Le combat du docteur congolais Denis Mukwege, le gynécologue qui répare les femmes violées en République démocratique du Congo fait l’objet d’un formidable documentaire, en salle à Paris à partir du 17 février 2016. Un film qui offre une belle leçon de résilience et de résistance.
Si vous avez envie d’un bon bol d’optimisme sur l’Afrique, courez voir « L’homme qui répare les femmes » de Thierry Michel et Colette Braeckman. Mais attention, avant de profiter du lumineux portrait du docteur Denis Mukwege, la route sera éprouvante. Le film nous emmène au coeur d’un conflit oublié, à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), où le viol a été instauré comme une véritable arme de guerre. Des milliers de femmes ont été mutilées, torturées par les dizaines de groupes armées pour qui « la bataille passe par le corps des femmes ». « L’homme qui répare les femmes » retrace le long calvaire de ces femmes depuis la fin du génocide rwandais de 1994 et les deux guerres congolaises qui s’en suivent. Les « pratiques » des miliciens repoussent parfois les limites de l’horreur : viols de bébés, de vieilles femmes, des garçons obligés de violer leur propre mère, d’autres condamnés à enterrer femmes et hommes vivants… Mais au milieu de ce champ de bataille du Sud-Kivu, un homme d’exception force le respect. Denis Mukwege, gynécologue de formation a choisi de risquer sa vie pour « réparer » physiquement et moralement ces femmes.
Sans voix
Pour comprendre au plus près l’abomination de ces crimes, le réalisateur Thierry Michel filme notamment deux séquences extrêmement fortes avec beaucoup de pudeur. La première nous montre le docteur Mukwege en salle d’opération, en train d’ausculter une victime. Une caméra endoscopique pénètre dans le corps ravagé de la jeune femme, violée à plusieurs reprises. Le diagnostique du docteur Mukwege est glaçant : des objets contondants ont été utilisés par les agresseurs, détruisant l’appareil digestif de la victime. Le docteur retrouve également des traces d’excréments dans le vagin. Le médecin belge qui assiste pour la première fois le docteur Mukwege reste sans voix… et le spectateur aussi. La seconde séquence est un groupe de parole qu’anime Denis Mukwege avec de très jeunes victimes. Car, après les viols, les victimes se retrouvent ostracisées et rejetées par leur famille et la société congolaise. Le docteur tente de leur rendre l’estime de soi. L’étape de la verbalisation du crime est nécessaire, mais douloureuse pour les victimes. La plupart, filmées délicatement de dos, s’effondrent en larmes. Le travail des équipes de psychologues de l’hôpital de Panzi du docteur Mukwege ne fait que commencer.
Résistance
Profondément humain, le film est également éminemment politique. Dernière le portrait du docteur Mukwege, de ces femmes et de ces guerres, il y a bien sûr le portrait d’un pays qui va mal, la République démocratique du Congo. Avec un Etat qui n’est pas là pour protéger, mais pour agresser, les soldats de l’armée régulière et les policiers sont régulièrement accusés de viols. Un Etat qui n’est pas là pour punir les coupables, mais où règne l’impunité la plus totale. D’ailleurs, le film a été un temps interdit par les autorités congolaises avant d’être finalement projeté en janvier en RDC. Certains prêtent au docteur Mukwege des ambitions politiques (qu’il n’a jamais déclarées). Il faut dire que l’homme est un tribun né. Ces discours à Strasbourg devant le Parlement européen où il a reçu le prix Sakharov en 2014, où devant les Nations unies sont d’une rare puissance. Et c’est grâce à ces paroles que le film, d’abord éprouvant devient réjouissant et plein d’espoir pour l’Afrique. Ces femmes et leur docteur nous donnent une belle leçon de résilience et de résistance.
Justice
« Notre pays est malade, clame Denis Mukwege à Strasbourg, mais ensemble, avec nos amis, de par le monde, nous pouvons et nous allons le soigner ». Le docteur Mukwege veut désormais s’attaquer aux causes et notamment en rétablissement la justice au Congo. La tâche est ardue pour remettre la justice en marche. Kinshasa freine des quatre fers contre l’instauration d’un tribunal mixte, comme au Cambodge, pour juger les crimes de guerre. La route est encore longue et « l’Afrique a besoin d’hommes intègres et de modèles » lançait le réalisateur Thierry Michel lors de l’avant-première du film à Paris. A la fin du film, on sait qu’il y en a au moins un : il s’appelle Denis Mukwege.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
BRAVO A TOUS CEUX QUI PERMETTENT AU MONDE DE VOIR LE TRAVAIL DU DOCTEUR MUKWEGE et ses collaborateurs.
LA MEDECINE SANS FRONTIERES, non marchande, financée par le f.m.i.(fonds médical international), en formation, et les s.m.e. (sécurités médicales des états participants), alliés
au FMI et à la BM, est le moyen à mettre en oeuvre au plus tôt pour mettre fin à tous les crimes contre l’humanité qui se perpétuent inutilement dans le monde.
Vivent les OBAMACARE, ICCARE et tous les autres CARE qui naissent dans le monde.
Vive la nouvelle presidence de la Republique Democratique du Congo.
Qu elle soit a la hauteur des vrais besoins de sa population est notre espoir
a tous les amis de la RDC.