Les forces armées de République démocratique du Congo (FARDC) ont utilisé des milices supplétives pour combattre les rebelles du M23 selon Human Rights Watch (HRW). Une collaboration « préjudiciable » avec des groupes armés responsables d’exactions.
La recette est ancienne. Se servir de groupes armés pour lutter contre un autre, c’est la technique maintes fois utilisée par l’armée congolaise pour tenter de mettre fin à l’insécurité à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Entre mai et août 2022, Human Rights Watch affirme que « l’armée congolaise a combattu les rebelles du mouvement M23, soutenu par le Rwanda dans la province du Nord-Kivu, aux côtés d’une coalition de milices congolaises ainsi que des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) ». Depuis août, HRW estime que « la plupart de ces groupes se sont retirés de leurs positions sur la ligne de front ».
L’armée complice des exactions
Avec le retour de la rébellion du M23 sur le terrain militaire depuis mars 2022, et la prise de la ville frontière de Bunagana par les rebelles en juin, « les groupes armés, et parfois des militaires de l’armée nationale, ont commis des exactions généralisées, notamment des meurtres, des actes de violence sexuelle et des vols, aggravant ainsi le contexte sécuritaire ». Par son soutien aux groupes armés, l’armée congolaise se retrouve complice de ces exactions. Human Rights Watch a mené une enquête auprès d’anciens combattants rebelles ou de membres de l’armée congolaise qui confirment que certains officiers FARDC « ont apporté un soutien direct aux groupes armés ».
Une étrange coalition « patriotique »
« Les 8 et 9 mai, explique HRW, les chefs de plusieurs groupes armés congolais, certains étant rivaux, se sont rencontrés dans la ville isolée de Pinga et ont conclu un pacte de non-agression, formant ainsi une coalition « patriotique » pour joindre leurs forces à celles de l’armée congolaise contre « l’agresseur », c’est-à-dire le M23. Ces groupes comprenaient l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS) de Janvier Karairi, la Coalition des mouvements pour le changement (CMC/FDP) de Dominique Ndaruhuste dit « Domi », la faction Nduma défense du Congo-Rénové (NDC-R) de Guidon Mwisa Shimirai et l’Alliance des nationalistes congolais pour la défense des droits humains (ANCDH/AFDP) de Jean-Marie Bonane ». Des photos récupérées par HRW montre la participation d’officiers de l’armée congolaise à cette réunion.
Des armes fournies par l’armée
Le colonel Salomon Tokolonga, en charge des opérations et du renseignement militaire du 3411ème régiment, était présent, ainsi que deux commandants des FDLR. Contacté par Human Rights Watch, le colonel Tokolonga a déclaré qu’il avait assisté à la réunion de Pinga « par coïncidence ». Une présence qui ne serait pas le fait du hasard, sachant que Tokolonga était sous les ordres du général Peter Cirimwami qui a été muté en Ituri après avoir été accusé de se servir de groupes armés locaux « comme auxiliaires dans le territoire de Rutshuru » selon une enquête des Nations unies. Toujours selon HRW, des membres du 3411ème régiment de Tokolonga, « avaient fourni plus d’une dizaine de caisses de munitions aux combattants des FDLR à Kazaroho » en juillet 2022.
Une collusion confirmée par l’ONU
D’autres groupes armés sont accusés par l’ONG d’avoir été soutenus par les FARDC, comme les Mai-Mai Kabidon (FPP-AP). « C’est l’armée elle-même qui a fait appel à nous », témoigne un commandant de ce groupe « d’autodéfense » local. « On nous approvisionne en munitions à Kiwanja et nous rejoignons directement la ligne de front. Au front, la collaboration se fait sur base des appareils de communication, parce que chaque groupe est déployé sur sa position. » En juillet, un rapport de l’ONU a fuité dans les médias et révélé la collusion entre l’armée régulière et les groupes armés. Un commandant de la milice APCLS affirmait avoir « rencontré un commandant du 34016ème régiment à Kitchanga et reçu des armes et des munitions, ainsi que des denrées alimentaires. »
Le colonel Tokolonga toujours en poste
Ces liaisons dangereuses entre les FARDC et les groupes armés viennent mettre à mal le discours du président Tshisekedi dénonçant le Rwanda de soutenir la rébellion du M23, alors que ses propres troupes utilisent des groupes armés pour lutter contre le M23. Félix Tshisekedi a pourtant toujours tenu des propos fermes à l’encontre « des individus » qui iraient « combiner avec des forces négatives afin de combattre d’autres forces négatives ». Selon HRW, le général Cirimwami, a été rappelé à Kinshasa depuis le 21 septembre, « sans que l’on sache s’il faisait l’objet d’une enquête ». Le général Philémon Yav, accusé « de collaboration avec l’ennemi », selon des sources sécuritaires, a été arrêté en septembre. Mais le colonel Salomon Tokolonga est toujours en poste au Nord-Kivu « et n’a pas fait l’objet d’une enquête » regrette Human Rights Watch, demande au président Tshisekedi de précéder à une profonde refonte du secteur de la sécurité.
Christophe Rigaud – Afrikarabia
Bonjour Afrikarabe. C’est avec amertume et une grande indignation que je trouve que cet article n’est pas objectif. La mauvaise pensée que vous exposez sur l’armée congolaise se lit derrière vos lignes. Apparemment tu n’es pas congolais, et tu vis très loin de nos réalités congolaises. Je n’aurai même pas peur de dénoncer que tu fais partie de ce complot international contre notre Etat. La vérité c’est que la Rdc est entrain de payer le prix de son hospitalité. C’est nous, la population qui en payons le prix. Et le soi-disant la communauté internationale attise toujours le feu. Mais un jour, le peuple congolais triomphera.
Ce qui est amusant, c’est le faite de lire des lignes et des lignes sur des coalitions avec des groupes armés rebelles mais on ne parle pas de.l’autre camp. Les troupes rwandaises tuent au Congo depuis plus d’un décennie mais on aurait dit que celà ne dérange personne. Toutes les grandes nations du monde n’arrivent pas à dénoncer les réalités au Congo. Alors si le Congo s’appuie sur des groupes armés, c’est pour combattre quel ennemie ? Que HRW puisse dans ces conclusions désigner aussi l’agresseur
HRW travaille avec le M23. Je n’ai jamais eu confiance à cet organisme financé par les multinationales qui soutiennent le M23.
MALGRÉ ELLE, CETTE INTERPELLATION DE HRW ME PARAIT TENDANCIEUCE DEVANT LE CONTEXTE !?
L’ Est de la RDC est depuis un quart de siècle la proie d’horribles atrocités causées par de nombreux groupes armés locaux et étrangers dont la principale origine est l’importation d’un conflit socio-ethnique au Rwanda qui a culminé en genocide en 1994. Aucun Congolais n’en fut responsable, ce sont des Rwandais Hutu et Tutsi qui se sont entre-tués. Il n’en produira pas moins au Congo un immense génocide souvent oublié de millions d’âmes. Certes ce fut sur le lit d’une deliquescence d’un mobutisme agonisant mais personne n’ignore plus qu’il eut comme principal moteur un plan des puissants anglo-saxonns de mainmise sur le pre-carré français en Afrique Centrale dont le Zaïre/Congo était alors le centre, même s’il avait fallu alors (et aujourd’hui) la complicité de locaux. Qui pouvait penser que malgré ces faiblesses les Congolais ne tenteraient pas de laver le meurtrier affront, c’est ce que les pouvoirs successifs depuis Mobutu se sont essayés de faire tant bien que mal sans beacouo de succès, c’est ainsi que le pouvoir de Kinshasa d’aujourd’hui tente de recouvrer sa pleine souveraineté et son integrite territoriale avec les moyens à sa portée. Son malheureux bestiaire compte hélas divers groupes armés locaux et etrangers, des ADF d’origne ougandaise, des CODECO, divers Mai Mai,, des FDLR résidus lointains des génocidaires du Rwanda et aujourd’hui des M23 cornaques par des Rwandais. Nous savons aussi qu’au coeur des violences endémiques de l’Est se trouve une manipulation diabolique et vitale du Rwanda de Kagame à déstabiliser notre pays et à piller ses richesses. Notre PR a succombé à sa ruse faisant de Kagame son frère, il en est revenu bien malheureux accusant aujourd’hui ce dernier de l’avoir poignardé dans le dos en lui envoyant dans les pattes le M23.
Nous en sommes là aujourd’hui avec notre PR qui parcourt le monde dénonçant l’agression du Rwanda et sollicitant l’aide pour s’en défaire. Nous ferons,j e l’espere, notre inventaire interne à temps et à contretemos…
HWR a certes fait son travail en dénonçant une collusion entre des FDLR honnis et nos FARDC mais en même temps a poussé malgré elle le bouchon trop loin en épousant l’obsession du Rwanda de comparer le simple prétexte d’un groupe aujourd’hui quasi inoffensif pour le Rwanda avec le M23 qui est ce jour au coeur de l’astuce qui cause toute l’insecurite au Congo. Voila le contexte dont il faut tenir compte : des FARDC déstabilisés et demunis acculés à user parfois des expédients interdits en temps normal Les Etats n’ont pas d’abord entre eux des amitiés à entretenir mais des interets à sauvegarder, dit-on. Les prétendues liaisons dangereuses entre FDLR et M23 donnent bien a voir la ruse et l’alibi geostrategique que les premiers ont écartés pour faire valoir l’essentiel, la raison de la survie de la paix indispensable entre pays qui demeure notre premier intérêt à tous. Pas de sommé nulle entre FDLR et M23 !
*** Les prétendues liaisons dangereuses entre les FDLR et FARDC…