Sans surprise, Aubin Minaku, cadre du PPRD, a été élu nouveau président de l’Assemblée nationale en République démocratique du Congo (RDC). Il s’agit du premier changement institutionnel en RDC depuis les élections contestées de novembre 2011. L’opposition a boycotté le vote.
Aubin Minaku était seul en lice pour représenter la Majorité présidentielle au perchoir de l’Assemblée nationale congolaise, il a donc été logiquement élu au perchoir. Responsable du PPRD, le parti du président Joseph Kabila, Aubin Minaku devra jongler avec les 340 députés de la Majorité présidentielle et la soixantaine de partis qui la compose. Il devra également faire face à quelques 120 députés de l’opposition, une première en RDC où l’opposition se limitait à la portion congrue. A 46 ans, ce député du Bandundu et juriste de formation est présenté comme un fin tacticien et un bon connaisseur de l’arène politique congolaise. Aubin Minaku avait piloté la campagne électorale de Joseph Kabila au sein de la Majorité présidentielle : un atout essentielle pour « tenir » une majorité très « éclatée ».
Pour l’élection du bureau de l’Assemblée nationale, l’opposition a dénoncé « des tricheries » et accuse la majorité de s’être « ingérée dans les affaires de l’opposition » en imposant ses propres candidats d’opposition (très différents de ceux proposés par les partis). L’UDPS et le MLC avaient en effet désigné d’autres candidats que ceux proposé et élu au poste de 2e vice-président et de rapporteur adjoint (des postes réservés à l’opposition). Pour protester contre cette « sélection » des opposants par la majorité, les députés du MLC et de l’UDPS ont quitté la salle au moment du vote.
Après l’élection du président de l’Assemblée nationale, le président Kabila devrait prochainement nommer son prochain Premier ministre. Côté PPRD, Evariste Boshab tient toujours la corde, mais le président Kabila pourrait être tenté par une ouverture (timide) vers l’opposition où Léon Kengo et François Muamba (ex-MLC) essayent de se positionner.
Christophe RIGAUD