Des violences meurtrières ont éclaté mardi à Kinshasa et dans plusieurs villes de RDC, alors que s’achevait lundi le mandat du président Joseph Kabila. Une multiplication des affrontements qui pourrait entraîner le pays dans un cycle de violence meurtrier.
La transition politique s’annonce bien mal partie en République démocratique du Congo (RDC) alors que le mandat du président Joseph Kabila s’est achevé lundi soir à minuit dans la plus grande confusion. Accusé de vouloir s’accrocher à son fauteuil en reportant l’élection présidentielle à avril 2018, Joseph Kabila a créé la surprise en promulguant lundi soir, dix petites minutes avant la fin de son mandat, la liste du nouveau gouvernement de Samy Badibanga censé régler la crise la politique. L’arrivée du nouveau gouvernement, qui rassemblement à une véritable armée mexicaine avec 67 ministres, n’a visiblement pas apaisé les tensions. A minuit, Kinshasa a accueilli la fin du mandat de Joseph Kabila et la nomination du gouvernement d’union nationale par un concert de sifflets et de casseroles dans les quartiers populaires de la capitale.
« Au moins 12 morts à Kinshasa » selon l’ONU
Mais dès le lendemain matin, la tension est montée d’un cran dans les deux plus grandes villes du pays, Kinshasa et Lubumbashi, la capitale de la riche province du Katanga. Il faut dire que le leader de l’opposition congolaise, Etienne Tshisekedi, est sorti du silence en publiant une vidéo sur Youtube pour appeler les Congolais à ne plus reconnaitre Joseph Kabila comme président de la RDC : « Je lance un appel solennel au peuple congolais à ne plus reconnaître l’autorité de Monsieur Joseph Kabila, et à la communauté internationale de ne plus traiter avec Joseph Kabila au nom de la République démocratique du Congo » a péniblement déclaré le vieil opposant de 84 ans. L’appel à « la résistance » de l’opposant historique a visiblement été entendu. Mardi matin, de nouvelles violences, avec notamment des tirs, ont été rapportés dans plusieurs quartiers de Kinshasa. Si un retour au calme était à noter en fin de journée, « au moins 12 personnes ont été tuées par balle suite aux heurts entre les forces de l’ordre et les manifestants » selon les Nations unies. André Kimbuta, le gouverneur de la capitale congolaise ne confirme que 9 morts.
« 19 morts à Lubumbashi »
Mais c’est à Lubumbashi, le fief de l’opposant Moïse Katumbi actuellement en exil en Europe, que la situation a été la plus chaotique ce mardi. Depuis le petit matin, des groupes de jeunes manifestants ont investi plusieurs quartiers de la capitale minière, paralysant l’ensemble des activités de la ville. La très forte présence militaire et policière qui quadrillait Lubumbashi n’a pas empêché les manifestants de bloquer Matshipisha, un point stratégique très fréquenté, au sud de la ville. Selon le gouverneur de la province du Haut-Katanga, 2 personnes ont été tuées et 3 blessées dans les affrontements avec la police. Mais plusieurs sources locales font état « d’au moins 19 morts » et de 4 stations service incendiées. Des affrontements avec les forces de sécurité ont également été signalés à Manono (au nord de Lubumbashi) et à Kananga, dans le Kasaï (une province acquise à l’opposition), mais aucun bilan n’est encore disponible. A noter enfin qu’à Goma, où la journée a été extrêmement tendue, des ONG locales font état de très nombreuses arrestations sans pouvoir encore en préciser le nombre.
L’instabilité pourrait gagner l’Est et le Katanga
Ce qui est à craindre en RDC, c’est l’engrenage de la violence dans un cycle manifestations/répression meurtrier malheureusement bien connu au Congo. Si les affrontements se poursuivent et s’étendent en province, c’est évidemment le pire des scénarios qui est en train de se mettre en place en RDC. Celui d’un embrasement généralisé que le pouvoir aurait du mal à juguler. Car il faut rappeler que dans l’Est du pays pullulent encore une soixantaine de groupes armés et que la région de Beni subit des massacres à répétition depuis l’automne 2014 ayant déjà fait plus de 700 morts… sans aucune réaction efficace de l’armée congolaise. Au Nord Katanga, le retour en grâce du rebelle Gédéon Kyungu qui s’est miraculeusement rendu aux autorités avec la bénédiction de Kinshasa ne constitue pas non plus une bonne nouvelle pour la sécurité de la province minière, véritable tiroir-caisse de la République grâce à l’extraction du cuivre. Si la situation devient trop critique au Katanga, on peut être certain que Gédéon et sa milice prêtera main forte au camp présidentiel… sans aucune retenue.
Vers l’épreuve de force
Pour éviter la spirale du chaos, les derniers espoirs d’un retour au calme se portent dans la réouverture de la médiation de l’Eglise catholique ce mercredi. En réunissant une nouvelle fois majorité présidentielle et opposition, les évêques congolais bénéficieront d’un dernier round de négociations. Sans doute celui de la dernière chance. Mais la porte de sortie est étroite avec la nomination surprise (et sans doute précipitée) du nouveau gouvernement Badibanga. Il n’y a en effet plus grand chose à négocier avec Joseph Kabila, en tout cas plus aucun portefeuille ministériel. Alors pour faire retomber la pression, le président congolais n’a que deux solutions : « tenir bon » sur le front sécuritaire ou annoncer qu’il renonce à briguer un nouveau mandat. Pour l’heure, le chef de l’Etat semble avoir choisi la première option.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Merci Christophe R pour cet nouvel article. Encore et toujours le sang des congolais continu d’être verser au vu de toute la communauté Internationale sans aucune intervention. Lorsque nous PEUPLE congolais prendrons la décision de bouter dehors cet imposteur au nom de Joseph Kabila ne venez pas nous demander de se calmer, soit vous nous aidez soit vous partez avec votre MONUSCO au triste record d’observation. Qui vivra verra. Tenons bon mes frères maintenant JK n’a plus la légitimité mais nous PEUPLE.
je me demande pourquoi les présidents africains font du pouvoir leur dada, je crois que la solution c’est quant il y a l’opportunité de les tues il faut le faire si non la suite c’est une dynastie c’est a dire du père au fils, ce que je n’arrive pas a comprendre jusque la ou depuis des décennies, les occidentaux qui pense être nos colonisateurs savent bien que le pouvoir appartient au peuple, et ils ont sont souvent conscient des soulèvements ou des insurrections populaires a l’égard des pouvoirs dictatoriaux, a cette allure je pourrais bien confirmer que si Joseph Kabila pourrait se maintenir au pouvoir et si , ce n’est pas un pro des occidentaux , c’est la mort qui lui attends et en d’autre termes les autres présidents africains de la sous région subiront le même sort avec les mouvements migratoire des populations, à l’exemple de l’Allemagne qui subi le sort aujourd’hui avec un attentat meurtrier du marche de Noël a Berlin