L’élection présidentielle qui devait se tenir en novembre prochain ne pourra pas avoir lieu avant novembre 2018 selon le président de la Commission électorale (Ceni). Un report de deux ans qui ne satisfait pas l’opposition congolaise et bloque pour l’instant tout accord politique au dialogue national.
On savait déjà que l’élection présidentielle prévue en novembre 2016 ne se tiendrait pas dans les délais en République démocratique du Congo (RDC). Mais après plusieurs mois d’attente et une crise politique qui couve à Kinshasa, on connait désormais le calendrier que propose la Commission électorale (CENI) aux Congolais pour désigner un successeur au président Joseph Kabila dont la Constitution lui interdit de briguer un nouveau mandat. Devant les participants au dialogue national, censé régler le débat électoral au Congo, le président de la CENI, Corneille Naanga, a annoncé que les opérations d’enrôlement des électeurs seraient terminées fin juillet 2017 et assorties d’un délai supplémentaire de 504 jours pour faire face aux contraintes techniques que posent la révision complète du fichier électoral. Un report qui verrait donc la prochaine présidentielle se tenir fin 2018, soit deux ans après la date prévue. Corneille Naanga s’abrite derrière la complexité de la refonte du fichier des électeurs et le couplage des trois scrutins, présidentielle, législatives et provinciales pour justifier un tel glissement du calendrier.
Depuis 2011, aucun scrutin n’a pu se tenir
L’annonce de Corneille Naanga n’est pas vraiment une surprise pour les Congolais. Depuis plusieurs années, le débat fait rage sur la date des prochaines élections. De retard en report, la CENi n’a jamais pu tenir les délais depuis la réélection contestée de Joseph Kabila en 2011. Sept scrutins devaient être organisés entre 2015 et 2016, de la présidentielle aux élections locales, mais aucun n’a pu avoir lieu. En cause, la complexité des élections locales, mais surtout le manque de moyens dégagés par le gouvernement pour financer les opérations électorales de la CENI, et notamment la révision du fichier des électeurs dont la crédibilité a été remise en cause à la présidentielle de 2011. Pour l’opposition, l’accumulation de ces retards n’est qu’une manoeuvre intentionnelle du camp présidentiel pour maintenir Joseph Kabila au-delà de son dernier mandat, qui se termine le 19 décembre 2016.
Deux ans de prolongations pour Joseph Kabila
L’annonce de la date de la prochaine présidentielle pour la fin 2018 passe mal pour les opposants au président congolais, qui voient ainsi la Commission électorale offrir deux années de prolongation à l’actuel chef de l’Etat. Pour l’opposition présente au dialogue national, « deux ans c’est beaucoup trop long » estime le délégué de l’opposition Juvénal Munubo à Afrikarabia. « On ne comprend pas du tout la date de novembre 2018 avancée par Corneille Naanga. Selon nous, il y a moyen de comprimer les délais et d’aller beaucoup plus vite » explique le député de l’UNC. « La refonte du fichier électoral a débuté en juin 2016, et peut donc être terminée pour la fin juillet 2017. Ce qui permettrait de convoquer le corps électoral en septembre 2017, pour des élections avant la fin décembre 2017. »
« Une caution à la violation de la Constitution »
Le glissement de deux ans du calendrier électoral passe encore moins bien du côté du Rassemblement et des principaux partis d’opposition qui boycottent le dialogue national. Eve Bazaïba, la secrétaire générale du MLC, le parti du sénateur Jean-Pierre Bemba, fustige le nouveau calendrier de la CENI. Au micro de BBC Afrique, la patronne du MLC dénonce l’attitude de Corneille Naanga, « venu simplement donner une caution à la violation de la Constitution et donner à Joseph Kabila la possibilité de prolonger son mandat ». De son côté, la majorité présidentielle s’abrite derrière le caractère « technique » du report des élections à fin 2018. Sur les réseaux sociaux, le ministre Typhon Kin-Kiey Mulumba explique même que le délai de 504 jours est « comprimé. En principe, ce sont 621 jours dont la CENI aurait besoin ».
« Kabila doit clarifier la situation »
La présentation d’une date pour la prochaine présidentielle, si lointaine soit elle, suffira-t-elle à mettre d’accord les participants du dialogue national en cours à Kinshasa ? Pas si sûr. Alors que la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), acteur politique clé en RDC, a suspendu sa participation au dialogue, les possibilités d’un accord politique semblent s’éloigner. La semaine qui s’annonce sera décisive. Pour Juvénal Munubo « il faut faire vite » et les clés du dialogue se trouvent selon lui au palais présidentiel. « Joseph Kabila doit décrisper un peu plus le climat politique, notamment sur les prisonniers politiques, comme Jean-Claude Muyambo, mais aussi sur l’arrêt des poursuites à l’encontre de Moïse Katumbi. C’est également le moment idéal pour que le chef de l’Etat se prononce enfin sur son avenir politique. Il doit nous dire qu’il va quitter le pouvoir. Pour le moment, on n’a pas l’impression qu’il se prépare à partir. La situation doit être clarifier rapidement ».
Le Rassemblement prépare l’après 19 décembre
Pour l’opposition radicale, qui ne souhaite pas pour le moment négocier avec l’actuel chef de l’Etat, estimant qu’il lui suffit de respecter la Constitution et de partir au soir du 19 décembre, la prochaine étape consiste justement à préparer les mobilisations populaires à partir du 20 décembre. Une réunion du Rassemblement d’Etienne Tshisekedi doit se tenir mardi 4 octobre, en présence de l’église catholique et dévoiler les différentes pistes d’actions pour préparer « l’après-Kabila ». Les 19 et 20 septembre derniers, date de la convocation théorique des électeurs pour la présidentielle qui devait se tenir en novembre, le Rassemblement et ses différentes composantes avaient organisé une grande marche pour protester contre le report des élections. La mobilisation avait été violemment réprimée par la police, suivie d’émeutes et d’attaques de sièges de partis politiques. Des manifestations qui s’étaient soldées par un lourd bilan : 49 morts selon les Nations unies. Le 20 décembre 2016, date de la fin officielle du mandat de Joseph Kabila, apparait comme le prochain grand rendez-vous du Rassemblement de l’opposition. Un rendez-vous à haut risque, comme l’a récemment souligné Jean-Marc Ayrault, le ministre des Affaires étrangères français, qui estime que la RDC se trouve aujourd’hui « au bord de la guerre civile » – voir notre article. Les derniers espoirs d’apaisement résident donc dans un dernier geste du pouvoir vers l’opposition la plus radicale pour la ramener à la table du dialogue. Passé le 20 décembre, il sera trop tard.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Je vous avais écrit, il y a deux ans, sur ce site, en commentaire sur l’article intitulé JUSQU’OU IRA HONORE NGBANDA à propos de Honoré Ngbanda, ce texte :
Quel paranoïaque ce Ngbanda !!!!! Depuis combien d’années que ce menteur incurable nous promet tous les jours la chute imminente du régime de Joseph Kabila ?! Pourtant Kabila va terminer tranquillement son 2e mandat . Ngbanda est tellement ridicule, et il n’est pas le seul dans ce cas dans l’opposition, que même Kabila se propose de s’en faire un 3e. Vraiment rigolo !!! Chez lui la chute de Kabila est toujours imminente, imminente, imminente, j’ai des agents partout, partout, partout…Il faut qu’il change de disque. A force…celui-là il est déjà rayé. Avec les affabulations de ce mégalomane, menteur infatigable, Kabila peut dormir tranquille. Le comble de tout, ce que Ngbanda ne sait pas encore qu’il a perdu toute crédibilité auprès du peuple congolais…….fin du texte.
Eh bien, ceci, s’est finalement et malheureusement confirmé.
Ngbanda est un imposteur mégalomane et affabulateur. D’après ces derniers événements de Kinshasa surtout, nous avons constaté qu »il nous a trompés sur ses capacités combatives et ses prétendues forces militaires clandestines contre Kabila. Il a joué sur l’incrédulité de notre peuple. Le bourreau qu’il était pendant le règne de Mobutu, il a tenté de le faire oublier en se faisant passer cette fois-ci pour l’ange gardien de notre peuple en détresse. Dans notre moment de fragilité, il a développé et nous fait écouter un discours qu’il savait qu’on voulait entendre. Et beaucoup l’ont cru. Certains même l’ont vénéré. En créant ces faux espoirs, il a découragé d’autres initiatives qui auraient pu certainement être plus crédibles et entraîner des véritables actions subversives et efficaces. Pour moi c’est un crime. Jouer sur l’incrédulité du peuple, à des pareils moments, à de tels enjeux, tout simplement pour satisfaire ses intérêts obscures et ses petits plaisirs mégalomaniaques, là il a vraiment été diabolique et criminel. Même, en ces moment difficiles, il ne se gêne pas de continuer ses basses œuvres. Nos patiences n’ont-elles plus de limites ?
Mr Ulimwengu,
Mais quelle mouche vous a piqué pour venir nous parler de Ngbanda ici ?
Qu’est-ce que Ngbanda a avoir avec ce qui se passe sur le terrain de son exil où on ne le voit qu’en virtuel ?
Seriez-vous à ce point aveugle de ne voir que « JK » est entouré d’anciens mobutistes et que lui n’y a jamais pris part; que lui reprochez-vous exactement ? Si c’est de convoquer dans son diagnostic des maux du pays par l' »occupation rwandaise » et de proposer comme thérapeutique la « libération », pour le moment, à ma connaissance aucune arme venant de sa part n’a endeuillé un seul Congolais; les millions de victimes à l’Est l’ont bien été directement ou indirectement par les rwandais qui se sont commis en « contre-génocidaires » à l’encontre des Congolais qui n’ont été ni de loin ni de près impliqués dans le génocide du Rwanda en 1994 à travers lequel des Rwandais ont tué d’autres Rwandais…
Svp arrêtez votre distraction, on dirait une désinformation délibérée comme propagande pro-rwandaise : pour le moment la vérité est que ce sont des rwandais qui ont tué d’autres rwandais et des Congolais, ces derniers n’ont jamais pris la revanche pour tuer leurs bourreaux et avec votre propagande, vous risquez de les pousser un jour à aller eux aussi se venger directement au Rwanda… Mokili tour à tour comme disent les Kinois, n’oubliez pas !
Que Dieu intervienne en Rdc , vraiment ,nous faisons la honte sur l’échiquier mondial.
Dans l’état actuel des choses ni le dialogue ni une Transition de 2 ans ne résoudront point en effet la crise au Congo car le problème est ailleurs : la majorité des Congolais aspire au changement mais le pouvoir en face veut se maintenir au pouvoir et use de tous ces subterfuges et des agendas cachés (un référendum par exemple pour changer de Constitution) pour l’obtenir : voilà la vérité !
On tournera indéfiniment en rond en cherchant une solution en dehors de « JK » car l’évidence est que celui-ci n’a jamais eu la volonté d’organiser les élections à la date prévue ni même plus tard selon les règles actuelles, il veut rester au pouvoir et multipliera en conséquence les stratagèmes pour légaliser faute de légitimer ce glissement en vue d’une « présidence à vie » !
L’impossibilité technique d’organiser le scrutin comme prévu brandie par la Ceni est ainsi une véritable imposture; la preuve son Président prend les Congolais pour des débiles en réclamant 504 jours de plus après qu’on lui ait accordé les 16 mois qu’il réclamait pour la refonte du fichier mais 16 mois soit près d’1 an 1/2 de plus, pour quoi faire ? Quels sont ces produits périssables dont il a besoin pour être consommés à l’heure qui seraient périmés si on les obtenait aujourd’hui; quelles sont ces préparations qui ne peuvent être couplées à l’enrôlement comme l’exige toute logique qu’on peut commencer dès maintenant ? Comme dit Reynders c’est un vrai non-sens, une démagogie inepte inacceptable !
Le pouvoir ferait preuve de volonté politique, à moins de trois mois de l’expiration du mandat en cours on trouverait des adaptions techniques pour organiser le scrutin !
En pratique, que faut-il faire maintenant ?
– D’abord exercer et accroître les pressions sur « JK » en interne (comme le font les opposants politiques avec l’aide de la population) et en externe (comme le font Américains, Français, Belges, Britanniques…) pour fragiliser la détermination machiavélique de « JK » à rester au pouvoir pour qu’il accepte de négocier véritablement son départ. Pourquoi les Congolais n’auraient pas droit au changement après 15 ans surtout que son bilan n’est pas folichon…
– Forcer un consensus véritable entre les forces politiques et sociales pour une Transition acceptable, càd la plus courte possible (1 an maximum après la fin du mandat ), pour une sanction légitime du pouvoir coupable de n’avoir délibérément préparé les élections en cédant la conduite de la Transition à l’opposition et pendant ce temps « JK » peut rester mais réduit dans ses prérogatives, il confierait l’essentiel de l’Exécutif à ce gouvernement, une sanction légitime aussi envers la CENI qui serait alors restructurée…
Ce consensus peut se conclure à travers un dialogue vraiment inclusif qui comprendrait la frange de l’opposition aujourd’hui absente et en respectant l’essentiel de ses revendications (libération de tous les prisonniers politiques, libéralisation des médias fermés et ouverture de l’espace démocratique en général avec droit à toutes les libertés, arrêt des poursuites judiciaires et policières contre les rivaux politiques, changement du Facilitateur devenu aujourd’hui un Complicateur, à quoi sert-il de le garder alors qu’il est devenu un problème, alors que sa présence bloque tout au lieu de faire avancer le processus ?)
– On peut aussi obtenir ou favoriser ce consensus en forçant une rencontre directe au haut niveau entre les opposants notables dont Tshisekedi et le camp du pouvoir dont « JK » en personne…
Bref, on continuera à tourner en rond notamment avec un dialogue contesté dont les résolutions n’éteindront pas la crise latente prête à exploser avec d’autres morts si on n’arrive à influer sur la volonté politique de « JK » et de son camp et de même avec une Transition qui serait bancale qui ne remettra les problèmes qu’à plus tard…
« JK » est le problème qui pour devenir une solution doit être bousculé pour qu’il ait une volonté politique à changer les choses pour éviter le chaos au pays…
Qu’il faille pour cela s’aider des voisins rwandais, ougandais, angolais, sud-africains… la CI ne devra pas hésiter à faire le tour de ces capitales : un sommet est prévu bientôt à Luanda, ce serait mieux qu’on s’y accorde sur le départ effectif et pacifique de « JK » au lieu de reprendre le cycle de guerres passées !