Les combats ont récemment redoublé d’intensité à l’Est du Congo, actant l’impasse des négociations de Doha entre Kinshasa et l’AFC/M23, et alors que les belligérants semblent se préparer à un retour à une guerre frontale.

La paix se fait toujours attendre en République démocratique du Congo (RDC). Les cessez-le-feu signés cet été à Washington entre la RDC et le Rwanda et à Doha avec les rebelles de l’AFC/M23 n’ont jamais été respectés. Mais depuis plusieurs jours, les combats se sont multipliés au Nord et au Sud-Kivu. Non seulement entre la rébellion et les milices Wazalendo alliés de Kinshasa, mais désormais avec l’armée régulière (FARDC). Le 19 septembre, M23 et FARDC se sont accusés mutuellement de violation du cessez-le-feu dans les deux provinces orientales. L’armée congolaise a dénoncé des attaques contre ses positions par le M23, dans les localités de Chanzikiro et Nkambi, en territoire de Walikale, au Nord-Kivu, mais aussi dans la localité de Sisa, en territoire de Kalehe, au Sud-Kivu. Quant aux rebelles, ils ont accusé Kinshasa d’avoir bombardé Bibwe, Chytso et Hembe, dans le Walikale, à l’aide d’un drone CH-4 et d’un avion Sukhoï-25. Dimanche 21 septembre, c’est la prise de Nzibira, une zone minière du Sud-Kivu, par le M23, qui a été dénoncée par la société civile locale. En ligne de mire de la rébellion, il y a toujours la ville d’Uvira, dont la chute ouvrirait la porte de Kalemie et du Katanga au M23. Signe de la nervosité ambiante, le commandant de la 22e région militaire, en charge de la riche minière, a cru bon déclarer que « tant que l’AFC/M23 ne prendra pas le Katanga, le pays vivra ». Une sortie médiatique hasardeuse qui sous-entend que : celui qui prendra le Katanga, asphyxiera Kinshasa. Preuve de l’importance stratégique pour Kinshasa de « tenir » Uvira.
Kinshasa mise sur ses drones, l’AFC/M23 sur ses nouvelles recrues
Sur le terrain, les affrontements se sont donc multipliés et chacun semble désormais se préparer à une intensification de la guerre. En marge de l’Assemblée générale des Nations unies, Félix Tshisekedi a confié à un pool de journalistes que « la situation récente [n’était] pas reluisante » et a accusé le Rwanda de faire « semblant d’avoir retiré ses troupes ». Les renforts mutuels de l’armée congolaise et de l’AFC/M23 font redouter un projet de contre-offensive hasardeuse pour Kinshasa, et une poursuite toute aussi risquée des conquêtes territoriales pour la rébellion. Car, outre le Katanga, d’autres cibles sont également évoquées vers l’intérieur du pays, sur Kindu, ou vers le Nord, sur Kisangani. Dans un exercice de communication bien rôdé, l’AFC/M23 a dévoilé dernièrement devant ses caméras ce qu’il présente comme 7.000 nouveaux combattants. Quant à l’armée congolaise, elle mise sur des drones récemment achetés, mais aussi sur l’intervention de sociétés militaires privées comme Agemira. Une chose est sûre, plus le temps passe, plus les rebelles recrutent et renforcent leurs positions.
Une montagne de désaccords entre Kinshasa et l’AFC/M23
L’intensification des combats est essentiellement due au blocage des pourparlers de Doha entre la RDC et la rébellion. Un accord devait être finalisé le 18 août dernier, mais les deux parties ne s’accordent pas sur le préalable posé par l’AFC/M23 d’une libération d’environ 700 prisonniers par Kinshasa. Un accord a bien été signé avec la Croix-Rouge pour en assurer la logistique, mais aucune liste n’a été discutée entre les belligérants, et la RDC a réitéré son souhait de pouvoir exclure les rebelles ayant commis des crimes de guerre. Ce qui bloque les discussions pour l’instant. Un prochain round de négociation est prévu dans 2 semaines, mais les dissonances ne s’arrêtent pas là. Si la question de la libération des prisonniers venait à trouver une solution, une montagne de désaccords attend encore les deux parties. Forts de leurs victoires militaires sur l’armée congolaise, les rebelles ont nettement revu leurs exigences à la hausse. L’AFC/M23 demande désormais une co-gestion sécuritaire et administrative avec Kinshasa des territoires qu’elle contrôle. Ce qui constitue une nouvelle ligne rouge pour les autorités congolaises qui refusent de céder son autorité sur les territoires perdus.
Washington et Doha, le serpent qui se mord la queue
L’impasse de Doha explique donc la reprise des hostilités sur les vastes lignes de front au Nord et Sud-Kivu. Et une désagréable impression de tourner en rond commence à se faire sentir. Kinshasa refuse la moindre concession et compte sur le Qatar et les Etats-Unis pour faire plier les rebelles et leur parrain rwandais. L’accord de Washington entre la RDC et le Rwanda patine toujours, et attend que Doha se débloque pour faire baisser la tension sur le terrain. Le cessez-le-feu négocié entre Kinshasa et Kigali ne pèse donc pas davantage que celui entre la RDC et le M23, qui n’a jamais été respecté. Le serpent se mord donc la queue, et les déclarations tonitruantes de Donald Trump à la tribune de l’ONU, affirmant avoir mis fin à la guerre au Congo interroge sur le degré d’information et de fiabilité du médiateur américain, qui reste surtout attaché à son deal minier. A New-York, Félix Tshisekedi a d’ailleurs tenté de convaincre l’envoyé spécial du président américain, Massad Boulos, de renforcement la coopération militaire avec Washington, reconnaissant que « les choses n’évoluent pas vraiment sur le terrain ». Reste donc à savoir quelle sera la réaction des Etats-Unis pour éviter une nouvelle explosion de violence dans la région ?
Christophe Rigaud – Afrikarabia
Mr Tshisekedi croit qu’il peut corrompre tout le monde y compris le Qatar et les USA comme il le fait avec les experts de l’ONU ett certains medias! Erreur de sa part car les minerais qu’il offre, ne les controle pas! Du reste, tout le monde n’est pas corruptible.
En outre, il a accepté de libérer 700 prisoniers, en réalité des gens assimilés aux Tutsis arrêteées a travers le pays en raison de leur morphologie. Mais, après que sa délegation a posé sans signature, Tshisekedi a découvert que la plupart d’entre avaient été déjà assassinés. Normale n’est ce pas, on est en RDC la ou être Tutsi vaut la peine de mort. Il est donc coincé. Maintenant il tente de faire croire au monde que des victimes sont des bourreaux et vice versa; accusations en mirroir. Too bad, car les Américains sont moins manupilables.
Quant au M23, il n’a pas pas vu ses exigeances à la hausse. Tout simplement les medias n’ont pas voulu les connaitre , préferant les definir eux memes.
La réalite est que cette terre, les 2 provinces de Kivu, sont la terre ancêtrale des Congolais d’epréssion rwandophone. Cela est inscrit dans la pierre, sur les montagnes et les volcans, les rivieres et surtout dans les coeurs de ces vaillants guerriens qui, depuis longtemps, ont toujours refusé de courber l’échine devant les esclavagistes et les olonisateurs..
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