Le 14 mars prochain, la Cour pénale internationale (CPI) doit rendre son premier verdict dans l’affaire du chef rebelle congolais Thomas Lubanga. Une décision très attendue par de nombreuses ONG, à l’image d’Human Rights Watch (HWR) qui considère ce verdict comme « un moment crucial pour la justice internationale« . Un procès qui a permis d’attirer « une attention considérable sur le problème des enfants soldats« .
A moins de deux semaines du verdict de la CPI sur l’affaire Thomas Lubanga, Human Rights Watch (HWR) estime dans un communiqué, que « les leaders de pays et de groupes rebelles devraient prendre bonne note que les crimes commis aujourd’hui peuvent les amener demain sur le banc des accusés« , note Géraldine Mattioli-Zeltner, directrice de plaidoyer pour la justice internationale.
HRW rappelle le parcours de Thomas Lubanga, « un dirigeant de l’Union des Patriotes Congolais (UPC), un groupe armé rebelle disant agir au nom de la population appartenant à l’ethnie Hema en Ituri, en République démocratique du Congo (RDC)« . Cette rébellion a été impliquée dans de nombreuses atteintes aux droits de l’homme, « notamment des massacres perpétrés contre d’autres groupes ethniques, des exécutions sommaires, des actes de torture, des viols, l’utilisation d’enfants soldats et des pillages« . Thomas Lubanga a été mis en accusation devant la CPI pour « les crimes de guerre de recrutement, enrôlement et utilisation active d’enfants âgés de moins de 15 ans dans des hostilités en 2002 et 2003« . Transféré en mars 2006 à la CPI, le procès de Lubanga a commencé en janvier 2009.
HWR pointe ensuite « les leçons à tirer » par la CPI du procès Lubanga et notamment à propos du « statut du coaccusé de Lubanga dans cette affaire, Bosco Ntaganda« . Cet autre rebelle congolais est recherché par la Cour, mais toujours protégé par Kinshasa où il exerce de prestigieuses fonctions dans l’armée congolaise.
Pour Human Rights Watch, « le procès Lubanga a ouvert de nouveaux horizons en tant que premier procès à la CPI et a attiré une attention considérable sur le problème des enfants soldats, non seulement en RDC mais aussi de par le monde« , remarque Géraldine Mattioli-Zeltner. « Il est crucial pour la Cour de tirer les leçons du procès afin d’améliorer la façon dont elle rend la justice. Les victimes d’atrocités ne méritent rien de moins« .
Christophe RIGAUD
Le site de Human Rights Watch propose un dossier complet sur l’affaire Lubanga accessible ici.