays, les nouveaux administrateurs pourront perquisitionner les domiciles, interdire les publications, la circulation des personnes et interpeller les suspects , c’est déjà ça pour circonscrire l’espace meme s’il y’a des risques d’abus mais cela suffira-t-il à endiguer la situation dans ces deux provinces ? On a déjà vu que les fameuses opérations militaires « d’envergure » lancées par le pouvoir n’ont réussi qu’à disperser les groupes armés sur une zone géographique plus large tout en baissant pas le niveau de violence. Qu’a prévu le nouvel état de siège pour mieux contrôler l’espace y compris par rapport aux voisins ? On dirait que les aspects concrets de l’état de siège n’ont pas été au cœur du pouvoir qui l’a décrété.
2. Ailleurs que fait-on des militaires affairistes et criminels nombreux au sein de notre armée jusque là impunis, sans qu’un grand ménage préalable dans la chaîne de commandement soit entrepris ? Où l’on voit que la fameuse enquête parlementaire aujourd’hui abandonnée aurait au moins permis d’y voir plus clair.
Du coup je suis pour une approche plus étudiée et plus large comme dit ci-dessus. Non seulement un abord de l’état du siège plus défini et plus concret est indispensable mais aussi les causes de l’insécurité dans l’Est étant complexes et nombreuse, « absence de l’Etat, prédation économique, conflits fonciers, échec des programmes de démobilisation des groupes armés, rivalités politiques, corruption, clientélisme », une approche du problème plus large est nécessaire. En sommes-nous là ?
Quand l’imposteur tshilombo ,sans consulter le parlement permet a l’armee ougandaise de triste memoire de revenir Beni pendant l’etat de siege,nomme des generaux rwandais au plus haut sommet de l’etat alors ce sont ceux la meme qui tuent la population congolaise rien de bon de sortira de cet etat de siege la population se retournera contre lui pour haute trahison
L’armée du congo est majoriterament formée des ex-rebelles. L’ossature, de celle-ci par ailleurs est formée des ex-FAZ qui était l’armée de Mobutu dans laquelle on pouvait compter de bons officiers bien formés. Ceux-ci, ont voulu, à certains moments, en finir avec ce désordre entretenu, d’abord pas les hommes qui étaient au pouvoir. Je pense au travail du général Mbunza mabe, Bahuma et du colonnel Mamadu Ndala qui voulait bien porter la guerre d’où elle est venue. Mais, leurs actions ont été arretées nettes par le pouvoir en place. La fin de ces soldats est connu. Ils ont été tués. Donc je crois qu’avec le changement progressif de régime et la bonne volonté manifestée par le chef de l’état, on peut changer les choses. On ne peut pas attendre la formation d’une nouvelle armée, avec tout le temps que cela prend, pour combattre ceux qui tuent à l’Est. Il faut faire avec en trouvant d’autres mecanismes à l’interne. Depuis l’entrée en vigueur de l’état de droit, il un peu d’acalmie, et de progrés manifeste. Il vrai qu’une guerre aussi complexe ne peut se terminer en quelques jours. Et ceux qui ont décrété l’état de lieu ne sont pas ignorant de cela. Ils prendrons les dispositions nécessaires pour progressivement terminer cette situation. Je ne sais pas comprendre la campagne en viegueur contre l’action que le pays vient d’entreprendre. Voulez-vous le statisquo? Où bien, il faut essayer tous les moyens jusqu’à ce que l’on trouve la solution. En outre, l’action prisse par le président coince beaucoup d’intérets de ceux qui vivent de cette guerre et qui l’alimentent. Il ya parmi ces gens, des hommes honnetes, donneur des leçons, mais des vrais bandits en veste et cravate.
Quant à moi, Que le gouvernement actuel forme des nouveaux agents secret pour détecté les infiltrés auteurs de cette insécurité qui ne nous range pas. Nos frères et seours snt masacrés comme des vaches dans des abatoires, pitié,pitié.