Lancé il y a un mois pour régler la crise politique, le dialogue national se trouve toujours dans l’impasse. Si aucun consensus n’est en vue, la Majorité présidentielle, sous l’impulsion du président Joseph Kabila, promet pourtant de conclure le forum cette semaine. Mais les contours d’un possible accord restent des plus flous.
Tout ça pour ça ! Le bilan du dialogue national apparaît bien maigre après un mois de discussions autour du glissement du calendrier électoral et de l’avenir du président Joseph Kabila que l’opposition accuse de vouloir s’accrocher au pouvoir après la fin de son mandat fixée le 19 décembre prochain. Un des points d’accord qui a été trouvé entre la Majorité et la frange de l’opposition présente au dialogue, réside dans la révision intégrale du fichier électoral après les élections chaotique de 2011. L’enregistrement des nouveaux majeurs et la radiation des électeurs décédés pourraient se terminer à la fin de l’été 2017 selon la Commission électorale (CENI), si les moyens mis à disposition par le gouvernement ne font pas défaut (ce qui a été le cas depuis les élections de 2011). Second point de consensus : le couplage de la présidentielle, des législatives et des provinciales le même jour, afin de ne pas étirer un calendrier électoral déjà très élastique. Hormis ces deux points, le dialogue n’a pas pu apporter de réponses satisfaisantes concernant les deux questions majeures de la crise congolaise : la date des futurs élections, prévues à l’origine fin 2016 et le sort du président Joseph Kabila dont le mandat prend fin le 19 décembre 2016.
Deux ans de « glissement »
Sur la date des élections, la CENI, consultée pour l’occasion, affirme ne pouvoir organiser le scrutin présidentiel avant la fin 2018. Un report qui ouvre la voie à une période transitoire de deux ans. Un délai beaucoup trop long pour l’opposition. La question reste à savoir également qui pilotera cette transition ? Pour la Majorité présidentielle, la réponse est simple. La Cour Constitutionnelle ayant autorisé le l’actuel chef de l’Etat à rester en place jusqu’à l’organisation des prochaines élections, Joseph Kabila leur paraît tout désigné pour assurer la période transitoire aux cotés d’un gouvernement d’union nationale (avec des membres de l’opposition) chargé de mettre en oeuvre le scrutin. Pour l’opposition présente au dialogue, et représentée par Vital Kamerhe, Joseph Kabila doit quitter le pouvoir le 19 décembre. Mais sachant que le poste de Premier ministre pourrait revenir à l’opposition, on ne sait pas très bien si Vital Kamerhe pourrait accepter la Primature dans le cas où Joseph Kabila restait au pouvoir. Du côté de la majorité, de nombreuses personnalités ne sont pas du tout disposées à voir Kamerhe revenir aux manettes… et à plus forte raison comme Premier ministre.
Appels à descendre dans la rue
Après un mois de dialogue, interrompu plusieurs jours après les violentes manifestations anti-Kabila des 19 et 20 septembre qui se sont soldées par une cinquantaine de morts, le forum ne parvient pas à trouver de second souffle. D’autant qu’une grande partie de l’opposition, réunie autour du Rassemblement d’Etienne Tshisekedi, boycotte le dialogue et exige le remplacement du facilitateur, Edem Kodjo, sur la sellette depuis sa nomination par l’Union africaine. Le Togolais, jugé trop proche de Joseph Kabila, est accusé de vouloir légitimer le maintien au pouvoir du président congolais par des voies anti-constitutionnelles. Constat d’échec, dialogue moribond… les mots ne sont pas assez durs pour qualifier un forum qui peine à trouver une issue… et une légitimité. Sans Tshisekedi et Katumbi, l’autre opposant encore en exil en Europe, le dialogue aura du mal à déboucher sur un consensus capable d’apaiser les esprits à Kinshasa. D’autant que l’opposition radicale, hors dialogue, appelle déjà la population à descendre dans la rue, comme en septembre, les 19 octobre et 19 décembre pour « donner un carton rouge à Joseph Kabila » dixit Tshisekedi.
Joseph Kabila presse le pas
L’épreuve de force engagée entre majorité et opposition, la communauté internationale s’en mêle. Dans 15 jours, une réunion de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), des Nations unies, de la SADC et de l’Union africaine, se penchera sur l’épineux dossier congolais. Sur la table : éviter l’embrasement après les violences des 19 et 20 septembre dernier. Mais Joseph Kabila, pour qui le temps presse avant la fin de son mandat, pourrait prendre tout le monde de court. Ce week-end, le président congolais a demandé à sa majorité « de s’organiser pour les prochaines élections ». Une cellule doit être mise en place a annoncé Aubin Minaku, le secrétaire général de la Majorité présidentielle, et le dialogue bouclé, sans que l’on sache ce qui permettrait d’accélérer la conclusion du forum si rapidement. En demandant à ses troupes de presser le pas sur l’organisation des élections, les observateurs y voient des signes contradictoires du président congolais.
Troisième mandat ou dauphin ?
Premier scénario : Joseph Kabila veut donner l’impression « aux yeux du monde » qu’il veut organiser les élections le plus vite possible alors que le CENI sera chargée (sous ses ordres) de faire durer la transition de longs mois jusqu’à l’organisation d’une possible modification de la Constitution pour que l’actuel président puisse briguer un troisième mandat. Un projet de référendum est d’ailleurs toujours dans les tuyaux. Second scénario : Joseph Kabila a décidé de désigner un dauphin pour le représenter à la prochaine présidentielle et souhaite clarifier la situation avant la fin de son mandat. Autant le dire tout de suite, la seconde option paraît peu crédible pour l’instant. Le camp présidentiel pourrait être tenté d’attendre la prochaine mobilisation populaire du 19 octobre pour jauger de la capacité de mobilisation du Rassemblement d’Etienne Tshisekedi et de ses alliés. Reste à savoir une chose : pour conclure un accord politique avec l’opposition présente au dialogue, que peut mettre dans la balance Kabila ? La Primature à Kamerhe ? Difficile. Son retrait de la présidence au soir du 19 décembre ? Délicat. Le remplacement du facilitateur ? Cela rallongerait un dialogue déjà interminable. La marge de manoeuvre est donc étroite pour le chef de l’Etat. Mais Joseph Kabila a l’habitude des chemins tortueux… reste à savoir lequel il choisira cette semaine.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Le président Kabila est un homme discret qui donc ne se répête pas inutilement.
Il respectera donc SA constitution.
L’organisation des futures élections c’est le domaine de la CENI, indépendante, qui attend l’aide de son gouvernement et, s’il le faut, de la communauté internationale, qu’elle ne refusera pas.
Qu’est ce qu voudrait fait pensé qu’il respectera la constitution dans la mesure où elle est déjà largement bafouée. Sénateur, gouverneur, députés provinciaux et élus locaux occupent tous leurs postes de manière non seulement illégitime mais aussi illégale. sans compter sue selon la constitution la ceni devait convoquer le corp électoral le 19 septembre. C est encore une atteinte flagrante aux dispositions constitutionnelles. Plutôt qu anoner bêtement des contre-vérités, observer le réel de ce pays
Comment M. Kabila pourrait respecter les résolutions qui sortiront de ce dialogue du camp Tshatshi alors que les résolutions qui ont été prises pendant les fameuses concertations nationales sont devenues des lettres mortes ? De plus, combien de fois n’a t-on pas constaté les différentes sortes de violations de cette Constitution depuis sa mise en application en date de février 2006 ?
Bref, s’il ne « parvient » pas à respecter la loi fondamentale dont il est le garant, pensez-vous qu’il respectera les résolutions (qui sont par ailleurs non constitutionnelles) de la Cité de l’UA ? That’s the question !
Pour moi, en tout cas, la MP fixe ses calculs sur les textes de la constitution. Mais je remarque que sous colère ,l’opposition est entrain de perdre petit à petit les pédales.
En temps qu’intellectuel, je vois déjà comment J Kabila est entrain de mener la barque.
Bref: à part la rue, l’opposition n’a pas d’arguments. Dommage pour ………….
Le pouvoir actuel est entrain d’instaurer un régime de parti politique. Quelle légitimité ont tous ces « dialogueurs » au regard de la constitution. Le pays a des institutions reconnu par notre loi fondamentale à savoir : le sénat, l’assemblée nationale qui ont eux la légitimité pour modifier le lois et organisé s’il y a lieu un report de la date des élections. La MP peut légitiment fixer ses calculs crapuleux sur les dispositions constitutionnelles mais elle ne peut sous peine de porter atteinte à notre constitution de violer ses dispositions. L’opposition du fait qu’elle ait choisit à tort ou à raison une lutte non armée pour la conquête du pouvoir, elle ne peut avoir recourt qu’à l’insurrection populaire pour inverser la vapeur et se faire entendre.
Si le terme peu élogieux « perdre les pédales » est à dirigé contre une composante politique de ce pays. C’est à la majorité présidentielle qui aveuglé par la stratégie politique de la terre brûlée du président, le suit car préférant tout détruire plutôt que le pays connaisse pour la première fois de son histoire une passation du pouvoir pacifique.
Les strategies de la rue, ainsi que celle de la chaise absente ne semblent pas payer des dividentes. en effet Tshitshi s’est avere un partenaire incredule durant les negotiations importantes.Il change casaque en tout moment et se montre unitilement inflexible sur ses opinions. Ses avis ne sont pas discutables sur une table de negotiation. Cela constitue une tres grande faiblesse de sa part. Il se fera encore drible comme d’habitude, si c’est ne deja fait.
ses capacites de pourparlers sont quasi nulles.