De nouvelles nominations au sein des FARDC pourraient intervenir prochainement. Un bon moyen pour le président Tshisekedi de gagner la confiance de quelques officiers, dont le général John Numbi.
Le nouveau président congolais est cerné de toutes parts. Par le FCC, qui revendique des majorités écrasantes à l’Assemblée nationale, au Sénat et dans les Assemblées provinciales, et par ses propres militants, qui lui reprochent son « accord » politique de « partage du pouvoir » avec Joseph Kabila. Si l’étau politique sera difficile à desserrer, Félix Tshisekedi espère bien obtenir quelques marges de manoeuvres côté sécuritaire. Le président congolais doit procéder dans les prochains jours à de nouvelles nominations au sein du commandement militaire. Pas de grands bouleversements, mais des petits ajustements, qui pourraient lui assurer le soutien de quelques officiers, et en écarter d’autres.
Numbi approché
Si le chef d’Etat major de l’armée congolaise (FARDC), Célestin Mbala, devrait être maintenu, le très stratégique patron des renseignements militaires, Delphin Kahimbi, pourrait être déplacé… à la logistique. Un poste qui ne plait guère au principal intéressé. Il pourrait être remplacé par le général Jean-Claude Yav, qui s’occupe actuellement de la Maison militaire. Félix Tshisekedi tente également de s’attirer le soutien du très redouté John Numbi, qui serait aussi maintenu à son poste. Il y aurait de l’eau dans le gaz entre Numbi et Kabila depuis les élections, et le directeur de cabinet du président, Vital Kamerhe, en aurait profité pour se rapprocher du général Numbi. Objectif : faire contre-poids avec Kahimbi et Amisi.
Mbusa négocie
Dans le camp présidentiel, on s’inquiète des rumeurs de bruits de bottes dans le nord-est du pays. Plusieurs sources accusent Mbusa Nyamwisi, qui a rejoint la plateforme Lamuka défaite aux élections, de préparer un mouvement armé avec l’aide de l’Ouganda voisin. L’intéressé dément, mais son propre frère, serait fréquemment à Kampala. Certains voient surtout dans les gesticulations de Mbusa, un ultime moyen de négocier une place dans un possible futur gouvernement d’union nationale… une solution de sortie de crise prônée par Mbusa lui-même.
Christophe RIGAUD – Afrikrabia