Le chef de l’Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC), Ghislain Kikangala, a été placé en détention provisoire vendredi soir avant d’être relaxé ce samedi. Avec deux autres cadres de l’agence, il est accusé « d’extorsion de fonds. »
Des agents anti-corruption accusés de corruption, c’est l’étrange situation dans laquelle se retrouvent trois membres de l’Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC), dont leur propre coordonnateur, Ghislain Kikangala. Ce proche de Félix Tshisekedi, chargé d’appliquer l’une des promesses phares du président, a été placé sous mandat d’arrêt provisoire par le parquet général de Kinshasa-Gombe. Le monsieur mains propres est soupçonné « d’extorsion de fonds et d’abus de pouvoir » par une banque nigériane, Access Bank.
30.000$ en liquide
C’est une vidéo, mise en ligne par Access Bank, qui a déclenché l’enquête lancée par le parquet. Sur l’image d’une des caméras de surveillance de la banque, on y voit deux membres de l’agence anti-corruption signer des documents, accompagnés du directeur d’Access Bank et de son avocat. A l’issue de la signature, alors que les locaux de l’établissement étaient fermés au public, la banque affirme avoir remis 30.000$ en liquide aux cadres de l’APLC. Une somme qui aurait permis la libération de Arinze Kenechukwu Oswachale, le patron de la filiale congolaise d’Access Bank, accusé de blanchiment et longuement auditionné par l’Agence de prévention et de lutte contre la corruption.
Un passeport confisqué
Arinze Kenechukwu Oswachale a été entendu plusieurs fois par l’agence anti-corruption. Son passeport lui a même été confisqué. Selon Access Bank, les 30.000$, remis sous l’oeil des caméras de surveillance, n’étaient qu’un « acompte » sur une caution totale fixée à 50.000$ pour la « libération » du patron d’Access Bank RDC. Une lettre a même été signée par Arinze Kenechukwu Oswachale qui s’engage à payer le solde de la « caution » de 20.000$. Un bien étrange document, puisque l’APLC affirme que les noms des deux « directeurs des opérations » apposés sur la lettre ne sont pas connus.
Le coordonateur se défend
Des trois personnes convoquées par le parquet de Kinshasa, seul Ghislain Kikangala, le coordonnateur de l’APLC, a répondu à l’invitation. Les deux autres agents seraient « en mission » en province. Ils sont considérés « en fuite » par le parquet. Le coordonnateur de l’agence avait pourtant tenté de s’expliquer dans une longue vidéo mise en ligne quelques heures avant son placement en détention provisoire. Il pointait les incohérences des soupçons de corruption qui pesaient sur ses agent, et notamment le fait que la « transaction » se serait déroulée sous l’oeil de caméras, avec un « reçu » et « des témoins ». Un bien étrange dispositif pour une « extorsion de fonds ».
« L’argent n’est pas dans une poche privée »
Selon un procès verbal de « consignation des fonds » du parquet général de Kinshasa, que le patron de la lutte anti-corruption affiche face caméra, l’argent reçu « n’est pas dans une poche privée, ni dans la mienne », mais simplement « consigné » sur « ordre du magistrat instructeur. » Un argument qui n’a visiblement pas convaincu le parquet qui a décidé de placer Ghislain Kikangala en détention provisoire. Au-delà du volet financier, cette affaire dévoile les méthodes peu orthodoxes de l’agence : percevoir une caution, confisquer un passeport, procéder à des auditions, alors que visiblement les agents de l’APLC n’y sont pas habilités. Un dérive que le coordonnateur a reconnu : ses agents n’avaient effectivement « pas d’ordre de mission pour le faire ».
« Salir le travail » de l’agence
Cette affaire est des plus embarrassantes pour le chef de l’Etat. Lancée en mars 2020, l’Agence de prévention et de lutte contre la corruption relève directement de Félix Tshisekedi pour « traquer la délinquance financière », une des promesses du président. La mission de l’agence doit pourtant inquiéter bon nombre de caciques du pouvoir en place, mais surtout du camp de l’ancien président Joseph Kabila. A l’Agence, on affirme que l’arrestation de son coordonnateur a pour unique objectif de « salir » son travail et de le « discréditer, pour mieux protéger les crimes économiques et les blanchiments de capitaux. »
Le coordonnateur relaxé
Samedi, en fin de journée, l’Agence de prévention et de lutte contre la corruption a annoncé que Ghislain Kikangala avait été relaxé avant de regagner son domicile et « continuera de se rendre disponible pour la justice ». Pour l’Agence anti-corruption, l’interpellation du coordonnateur de l’APLC « ne doit pas occulter les graves soupçons de blanchiment des capitaux et financement du terrorisme chiffrés à plusieurs millions de dollars qui pèsent sur Access Bank ».
Christophe Rigaud – Afrikarabia
Il fait la honte de son parti politique et de l’agence d’interruption vraiment c’est déplorable
Voilà ce qui arrive dans un pays où ce sont constamment mis, par des intérêts étrangers, à la tête de l’Etat des semi-lettrés. Ces derniers sont imbus d’eux-mêmes et exploitent l’analphabétisme des masses tout comme l’esprit de lucre des rares personnes instruites. De telles pratiques ont eu lieu sous le semi-lettré Joseph Mobutu; elles se sont poursuivies sous le semi-lettré Joseph Kabila; elles s’amplifient sous le semi-lettré Félix Tshilombo.
Ce Tshilombo si mal entouré est un être paresseux et jouisseur. Il n’a jamais profité de son expatriation durant des décennies en Belgique pour apprendre l’ABC de bonnes pratiques dans la gestion d’un État. Encore eût-il fallu qu’il travaillât dans un quelconque poste lui permettant un tel apprentissage !
Triste RD Congo !
Nzogu bin Kyantede P R
Lumumbiste & Panafricain
Compatriote Nzogu,
Bien noté votre allusion au déficit d’instruction et de culture de nos potentats successifs mais attention quand même de réduire tous nos errements aux « rares personnes instruites » et à des leaders politiques « semi-lettrés ».
Vous aurez alors vite oublié que Mobutu et ‘JK’ qui à eux deux nous ont dirigés 50 ans durant avaient à leurs côtés non des rares personnes instruites mais de nombreux diplômés dont des professeurs d’universités. Et à y regarder de plus près, ce ne sont pas toujours les dirigeants les moins instruits qui ont le plus failli.
La maturité politique et la vision d’un Lumumba qui avait à peine atteint un niveau de bac par son travail propre en témoignent.
L’échec patent de nos 60 ans de souveraineté est complexe et a aussi d’autres causes en dehors l’instruction insuffisante de nos ‘timoniers’ et même l’immixtion des puissants étrangers. Je suis par exemple convaincu que la médiocrité à l’exercice de notre élite politique et intellectuelle aujourd’hui bien formée et son rôle dans la population nécessitent aussi investigation.
Tu as seulement de bla bla bla ici est un problem de confiance .le chef felix ne pas omnipresent pour les controls de tte les organes des finances , cher monsieur. Com il a restaurer un etat de droit c mntnt ns voulons voir cela se pratiquer mm ds ses proches collabo.
Cette Affaire APLC vs ACCESS BANK a tout l’air d’un montage de quelque démiurge plutôt que d’un événement naturel. Comment s’est-on retrouvé pour filmer en direct une extorsion de fonds et un abus de pouvoir ?
Car c’est bien cela qu’on veut nous vendre : deux agents de l’agence anti-corruption de Tshisekedi ont été filmé en flagrant délit. Qui a filmé la scène et pourquoi ? Apparemment c’est la banque qui a divulgué le document et les faits, pourquoi donc sinon pour se disculper et inculper l’Agence. Bien curieux lorsque l’on sait que c’est la même banque qu’accuse de blanchiment des capitaux l’APLC,
et semble-t-il les soupçons ne sont ni nouveaux ni infondés.
C’est vrai l’APLC n’a pas tout à fait ou ne devrait pas avoir le statut « d’officier de police judiciaire » mais encore que d’être placée sous l’autorité directe du Chef de l’État lui donne quelques libertés. Un « parquet financier indépendant » en bonne et due forme eût mieux vallu, pour preuve les dérapages des agents de l’agence anti-corruption qui prêtent à la corruption chez eux même ne peuvent que renforcer la note négative de cette décision d’une agence sous l’autorité directe du Chef de l’État. Passons…
Passons pour nous occuper du plus grave, selon moi : les soupçons documentés de blanchiment de capitaux chez Access Bank. Où en est la plainte, à quel montant évalue-ton le blanchiment présumé, que représente exactement cette banque, ses propriétaires, son fonctionnement jusque-là ???
Ceux qui affirment que l’arrestation du coordonnateur de l’APLC veut salir son travail et le discréditer, pour mieux protéger les crimes économiques et les blanchiments de capitaux n’ont peut-être pas complètement tort.
Dans tous les cas volens nolens personne n’osera croire que ce crime n’est pas plus grave que le comportement indélicat des agents de l’APLC. Qu’en disent l’autorité judiciaire et nos pouvoirs publics ? On se retrouve dans ce contexte cocasse où les agents de Tshisekedi et une banque sont accusés de corruption alors que la lutte anti-corruption est une mesure-phare de son mandat. Où en est-on exactement ??? Les citoyens ont aussi le droit de le savoir…
Compatriote Nsumbu,
1. merci pour vos remarques suite à mon commentaire sur les semi-lettrés (J Mobutu, J Kabila et aujourd’hui F Tshilombo) qui ont été successivement mis au sommet de notre appareil étatique en RDC.
2. Je ne partage pas votre implication, au titre de responsables premiers, des personnes instruites que ces trois potentats et leurs parrains ont choisies autour d’elles. En effet, même avec la constitution de 2006 qui a explicitement réduit les compétences qu’ont eues dans notre Congo, de manière pratiquement absolue, tant Leopold II (propriétaire de l’EIC) de 1885 à 1908, que la métropole belge de 1908 à 1960, et J Mobutu de 1965 à 1997, J Kabila a dirigé le pays de la même manière jusqu’en 2018, tout comme F Tshilombo le fait depuis 2019 à ce jour.
3. Pour ce dernier (F Tshilombo), notons les quelques (entre plusieurs autres) dérives de type « leopoldien » suivantes :
3.1- il a détourné devant nos yeux, plus de 500 millions usd au titre d’un « programme présidentiel de 100 jours » que la présidence a piloté violation de la constitution, et donc AUCUN des 425 projets n’est à ce jour terminé ;
3.2- il a signé des contrats dits léonins bradant nos ressources sur les mines en Ituri, malversation dénoncez cette année par le FMI sans que la présidence nous donne des explications à nous ses patrons les citoyens de la RDC ;
3.3- La mise sur orbite actuelle de la soi-disant « Union sacrée », avec de la corruption au grand jour des députés de l’ancienne « majorité » de voleurs et béni-oui-oui auparavant faisant fonction de complices de J Kabila, se fait dans une ignorance totale des prescrits constitutionnels, avec l’aval d’une Cour constitutionnelle aux ordres (corrompue), qui émet des « autorisations » de type mobutiste et kabiliste (pour ne pas dire « leopoldien »), pour qu’un « bureau d’age » a l’Assemblée nationale fasse le boulot de fin des débauchages; etc.
4. On voit donc que, parmi les personnes instruites, y compris les professeurs d’université, le tri est fait, par le « président » du moment et ses commanditaires étrangers, pour que soient cooptés les « intellectuels » les plus faibles moralement, adeptes de la corruption et d’un maintien de nos institutions sous le joug des étrangers (USA sous J Mobutu et actuellement, Occident et Chine sous J Kabila).
5. Concernant Lumumba, il était parmi la tranche des Congolais les mieux instruits de son époque (à notre indépendance de 1960, il n’y avait que 13 universitaires, à part les prêtres). Lui et Kasa-Vubu, soit les deux têtes de l’appareil étatique du Congo nouvellement indépendant, appartenaient donc à l’elite intellectuelle de notre pays à cette époque-là !
7. Encore que, vu son élimination rapide, en quelques mois, de la direction gouvernementale de l’Etat, suite à un complot de la géopolitique de la sujétion du Congo encore en cours, nous ne savons pas quel genre de gestionnaire, bon ou mauvais, Lumumba aurait pu être, vu son niveau d’études assez bas face aux défis d’un Etat du 20eme siècle. Il ne nous lègue qu’un symbole – bienvenu et admirable – de lutte et de sacrifice suprême, et non un modèle ou un bilan de gestion saine et efficace de l’appareil étatique.
8.!Quant à J Mobutu, J Kabila et F Tshilombo, ce sont des semi-lettrés qui nous sont imposés alors qu’il y a eu formation d’une élite plus fournie et de qualité compétitive.
9. Un fait demeure : notre RDC a été encore classée cette année 2020 comme le pays à la population la plus pauvre de notre planète. Nous sommes donc derrière tous les autres « États faillis » tels que l’Afghanistan, la Centrafrique ou la Somalie. L’Histpire de l’Afrique renseigne aussi que les Etats qui ont eu des universitaires à leur tête sont loin devant nous. Pourtant, non seulement nous disposons du territoire le plus riche en ressources naturelles, mais nous avons également hérité de cultures antecoloniales similaires à celles de nos voisins (Angola, Zambie, Tanzanie, Ouganda, etc).
10. Ces faits tendent donc à identifier comme responsables de notre situation catastrophique la médiocre gouvernance par nos « Présidents » semi-lettrés et dirigeant notre pays hors de respect des principes du droit.
Les historiens notent que J Mobutu a dirigé comme pratiquement Léopold II, en propriétaire ou « mokolo lopango », régnant avec un parti unique clairement totalitaire; et J Kabila, même en apparence corseté par une conjoncture de pluralisme de façade et une constitution semi-présidentiel, a fait de même, ponctionnant les ressources du pays au profit de sa personne et de son entourage (cf les multiples et juteuses entreprises dont sont propriétaires lui – qui était pourtant frappé, tout comme Mobutu, par une prohibition d’activité commerciale durant son mandat présidentiel – et sa famille, y compris ses enfants).
11. Quant à F Tshilombo, il s’y est mis très tôt (cf détournement de 15 millions usd en 2019, puis les détournements massifs avec le « programme présidentiel des 100 jours », entre autres malversations patentes). Et, détail révélateur que rien n’a changé, ses partisans font souvent référence, sans retenue ni vergogne et toute honte bue, aux pratiques de J Kabila, et parfois de J Mobutu. Les « djaleloistes » et « vuvuzélateurs » de « Fatshi béton » qualifient ces pratiques de dictatures patentés de « jurisprudences ».
13. Le fait divers actuel avec Access Bank, qui a eu raison de filmer la scène de corruption, même si cette institution est elle-même accusée de « blanchiment » sous JKabila, ne fait que démontrer que F Tshilombo suit les traces de ses prédécesseurs Mobutu et Kabila, qui ont successivement affaibli et ruiné notre État !
14. Notre RDC constitue un cas d’école d’une guerre constante, contre les populations abandonnées dans un analphabétisme de masse, menée par la petite partie des élites intellectuelles entourant des présidents semi-lettrés. C’est aussi un cas de survivance, après l’indépendance formelle de 1960, du modèle instauré par Léopold II en créant cet appareil étatique d’oppression sauvage des peuples en 1885 (cf. le livre documenté de Hocshild, « Les fantômes de Léopold II »).
15. La RDC n’est pas un scandale géologique, comme souvent allégué, mais plutôt un SCANDALE MORAL ET POLITIQUE.
Je suis en train de consacrer un essai (livre) à ce scandale générateur de souffrances humaines énormes (assassinats, massacres, viols, famines, épidémies, etc), que ne cesse de dénoncer notre seul Prox Nobel, le Dr Denis Mukwege. Cette situation amorale devrait cesser; elle doit être combattue avec fermeté ! Par chacune et chacun d’entre nous les millions de citoyens et co-propriétaires de la RDC!
Nzogu bin Kyantede P R
Lumumbiste & Panafricain
C’est incroyable au Congo, celui qui est censé de lutter contre la corruption lui-même est l’expert en corruption;
Le pur est au Congo, en rcd personne n’est au service de la nation
Comme habitude les fous de dieu et leur dieu tshilombo, on accuse l’autre d’être responsable de la crise ou de ce qui fait qu’on est mal dans sa peau. Ensuite, c’est la fuite en avant. Tous les individus connaissent un conflit entre ce qu’ils sont et ce qu’ils devraient être, ou ce que l’on attend d’eux. Or, le fanatique n’accepte pas ses contradictions et déplace ce conflit hors de lui. Autrui devient donc une cible.