Après des négociations infructueuses avec l’ambassade de France, la Ville de Kigali aurait repris le Centre d’échanges culturels franco-rwandais (CECFR) pour en faire un centre d’affaires.
Pendant le régime du président Habyarimana (1973-1994), Paris a construit à Kigali un somptueux Centre culturel. Au principal carrefour de la capitale, entre le complexe religieux de la Sainte-Famille et l’Hôtel des Mille collines, l’équipement a longtemps constitué l’unique bibliothèque publique de la capitale, l’unique cinéma, l’unique grande salle de spectacle (environ 500 places). Au début du génocide, le Centre culturel français abrita l’état-major de l’Opération Amaryllis d’évacuation des expatriés. Les employés rwandais y furent abandonnés.
Par la suite, le Centre culturel – modestement rebaptisé Centre d’échanges culturels franco-rwandais – a été l’otage des relations difficiles de Paris avec le Front patriotique rwandais. Le bâtiment fut fermé en novembre 2006 avec la rupture des relations diplomatiques à l’initiative de Paul Kagame, après l’émission des mandats d’arrêt internationaux du juge “antiterroriste” Jean-Louis Bruguière, au terme d’une instruction bâclée et manipulée par le mercenaire Paul Barril.
Au rétablissement des relations diplomatiques en 2009, après trois ans d’abandon, le Centre culturel, en mauvais état, était menacé des bulldozers : la ville de Kigali avait prévu de l’intégrer dans le centre d’affaires qui commençait à se construire. Il apparut alors qu’une partie du terrain d’assiette n’avait jamais fait l’objet d’une cession à la France. Le Rwanda acceptait de “passer l’éponge” si le Centre culturel était intégré dans un immeuble d’au moins une dizaine d’étages dans ce lieu stratégique de la capitale.
En 2011, l’ambassadeur de France au Rwanda promit de démarrer la construction d’un « Institut français » dans le cadre d’un partenariat avec des capitaux asiatiques pour environ 25 millions de dollars. Entretemps, la salle de spectacle avait été abandonnée à une société de production audiovisuelle rwandaise, dans l’espoir d’amadouer els autorités.
L’incapacité de Paris à tenir ses engagements et la nouvelle dégradation des relations avec Paris depuis l’élection de François Hollande ont sonné le glas du Centre d’échanges culturels franco-rwandais. Selon nos informations, l’ambassade de France a reçu notification que le site était définitivement repris par la Ville de Kigali à compter du lundi 14 avril 2014. Cette décision aurait été prise quelques jours avant l’incident diplomatique qui a vu Paris refuser la venue de Christiane Taubira aux cérémonies de la XXe commémoration du génocide des Tutsi à Kigali.
L’école française Antoine de Saint-Exupéry, également fermée entre 2006, et 2010, pourrait se voir à son tour menacée. Sa fermeture sonnerait définitivement le glas des espoirs de voir le Rwanda conserver sa place dans la francophonie, et poserait inévitablement la question de la pertinence d’une ambassade de France au Rwanda.
Jean-François DUPAQUIER
L france n’ est pas toujours une puissance, elle agit derriere les usa. Ce qui se passe entre ces deux pays, c’ est un petit jeu.Ce sont les francais, americains et anglais qui soutiennent ce petit rwanda dans la destabilisation de la rdc. Mais un peu plus tard, ils tous des comptes a rendre a la rdc, ils payeront cher. La rdc est une et restera indivisible
@ramazani. Vos menaces sont risibles car le Rwanda n’est pas petit. Et surtout pas face à la RDC qui lui doit deux présidents. Et que son armée à traversé de part en part pour chasser Mobutu. Dites plutôt merci.
La France a-t-elle dédommagé ses salariés du centre culturel (les rescapés du génocide bien entendu)?Ont-ils droit à une retraite française?
Merci pour votre réponse