Après trois jours d’émeutes en RDC, les principaux partis d’opposition de la diaspora à Paris dénoncent « la répression dans le sang (…) la traque aux opposants » et demandent à François Hollande de « mettre la pression sur le gouvernement congolais pour que l’élection présidentielle puisse être organisée conformément à la loi ».
Depuis Paris, les principaux responsables des partis d’opposition de la diaspora suivent minute par minute l’évolution de la situation sécuritaire en République démocratique du Congo (RDC). Depuis lundi 19 janvier, des affrontements opposent des manifestants mobilisés contre la modification de la loi électorale et les forces de l’ordre. A Paris, les représentants des partis politiques d’opposition ont décidé d’interpeller le président français sur les émeutes de Kinshasa. Dans un communiqué, ils expliquent les raisons de la contestation populaire qui s’est emparée des rues de la capitale congolaise et dénoncent d’abord « une grave crise de légitimité des institutions mises en place au lendemain des élections de 2006 et 2011 ». Selon ces représentants de l’UDPS, du MLC et de l’UNC (1), « l’horizon 2016 doit consacrer la fin du mandat du président Kabila » conformément à la Constitution qui limite à deux le nombre de mandats du président congolais.
« Garantir à la population les droits inaliénable que lui reconnaît la Constitution »
Les manifestations de Kinshasa, mais aussi de Goma et Bukavu, prennent leur source dans le projet de modification de la loi électorale présentée par la majorité présidentielle au Parlement. Ce projet vise à conditionner la tenue des élections, à un recensement complet de la population, qui pourrait prendre plusieurs années. « La conséquence principale de ce recensement sera de favoriser le glissement du mandat actuel du président Kabila pour une durée minimale de 5 ans », dénonce le communiqué. Les opposants s’inquiètent de la répression des manifestations « dans le sang » et de la « traque aux opposants » menée par le régime. Le communiqué demande enfin au président français « d’examiner de toute urgence la situation dramatique qui prévaut aujourd’hui en RDC (..) et de garantir à la population les droits inaliénable que lui reconnaît la Constitution ». La communauté internationale doit « mettre la pression sur le gouvernement congolais pour que l’élection présidentielle puisse être organisée conformément à la loi » conclut le texte.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
(1) Les partis politique signataires sont les suivants : ATD, ADR, MLC, MDCO, UNC, UDPS.