L’audit du fichier électoral congolais par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) fait craindre de possibles fraudes. 6,7 millions d’électeurs ont notamment été enregistrés sans empreinte digitale.
Très attendu, l’audit du fichier électoral congolais par l’OIF devait mettre un terme aux multiples contestations de l’opposition sur la crédibilité des prochaines élections… il n’en sera rien. Après avoir nettoyé le fichier électoral de plus de 6 millions d’électeurs enregistrés deux fois, la Commission électorale (CENI) a visiblement encore du pain sur la planche pour rassurer les Congolais de la transparence des élections prévues en décembre prochain. Un scrutin encore très hypothétique déjà reporté par deux fois.
Si les experts de l’Organisation internationale de la Francophonie ont donné une bonne note à la CENI sur le caractère « inclusif, exhaustif, et actualisé » du nouveau fichier électoral, l’audit pointe l’aspect « perfectible » des données récoltées par la Commission. Trois éléments de l’audit de l’actuel fichier électoral sont particulièrement inquiétants.
«Electeurs fantômes » ?
Les experts de l’OIF révèle tout d’abord que 16,6% des électeurs congolais ont été enrôlés par la CENI sans empreinte digitale, soit 6,7 millions de Congolais ! Un chiffre important comparé aux 40 millions d’électeurs recensés. L’OIF affirme également qui certains électeurs ont été enregistrés en l’absence de photo ou de dossier d’inscription, sans en relever le nombre. Selon l’opposant Martin Fayulu (Ecidé), il faut également rajouter les Congolais enrôlés avec moins de 10 empreintes, et qui ont donc la possibilité de voter plusieurs fois. Pour lui, 24% du fichier électoral pourrait être frauduleux.
Mais les découvertes des experts ne s’arrêtent pas là. À l’issue de l’audit du fichier électoral, l’OIF affirme ensuite que 400.000 électeurs n’atteindront pas l’âge de la majorité le 23 décembre 2018, jour de l’élection, et ont donc été enrôlés frauduleusement. Enfin, l’OIF estime que 2,3% des 54 millions des cartes d’électeurs vierges n’ont pas été restituées, soit 1,2 million de cartes « disparues ». La CENI affirme être à leur recherche.
Si on cumule les 6,7 millions d’électeurs enregistrés sans empreinte, les 400.000 mineurs frauduleux et les 1,2 million de cartes vierges « envolées », on obtient le chiffre de 8,3 millions d’électeurs qui « posent problème » pour la prochaine élection présidentielle de décembre. Un chiffre qui peut largement faire basculer une élection dans un mode de scrutin à un seul tour.
Désinvolture
La CENI s’est pourtant déclarée satisfaite de l’audit de la l’OIF. La Commission estime que l’absence d’empreinte ne fait pas automatiquement de ces électeurs des fraudeurs et qu’il n’est pas question de les radier (ce que ne demande pas en effet l’OIF). Pour Corneille Nangaa, le patron de le CENI, « le manque d’empreinte digitale n’a aucune incidence ». Et avec une certaine désinvolture, il a également affirmé que « seul Dieu peut avoir un fichier électoral parfait » (sic). Le compte Twitter de la Commission a même tenté de trouver une explication abracadabrantesque à l’absence d’empreinte digitale pour 6,7 millions de Congolais. « Les personnes enrôlées sans empreinte peuvent être celles qui n’ont pas de doigts ou de main (sic), soit celles qui se livrent aux activités agro-pastorales (re-sic) » a très maladroitement communiqué la CENI.
Vers des élections chaotiques ?
A moins de sept mois du scrutin, les experts de l’OIF demandent l’affichage provisoire du fichier nettoyé « pour permettre d’aboutir à des listes électorales définitives, conformément à la loi ». L’Organisation demande également à la CENI de « centraliser les données manquantes pour les électeurs ne présentant ni photographie ni formulaire, et de poursuivre les investigations sur l’absence de motifs pour les électeurs ayant été enregistrés sans empreinte ».
Mais dans ce contexte, le spectre des élections frauduleuses de 2011 se profile de nouveau à l’horizon. Il faut rappeler que l’Union européenne et le Centre Carter, qui avaient observé le scrutin de 2011, avaient noté de nombreuses irrégularités et déclaré les résultats des élections non crédibles, et par-là même remis en cause la réélection de Joseph Kabila. La fraude de 2011 avait alors ouvert le procès en illégitimité de l’actuel président congolais, qui se trouve être à l’origine de la crise politique actuelle. Une crise qui a déjà plongé la RDC dans l’engrenage de la répression et de la violence.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Le rapport établi et rendu par la commission des experts sous la direction de l’OIF vient une fois de plus confirmer ce que j’ai toujours dénoncé, notamment la médiocrité érigée en système pour favoriser le pouvoir de Kabila à demeurer éternellement au pouvoir grâce à la fraude électorale à grande échelle. C’est toujours le même procédé depuis 2006 qui consiste à trimbaler les matériels électoraux d’un coin à un autre et d’une province à une autre pour enrôler les inconnus dans un pays où les Registres d’Etat Civil de la population n’existent plus depuis plus de quarante ans. Comme conséquence, malgré les milliards de dollars déjà dépensés, le pays est toujours au même point de départ, donc dans la même situation de 2005, sans fichier électoral fiable et sans matériels électoraux. qui sont renouvelés à chaque élection. Depuis sa création en 2005, la CEI et la CENI n’ont jamais été indépendante toujours manipulées au profit du pouvoir en place à travers un système mafieux qui consiste à organiser des élections bidons et frauduleuses au profit de cet OVNI qui s’appelle Kabila dans le seul but de le maintenir au pouvoir, même jusqu’à plonger le pays dans une situation unique au monde où toutes les institutions du pays sont illégitimes et illégales. Comme je l’ai toujours soulevé que Kabila et sa bande ont toujours été aider dans cette entreprise mafieuse per cette opposition très médiocres qui passent leur temps à pleurnicher et dénoncer uniquement les aspects juridiques du processus, oubliant que la CENI est une commission technique et qu’il fallait avoir aussi leurs propres experts informaticiens, ingénieurs pour accompagner le processus du début à la fin y compris dans les centres d’enrôlements. Inutile de chercher les causes de la présence dans le fichier électoral de ce 16,60 % des électeurs soit environ plus de 7 millions d’électeurs, car ils ne peuvent être que fictifs et rien d’autres pour la simple raison qu’il est impossible de prendre les empreintes des personnes qui physiquement n’existent pas et se pose aussi les questions suivantes : Comment peut on avoir un fichier fiable avec deux sortes des électeurs d’un côté ceux enrôlés avec empreinte digitale et de l’autre côté ceux enrôlés sans l’empreinte digitale ?, alors que la biométrie depuis 2006 a été adopté comme faisant partie du système d’enrôlement pour éviter et identifier les doublons dans un pays où le Registre d’Etat Civil n’existe plus. Je tiens simplement à signaler que la biométrie est une technique informatique fiable qui permet d’identifier une personne à travers son empreinte digitale, donc créant en même temps un lien entre le système informatique et la personne physique. Pourquoi leur base des données a enregistré des fiches sans empreintes qui ne répondent pas aux critères exigés ?, donc leur base des données pose également un problème de fiabilité, car conçue non pas pour empêcher la fraude mais à la favoriser. Exemple quand on fait un achat quelconque sur internet, la système vous présente un formulaire avec des cases à remplir et il ne prendra en compte votre commande que si vous remplissez toutes les cases nécessaires, dans le cas contraire il la refusera en exigeant que vous remplissiez les cases concernées. Ce qui normalement devait être le cas avec la base des données de la CENI, donc ne validez que les électeurs avec leurs empreintes et rien d’autres. Comme je l’avais également souligné, en 2006 la CEI en baladant les matériels d’un coin à un autre dans tout le pays, avait enrôlée environ 29 millions d’électeurs, en 2011 la CENI de la même façon avait enrôlée 31 millions, donc 2 millions de plus, et sept ans après procédant de la même façon, elle prétend avoir enrôlée plus de 40 millions d’électeurs sans les congolais de l’Etranger dont le nombre avoisine et même dépasse les 10 millions, donc une différence de plus de 10 millions d’électeurs. Tout ceci dans un pays dont la population totale est estimée entre 70 et 80 millions d’habitants. De quoi faire rire les démographes qui selon la formule de pyramide des âges, estiment que chez nous en Afrique les enfants sont deux fois plus nombreux que les adultes avec la règle de 1/3 et 2/3, c’est-à-dire qu’avec plus de 40 millions d’adultes comme électeurs, la population du pays doit être estimée à 120 millions d’habitants. Donc, en conclusion, il n’y a pas le moindre doute que le 16,60 % d’électeurs enrôlés sans empreinte sont «des électeurs fictifs». Donc, la seule et unique solution, c’est la remise à plat de tout ce processus bidon par la dissolution de cette CENI, une commission mafieuse qui a toujours été le centre de gravité des fraudes électorales à répétition et responsable en bonne partie des nombreux problèmes que connaissent le pays, entre autre tous les problèmes liés aux élections avec des systèmes non rentables, notamment le renouvellement des mêmes matériels à chaque élection, le recours aux moyens de transports moyenâgeux comme les porteurs humains et les pirogues, etc. surtout le non respect des délais constitutionnels pour chaque élection au point de plonger le pays dans une situation chaotique où toutes les institutions du pays (Présidence, Senat, Parlement, Province et Commune) sont toutes illégitimes et illégales. L’organisation en toute urgence d’un recensement biométrique de la population me parait très nécessaires, est la seule et unique solution pour résoudre ce problème du fichier électoral, par la reconstitution des Registres de l’Etat Civil dans lesquels seront extraits les fichiers électoraux à chaque consultation. Techniquement et informatiquement, ce recensement est très faisable en moins d’un an avec la bonne volonté. On oublie un peu vite que cette commission des experts internationaux étaient présentes en 2006 et en 2011 avaient malhonnêtement avalisées les fraudes électorales en avançant les mêmes arguments : «des irrégularités constatées mais qui ne peuvent pas modifiées les résultats». Politiquement, elle essaye souvent toujours à aménager le pouvoir en rédigeant des rapports modérés comme le cas de 16,6% des électeurs fictifs enrôlés sans leurs empreintes digitales, alors que l’empreinte digitale reste à ce jour le seul moyen technique fiable pour identifier une personne et éviter les doublons. N’ayons aucune confiance à ces experts mafieux et stoppons immédiatement par tout le moyen ce processus bidons, mafieux qui ne nous amènera que des conflits à caractères multiples.
Mme Bazaiba ce fichier est bidon, car dans un pays normal la préparation des élections doit être parfaite et surtout honnête, ce qui n’est pas le cas en RDC. Donc, c’est sur et certain que le 77% restant de ce fichier est aussi infecté des électeurs fictifs.