Le président Joseph Kabila a ordonné la libération de 24 prisonnier politiques et la réouverture de deux médias proches de l’opposition. Un geste qui bénéficie à la société civile, à l’UNC et au MLC, mais semble oublier l’opposant Moïse Katumbi.
Face à une crise politique majeure, Joseph Kabila lâche du lest. Accusé pour ses opposants de retarder volontairement l’élection présidentielle de novembre pour se maintenir au pouvoir au-delà de son mandat, le président Kabila vient d’ordonner par la voix de son ministre de la Justice, la libération de 24 prisonniers politiques. Parmi eux, le célèbre défenseur des droits de l’homme, Christopher Ngoyi, arrêté pendant les violentes manifestations contre la loi électorale de janvier 2015. Suivent les militants des mouvements citoyens, Filimbi et la Lucha, Fred Bauma, Yves Makwambala et Jean-Marie Kalonji. Des jeunes accusés de « complot contre le chef de l’Etat » alors qu’ils organisaient une conférence sur les alternances démocratiques en Afrique à Kinshasa.
Ouverture en trompe l’oeil ?
Toujours en signe « d’apaisement », le ministre de la Justice a annoncé la réouverture de deux médias d’opposition : CCTV, proche de Jean-Pierre Bemba et Canal Futur de Vital Kamerhe. Les Nations unies avaient dénoncé à nombreuses reprises le rétrécissement de l’espace démocratique en RD Congo, le harcèlement judiciaire contre des opposants et la fermeture de plusieurs médias d’opposition. Présentées comme un geste de « décrispation politique », ces libérations représentent pourtant une ouverture en trompe l’oeil. Du coté des prisonniers politiques, deux prisonniers sont absents de la liste : Eugène Diomi Ndongala, accusé de viol et proche de l’opposant historique Etienne Tshisekedi, derrière les barreaux depuis 2013 ; et Jean-Claude Muyambo, accusé d’escroquerie et proche de Moïse Katumbi, en prison depuis 2015. Autre « bizarrerie » de ses libérations annoncées par le ministre de la Justice, 20 prisonniers de la liste seraient déjà libres, selon plusieurs sources. Ce qui ramènerai le nombre des libérés de 24… à seulement 4. Plusieurs détenus liés à l’affaire trouble des « mercenaires » de Moïse Katumbi et de l’UNAFEC de Gabriel Kyungu sont également absents de la liste.
Dialogue politique moribond
Du côté des médias, les chaînes proches des opposants Moïse Katumbi et Gabriel Kyungu (TV Nyota et Mapendo) ne sont pas concernées par les réouvertures décrétées par le ministre de la Justice. Ce qui fait dire à certains observateurs que les gagnants de cette décrispation sont l’UNC de Vital Kamerhe et le MLC de Jean-Pierre Bemba, ignorant le camp Katumbi, dont 27 de ses proches sont toujours détenus. Ce geste d’ouverture intervient alors que le président Joseph Kabila tente depuis plusieurs mois de convoquer un dialogue avec l’opposition afin de régler la crise politique. Beaucoup voient dans ce dialogue une simple manoeuvre pour légitimer son maintient au pouvoir au-delà de son dernier mandat, le 19 décembre 2016. Le chef de l’Etat doit donc l’organiser au plus vite. Les principaux partis refusent un dialogue « made in Kabila » et prônent des discussions sous médiation avec un large panel d’internationaux. Mais depuis plusieurs semaines, des rumeurs courent sur un possible revirement de Vital Kamerhe et du MLC qui pourraient accepter finalement de se mettre autour de la table et de négocier. Des rumeurs jamais confirmées pour le moment. Cette décrispation vise-t-elle à apporter des gages de bonne volonté à l’UNC et au MLC, ou tout simplement à semer le trouble au sein de l’opposition ? Une chose est sûre, Joseph Kabila abat ses dernières cartes et tente de reprendre la main sur un dialogue politique moribond. Et le temps presse. Il lui reste moins de quatre mois avant la fin de son mandat.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Un excellent article mais a quoi sert ce jeu des dupes? Pourquoi cette décrispation demie teinte a la fois arbitraire et discriminatoire? Joseph Kabila n’est pas un démocrate ni un républicain , c’est un démagogue de pire espèce et bientôt il s’en mordra les doigts. Il se croit malin s’il ne respecte pas la constitution et le delai constitutionnel, il aura la majorité de notre peuple sur son dos . Sûil construise des prisons et érige des cimetières et lui il sera déféré a la Cpi comme Babgo. Qui vivra verra.
Dans les massacres des congolais,il 2 groupes d’assassins.:1-Les armées rwandaises agissant sous le label deADF-NALU.2-Le gouvernement congolais par le biais de KANYAMA massacre les congolais à l’occasion des manifestations autorisées comme celles du 29/09/2026. Impuissante pour assurer la protection des civ congolais livrés eux mêmes devant ces 2 groupes terroristes,la MONUSCO à aussi du mal à protéger les journalistes souvent agressés par le gouvernement terroriste et sanguinaire.La MONUSCO est en danger en RDC veut aussi être protégée comme des civils congolais non armés.Unu MONUCO dépassée.