Les leaders des mouvements sénégalais Y’en a marre, burkinabè Balai citoyen et congolais la Lucha et Filimbi, ont été interpellés ce dimanche après une conférence de presse. Les activistes seraient détenus par les services de renseignements congolais (ANR).
Plusieurs mouvements citoyens africains s’étaient donnés rendez-vous ce dimanche à Kinshasa pour le lancement d’une plateforme congolaise, Filimbi. Des membres du mouvement Y’en a marre, venus de Dakar, de Balai citoyen, du Burkina Faso, ou encore des Congolais de la Lucha, se rencontraient à Eloko Ya Makasi, dans le quartier de Masina. Une conférence qui a tourné court, avec l’arrivée de l’armée (des membres de la Garde républicaine selon certaines sources) et d’hommes en civils, venus interpellés les participants.
Un concert pourtant autorisé
Trois responsables du mouvement sénégalais Y’en a marre, Fadel Barro, Malal Talla, dit « Fou Malade », Alioune Sané et un responsable du mouvement Balai citoyen, Oscibi Ouédraogo, ont été arrêtés. Des artistes et des activistes congolais, présents à la conférence de presse, ont également été interpellés : Miyangu Kiakwama, Floribert Anzuluni, Ben Kelem, Franck Otete et Sylvain Saluseke. Selon nos informations, une quarantaine de personnes ont été arrêtées. Un concert devait avoir lieu à Tshangu après le lancement du tout nouveau mouvement congolais Filimbi. Des festivités, qui avait été autorisées par les autorités congolaises, la scène avait d’ailleurs été installée. Selon les témoins présents sur place, les activistes ont tous été amenés dans les locaux des services de renseignements congolais (ANR).
Les émeutes de janvier encore « fraîches » à Kinshasa
Les « ateliers » citoyens de Filimbi n’ont pas été appréciés par les autorités congolaises, qui voyaient visiblement d’un mauvais oeil la présence sur son territoire de deux mouvements de contestation très populaires. A Dakar, Y’en a marre avait poussé Abdoulaye Wade vers la sortie, et le Balai citoyen de Ouagadougou, avait mis fin à 27 ans de règne de Blaise Compaoré au Burkina. Quant à la capitale congolaise, elle avait essuyé 3 jours de violente manifestation anti-Kabila mi-janvier 2015. Un souvenir encore un peu trop « frais » pour le régime de Kinshasa.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
MISE A JOUR dimanche 15 mars 23h23 : Selon Reuters, un diplomate américain aurait été interpellé, ainsi que le propriétaire français du centre où se tenait la conférence de presse. Ils ont tous été relâchés en milieu de soirée dimanche. Sur la BBC, Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement affirme que les participants arrêtés étaient des « instructeurs militaires qui préparaient une insurrection (sic) ».
Bonjour,
Je me ralie à l’initiative des agents de l’ordre car toute manifestation doit obtenir une autorisation expresse du Gouverneur de la Ville de Kinshasa. N’ayant pas eu cette autorisation, la rencontre a été anormale. Que les autorités de la RD CONGO veillent ! ! ! !
Kabongo Jean Marie.