Dans son discours annuel devant les parlementaires, le président congolais a éviter la question de son avenir politique et dénoncé les « injonctions de l’étranger« .
Devant l’Assemblée nationale et le Sénat réunis ce lundi, Joseph Kabila est apparu résolument offensif sur les dossiers chauds de la politique congolaise, en réaffirmant sa volonté de maîtriser son destin. Joseph Kabila était très attendu sur le sujet des prochaines échéances électorales : locales en 2015 et présidentielle en 2016. Le président a affirmé que les élections étaient désormais devenues « incontournables pour l’accès aux plus hautes charges de l’Etat (…) Nous ne pouvons donc pas en faire l’économie quelles que soient nos difficultés« . Avant de confirmer que « toutes les élections prévues par les lois de la République seront organisées conformément aux dispositions qui seront prises par l’institution compétente (CENI)« . Si les intentions affichées sont bonnes, pas un mot cependant sur les délais des prochaines élections. Les scrutins locaux sont fixés dans 6 petits mois et aucun calendrier, ni financement complet n’ont été annoncés. Le président a cependant demandé au gouvernement de mobiliser « les ressources nécessaires pour la bonne organisation des élections« .
2016 : le suspense continu
Un certain flou a également été entretenu sur les échéances électorales avec la mise en place d’un recensement général de la population. Joseph Kabila souhaite que le gouvernement appui l’Office national d’identification de la population, « les résultats du travail de ce service public étant nécessaires pour la bonne fin du processus électoral« . Une déclaration qui inquiète l’opposition congolaise, persuadée que le président Kabila cherche à faire « glisser » le calendrier électoral afin de se maintenir au pouvoir au-delà du délai constitutionnel de 2016. Sur son avenir politique, Joseph Kabila a également éviter la question. La Constitution lui interdisant de se représenter en 2016, l’opposition craint que le président ne veuille modifier les textes afin de pouvoir briguer un troisième mandat. Le président Kabila a encore choisi de faire durer le suspens sur ses intentions et plutôt que de clarifier la situation a décidé de contre-attaquer sur un tout autre terrain.
Affirmer son indépendance
La cible toute trouvée du président congolais se nomme : « l’étranger ». « De nos partenaires et pourvu que cela soit fait dans le respect de notre souveraineté, nous sommes toujours prêts à recevoir des avis, conseils et suggestions mais jamais des injonctions » a déclaré Joseph Kabila devant les parlementaires. Et de s’étonner que « certains compatriotes » en appellent « systématiquement à l’étranger pour régler les différends entre Congolais« . Visé par cette phrase : l’américain John Kerry, qui était venu à Kinshasa en mai dernier pour demander à Joseph Kabila de respecter la Constitution et de ne pas se représenter. L’autre cible pourrait être également François Hollande, qui à Dakar avait demandé aux présidents africains « de ne pas changer l’ordre constitutionnel par intérêt personnel« . Autre sujet qui permet à Joseph Kabila de marquer son autorité et sa volonté de s’émanciper de la tutelle internationale : la Monusco. Selon le président, « la situation sécuritaire ne justifie plus le maintien d’un contingent de 20.000 hommes. L’heure est donc venue d’amorcer la réduction du nombre de casques bleus sur notre territoire« .
Kabila l’affranchi
La meilleure défense étant l’attaque, Joseph Kabila a décidé de ne pas se justifier devant les parlementaires et la communauté internationale. Il a volontairement éviter les questions qui fâchent et s’est contenté de marquer sa souveraineté en tentant de s’affranchir des pays occidentaux et des bailleurs de fonds donneurs de leçons. Cette fois, c’est Joseph Kabila qui fait la leçon et donne sa lecture de la situation en RDC. En RDC, le maître du temps s’appelle Joseph Kabila et il l’a encore démontré ce lundi.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Au-delà du fait que je suis contre les tripatouillages des textes de la constitution limitant les mandats présidentiels en Afrique , je suis farouchement opposé à l’attitude des occidentaux qui veulent dicter leur vision surtout aux africains au sud du Sahara alors qu’ils sont moins regardants lorsqu’il s’agit du Maghreb au du proche-orient par exemple.
Il y a même pire l’Occident impose aux africains d’adopter ce que nous considérons chez nous comme des comportements pervers: les mariages homosexuels pour lesquels des sanctions sont brandies pour ceux qui refusent d’y adhérer .
Par conséquent , j’aimerais bien voir les Etats Unis et l’Europe condamner Israël pour toutes les résolutions des Nations Unies foulées aux pieds depuis plusieurs décennies.
Afrikarabia conclue sa brève analyse sur les déclarations de notre « Roi » par « En RDC, le maître du temps s’appelle Joseph Kabila et il l’a encore démontré ce lundi » (il y’a en effet qu’un Maître Suprême comme un Monarque absolu (Roi kiekiekie) à s’arroger de tels droits !)…
Tant mieux pour notre Président Monarque, il en a le magistère càd le pouvoir et sa manipulation pour se le permettre sauf qu’il reste des Lois Républicaines auxquelles même par simple apparence où il est soumis… Sauf que sans malice ou quelque volonté machiavélique d’apocalypse pour lui ou pour le pays, il n’en a pas pour autant toujours le contre-temps en raison et du cadre légal et de l’opinion déjà revendicatrice : à Compaore hier au Burkina on accordait la veille de son départ la même maîtrise du temps, ça ne l’a pas empêché de dégager le lendemain comme un vulgaire malpropre…
Pourquoi ? Parce qu’il ne s’est pas plié au respect des Lois de son pays; parce qu’au delà ses 27 ans de pouvoir n’avaient pas apporté une redistribution des pauvres richesses du pays un tant soit peu de manière équitable… Méfions-nous : le Congo n’est pas le Burkina mais combien d’éléments équivalents !
Tenez, « JK » dit cette phrase anodine plutôt sensée « toutes les élections prévues par les lois de la République seront organisées conformément aux dispositions qui seront prises par l’institution compétente (CENI)«
Qu’en dire :
1° Quelle autre loi plus suprême que la Constitution et que nous dit-elle : un mandat présidentiel de 5 ans renouvelable (successivement) une seule fois ! C’est qu’en conformité à notre Loi fondamentale la date de notre prochaine élection est déjà prévisible pourquoi notre Magistrat Suprême ne la dévoile donc pas ?
2° Si la mère de nos lois c’est la constitution ce que « les élections prévues doivent d’abord être conformes à nos Lois et subsidiairement au calendrier et dispositions détaillés de la CENI, eux-mêmes répondant aux exigences constitutionnelles et pas le contraire…
Je pourrais ainsi continuer de commenter toutes les phrases prononcées par « JK » relevées dans l’article ci-haut en démontrant l’interprétation délictuelle qu’il en fait…
Le « suspense continu » traduit bien les manipulations qu’on s’apprête à faire sur les prochaines élections; à qui, à quoi profite-t-il ?
Plus personne ne les ignore et n’ignore non plus qu’elles violent la Loi et exaspèrent le gros de la population !
Voilà hélas la source de contre-temps fâcheux comme à Ouagadougou contre lesquels nous ferions mieux de nous munir de lucidité, de patriotisme, de courage… pour les éviter.
A bon entendeur…
A bon entendeur; on ne sait jamais : la référence réelle ou prétendue à notre souveraineté nationale n ‘a jamais empêché les retournements de la population envers un pouvoir failli ! Au contraire !
Félicitations Monsieur le Président pour votre allocution,essayez de faire le suivi de tout ce que vous avez dit parce que nous l’avons déjà entendu maintes fois ces discours.
Soyez juste conscient et responsable dans les engagement ( veuillez sur : la justice ) et finissez votre mandat « tête haute ».
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