L’ONU affirme qu’une nouvelle rébellion serait en train d’émerger dans le territoire de Rutshuru, à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). L’ARDC, dont on sait peu de chose, serait un groupe armé commandé par le colonel Honoré Bitamuheko.
L’information est passée presque inaperçue. Le point presse de la Monusco, vendredi 16 octobre, a révélé l’apparition d’une nouvelle rébellion, l’Alliance des Résistants pour la Défense du Congo (ARDC). Selon l’officier changé de l’information de l’ONU, Tchagbele Bil, ce groupe armé serait installé dans le territoire de Rutshuru, non loin de Kiwanja, au Nord-Kivu. Dernière information communiqué par la Monusco, l’ARDC serait commandée par le colonel Honoré Bitamuheko. La mission des casques bleus en République démocratique du Congo déclare ne pas posséder d’autres informations sur cette nouvelle rébellion : effectifs, armement… la Monusco affirme que « les investigations sont en cours » .
Grave crise politique
Si les groupes armés sont encore légions dans la zone, la chute de la rébellion du M23, fin 2013, avait suscité l’espoir au Nord-Kivu, une province ballottée par des conflits à répétition depuis 20 ans. Mais l’espoir a été de courte durée, puisque les FDLR, les ADF-Nalu et de nombreux groupes Maï-Maï sévissent encore dans la région. Une trentaine de groupes armés sont encore répertoriés par les ONG présentes sur place. Mais l’apparition d’un groupe armé supplémentaire a une résonance particulière en RDC aujourd’hui. Car depuis plusieurs mois, le pays s’enfonce dans une grave crise politique. Le président Joseph Kabila est en effet accusé de vouloir s’accrocher au pouvoir au-delà du délai constitutionnel de 2016. Les manifestations contre un troisième mandat de Joseph Kabila ont été violemment réprimées en janvier 2015 et la répression s’est accrue sur les opposants politiques et la presse.
Zone sensible
Dans ce climat de forte tension politique, l’arrivée d’une nouvelle rébellion attise les inquiétudes à Kinshasa. Certains observateurs craignent que le pouvoir ne cherche à créer des troubles à l’Est du pays pour plonger le pays dans le chaos et prolonger ainsi le mandat du chef de l’Etat après 2016. La zone où l’ARDC a été signalée par la Monusco est une zone ultra-sensible : l’ancien fief des rébellions du CNDP et du M23. Kiwanja se trouve en effet à un peu plus de 80 km de Goma, la capitale provinciale, qui était tombée aux mains des rebelles du M23 fin novembre 2012.
M23 : « ce ne sont pas des nôtres »
L’ARDC serait-elle une résurgence de l’ancienne rébellion du M23 ? On sait que les amnisties et les programmes de retour, de désarmement et de réintégration sont toujours au point mort depuis la fin du M23 en 2013. Certains redoutent un retour de la rébellion soutenue par le Rwanda. Selon des informations que nous avons pu recueillir auprès d’un ancien membre du M23, l’ARDC se trouve bien dans une zone où l’ex-rébellion est encore très présente. Mais pour ce cadre militaire, « ce sont des villageois, ce ne sont pas des nôtres, on ne connait pas le colonel Bitamuheko… à moins que ce soit un pseudonyme ». Pour le moment, il apparaît difficile d’en savoir plus sur ce nouveau groupe armé et sur sa capacité de nuisance. La Monusco affirme faire « un effort pour collecter le maximum d’information dans les jours à venir ». Seule certitude : sur place au Nord-Kivu, l’ARDC a encore, pour le moment, peu fait parler d’elle.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Ce groupe armé qui vient de voir le jour a Rutshuru , c’est le M23 qui renaît de nouveau sous une autre forme. C’est vraiment dommage pour notre pays. Où sont les nationalistes? Ce n’est pas un hasard mais cela risque d’être le début d’une guerre qui va créer un désordre total et avec comme conséquence le déplacement de la population. C’est une façon voilée d’arrêter les élections. Car sans la paix, rien ne s’organisera. Je crois que c’est le début d’un plan machiavélique qui va faire souffrir la population congolaise.
Qu’est ce qu’on attend pour étouffer cette rebellions dans l’oeuf? C’est vraiment pitoyable ce qui arrive au Congo. Où sont les dirigeants?
Paulin a tout a fait raison , c’est la maniere de retarder les elections.Voila une autre distraction.