La rébellion Séléka qui menace de renverser le régime du président François Bozizé en Centrafrique, affirme que la RDC aurait envoyé 300 soldats de la garde présidentielle à Bangui. La rébellion centrafricaine demande aux troupes congolaises de « ne pas rentrer dans le conflit« . Ces troupes interviendraient dans le cadre de la force multinationale d’Afrique centrale (FOMAC) et seraient stationnées au camp Beya de Bangui.
Le président Joseph Kabila va-t-il prêter main forte à François Bozizé, menacé par une rébellion en Centrafrique ? C’est ce que croit savoir la coalition Séléka qui a repris les armes depuis le 10 décembre et progresse dangereusement vers Bangui. La rébellion affirme à Afrikarabia que « 300 éléments de la garde présidentielle de République démocratique du Congo (RDC) ont été dépêchés à Bangui, via Zongo« . Les soldats congolais auraient été accueillis par un bataillon d’infanterie amphibie et installés au camp Beya, le quartier général de l’armée centrafricaine. Selon la Séléka, ces militaires interviendraient dans le cadre de la force multinationale d’Afrique centrale (FOMAC) et pourraient être rejoints par d’autres pays, comme le Gabon. Les rebelles demandent aux troupes de la FOMAC de « rester neutre, de ne pas rentrer dans le conflit » et de « protéger la population des exactions de Bozizé« .
A l’heure où les rebelles de la Séléka affirment se tenir « à moins de 30 km » de la capitale centrafricaine, l’envoi des troupes congolaises, si minces soient-elles, confirme l’isolement diplomatique du président Bozizé. Le Tchad, son plus fidèle allié, semble faire « le service minimum« . Les troupes d’Idriss Déby, se sont prépositionnées dans le Nord et le Centre du pays, mais n’ont jamais constitué un obstacle pour l’avancée des rebelles. La coalition affirme « contourner » les forces tchadiennes, sans affrontement. La France et les Etats-unis, n’ont pas donné suite aux demandes d’assistance du président Bozizé, se contentant d’évacuer ou de protéger leurs ressortissants.
Côté congolais, rien n’a filtré sur la présence de troupes congolaises à Bangui. Deux questions restent pour le moment sans réponse : le parlement congolais est-il au courant de l’envoi de ces soldats ? et pourquoi le président Kabila dépêche-t-il des troupes en Centrafrique alors que sa propre armée peine à venir à bout des rebelles du M23 à l’Est de la RDC ?
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
MISE A JOUR Jeudi 27 décembre à 22h00 : Les troupes de la garde présidentielle de RDC ont été vues par les rebelles de la coalition Séléka aux environs de Liton, à 22 km de Bangui. La rébellion affirme que ces éléments n’intervenaient visiblement pas dans le cadre de la FOMAC comme nous le disons dans l’article ci-dessus.