Les rebelles continuent leur progression vers la capitale centrafricaine. La coalition Séléka s’est emparée ce dimanche de Bambari, une des principales localités du pays. La rébellion a indiqué à Afrikarabia qu’une compagnie de leur mouvement serait à « seulement 85 km de Bangui« . Selon eux, François Bozizé « ne peut plus tenir militairement« .
Qui peut arrêter l’avancée des rebelles ? Depuis trois semaines, la coalition du Séléka, un mouvement regroupant 3 rébellions centrafricaines, fait route vers Bangui, avec la ferme intention de « faire appliquer pleinement » les accords de paix de 2007. Les rebelles accusent le président centrafricain, François Bozizé, de ne pas avoir respecté ses engagements.
Après une première percée au Nord du pays, les rebelles se sont emparés de la ville minière de Bria et samedi des villes d’Ippy et Ndassima, situées dans le centre. Dimanche, dans la matinée, l’importante localité de Bambari est tombée aux mains des rebelles, après d’intenses combats. La prise de Bambari est symbolique pour la coalition. Cette grosse localité de 50.000 habitants constituait une zone de garnison importante pour l’armée régulière (FACA).
La chute de Bambari intervient alors que François Bozizé, peu enclin aux négociations jusqu’à maintenant, s’estimait prêt à dialoguer à Libreville à condition que la coalition se retire de ses positions. Inacceptable pour la Séléka, qui dit continuer son avancée pour « contrer » les attaques de l’armée régulière. Ce dimanche, un porte-parole de la rébellion a indiqué à Afrikarabia, que son mouvement ne pouvait plus se rendre à Libreville pour négocier, depuis la condamnation des rebelles par le Gabon. La Séléka demande une délocalisation des négociations et souhaite un réel « dialogue inclusif » pour régler la crise.
Sur le plan militaire, les rebelles sont toujours à l’avantage malgré l’intervention des troupes tchadiennes, en renfort de l’armée gouvernementale. Un responsable de la Séléka a confié à Afrikarabia que les troupes tchadiennes n’avaient « toujours pas affronté la rébellion » et « ne bougeaient pas« . Un signe, selon les rebelles, de l’hésitation d’Idriss Déby, à soutenir jusqu’au bout, son allié Bozizé… pour ne pas dire « un lâchage« . La Séléka affirme également avoir récupéré « huit jeeps » aux FACA ce dimanche. Toujours, selon un porte-parole de la coalition, « une compagnie rebelle se trouverait dimanche soir à 85 km de Bangui » et nous adéclaré que « François Bozizé ne pouvait plus tenir militairement« . Pour l’instant, les autorités centrafricaines n’ont pas réagi à la progression des rebelles vers Bangui.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia