Alors que les négociations politiques ont repris ce mercredi sous l’égide des évêques congolais, l’Eglise catholique exigent des participants de trouver un consensus « avant Noël. » Un ultime coup de pression, alors que les points de blocage sont toujours aussi nombreux entre l’opposition et le pouvoir.
Les négociations ont repris ce mercredi à Kinshasa après deux jours de violence dans des manifestations contre le maintien au pouvoir de Joseph Kabila. Les évêques congolais, à l’origine de cette médiation de la dernière chance, ont adressé un ultimatum aux participants du second round de négociations censé trouver une issue pacifique à la crise politique congolaise. Les évêques exigent des délégués de s’accorder sur un consensus « avant Noël. » Après la violente répression des 19 et 20 décembre, qui a fait au bas mot une vingtaine de morts selon les Nations unies, l’Eglise catholique semble s’agacer de la tournure que prend les discussions et du temps perdu par les deux parties prenantes. La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) « n’est pas disposée à des prolongements indus et à des manoeuvres dilatoires. Notre souhait est de clôturer avant Noël » ont déclaré les évêques mercredi. Avant de prévenir : « Si les acteurs politiques et de la société civile n’arrivent pas à un compromis à cette échéance, à faire des concessions pour une gestion consensuelle de la période transitoire, la Cenco en tirera toutes les conséquences qui s’imposent. » Un avertissement à peine déguisé à la délégation de la majorité présidentielle qui n’a pour l’instant rien lâché à la table des discussions.
Les blocages demeurent
Pour ces ultimes négociations, les évêques ont décidé de revoir le panel des délégués à la baisse. En tout, ce sont seulement 10 délégués (5 de chaque camp) qui participeront aux discussions. Les thèmes retenus sur la table des négociations n’ont pas changé : le respect de la Constitution, la gestion de la transition, le calendrier électoral, la restructuration de la Commission électorale (CENI) et les mesures de décrispations politiques. Et les bocages restent aussi les mêmes : l’opposition exige un engagement clair du président Joseph Kabila à ne pas se représenter pour un troisième mandat, une date des élections avancée à 2017 et non 2018, la libération des prisonniers politiques et l’arrêt des poursuites judiciaires contre certains opposants, notamment Moïse Katumbi, actuellement en exil en Europe. Sur tous ces points, il n’y a pour le moment aucun point de convergence.
Coup de bluff ?
L’Eglise a toujours été très influente sur la vie politique mouvementée de la République démocratique du Congo (RDC), ex-Zaïre. Et notamment dans les périodes de crises. Sous le maréchal Mobutu, dans les années 1990, l’Eglise a d’ailleurs joué un rôle-clé dans la chaotique transition politique. 20 ans plus tard, l’Eglise joue toujours son rôle « d’ultime recours ». Et l’agacement des évêques sur l’impasse politique qui prévaut à Kinshasa n’annonce rien de bon. En donnant un ultimatum à la classe politique congolaise, l’Eglise met un dernier coup de pression avant une plongée certaine du Congo dans l’instabilité. Coup de bluff ? Oui, mais pas seulement. En menaçant de mettre les politiques devant leurs responsabilités en cas d’échec, les évêques veulent couper court aux atermoiements de la majorité présidentielle qui joue ostensiblement la montre pour gagner du temps. Si cette médiation échoue, elle aura au moins le mérite de désigner clairement les responsables de l’impasse politique congolaise… Un mérite qui permettra de savoir qui de la majorité présidentielle ou de l’opposition n’a pas joué le jeu du compromis.
Christophe RIGAU – Afrikarabia
Bonjour mr Christophe, nous espérons que la solution à ces discussions aurons bel et bien trouvée. Nous demandons tout simplement aux politiciens congolais de ne pas seulement regarder leurs intérêts personnels, ils doivent bien résoudre les problèmes qui préoccupent la population congolaise en général.
Et surtout le social, le pouvoir d’achat du peuple congolais, encore la création d’emplois c’est ça même le vrai problème qu’il faudrait résoudre.