Félix Tshisekedi vient de nommer deux nouveaux sécurocrates comme conseiller spécial en matière de sécurité à la présidence et patron des services de renseignements (ANR). A 5 mois des élections, ces nominations cherchent à adoucir la mauvaise image des services de sécurité congolais.
Valse des sécurocrates à Kinshasa. Félix Tshisekedi vient de faire le ménage pour la seconde fois à la tête de l’Agence nationale de renseignements (ANR) en débarquant Jean-Hervé Mbelu et en nommant Daniel Lusadisu Kiamba, à sa tête. Le chef de l’Etat tourne également la page du très controversé François Beya, et confie le poste stratégique de conseiller en matière de sécurité, à Jean-Louis Esambo Kangashe. Points communs de ces deux nouveaux sécurocrates : ils sont inconnus du grand public et ne viennent pas du milieu du renseignement.
Un ex-médecin militaire pour l’ANR
Le nouveau patron de la très redoutée ANR, qui fait davantage office de politique que de service de renseignements, est un ancien colonel à la retraite. A 67 ans, Daniel Lusadisu Kiamba est avant tout docteur en médecine, et a servi au sein de l’ex-division spéciale présidentielle (DSP) sous le maréchal Mobutu. A l’arrivée au pouvoir de Laurent-Désiré Kabila en 1997, il part en exil et se rapproche d’Etienne Tshisekedi, le père de l’actuel président, qu’il conseille en matière militaire.
Un juriste pour remplacer François Beya
Le poste de conseiller en sécurité de la présidence était vaquant depuis la mise à l’écart du très kabiliste François Beya, dont l’entourage présidentiel pensait qu’il jouait double-jeu. Remplacé jusque-là par son adjoint, Jean-Claude Bukasa, le poste est désormais occupé par un autre inconnu du milieu du renseignement : Jean-Louis Esambo Kangashe. Le nouveau « monsieur sécurité » de Félix Tshisekedi, est un professeur de droit public et constitutionnel, doyen de la faculté de droit de Kinshasa et ancien juge à la Cour constitutionnelle. Le très influent Jean-Claude Bukasa reste son adjoint.
Des services de sécurité décriés
Une nouvelle page se tourne à la tête de l’appareil sécuritaire congolais. Jusque-là, Félix Tshisekedi semblait tâtonner pour trouver les personnes idoines à ces postes clés du pouvoir congolais. Ces nominations interviennent dans un contexte sécuritaire tendu, avec un conflit armé qui perdure à l’Est et des élections sous haute tension prévues en décembre. En nommant des personnalités peu connues, et novices en matière de renseignements, Félix Tshisekedi cherche à soigner son image alors que ses services de sécurité sont accusés par l’opposition, d’arrestations arbitraires, et de violations des droits humains. Les récentes arrestations de Salomon Kalonda, bras droit de l’opposant Moïse Katumbi, de Frank Diongo, libéré depuis, ou l’assassinat du député d’opposition Chérubin Okende, ont considérablement écorné l’image du président congolais.
Visite américaine
A 5 mois de la présidentielle de décembre, dans laquelle Félix Tshisekedi est candidat à sa propre succession, le chef de l’Etat souhaite envoyer un signal d’apaisement en nommant à la tête de ses services de sécurité des personnalités qui ne viennent pas du « sytème Kabila », réputé pour sa répression politique féroce. Ces nominations interviennent également à quelques jours de la visite à Kinshasa de la sous-secrétaire d’Etat américaine aux affaires politiques, Victoria Nuland. Une visite qui aura au menu l’appui des États-Unis à des élections que les Américains souhaitent « libres et équitables ».
Les faucons veillent
Les nouveaux sécurocrates de Kinshasa auront-ils les mains libres pour réorganiser les services et peser sur les missions et les futures actions de l’ANR, de la police et de l’armée ? Rien n’est moins sûr. Leur inexpérience, et leur faible poids au sein du camp présidentiel risquent de faire des deux nouveaux promus de simples exécutants aux marges de manoeuvres extrêmement réduites. Dans le cercle présidentiel, des personnalités comme Franck Ntumba, le chef de la maison militaire, le général John Tshibangu ou le ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi, restent très influents et gardent la haute main sur les dossiers sécuritaires. Félix Tshisekedi cherche davantage à rassurer son opinion publique et ses partenaires internationaux qu’à modifier sa politique sécuritaire.
Christophe Rigaud – Afrikarabia
Le président Tshisekedi pour un grand ménage dans les Services ; une révolution ? En effet bonne nouvelle, lui habitué à comprendre tout en retard a cette fois à la veille des élections et aussi pour arrondir son image auprès des chancelleries occidentales, pris conscience d’un coup de balai nécessaire dans son appareil sécuritaire ; bientôt aussi dans le secteur de la Justice? Passons…
Depuis le départ de Beya, avec Mbelu l’ANR ne ressemblait plus quà une foire d’empoigne entre securocrates qui reglent des comptes entre eux, seule la Demiap faisait encore l’affaire. Et voilà donc après la sortie à grands fracas de Biselele, Mbelu dehors à son tour.
Grande caractéristique de nouvelles nominations, Tshisekedi a opté non pour ses mashi a mu menu habituels mais pour des vétérans tous venants, plus convaincants dans leurs domaines respectifs mais hélas sans expérience directe avec le secteur de la sécurité ?
Le colonel à la retraite Dr Lusadisu a la tête de l’ANR à la place du léger Mbelu, le ‘vieux’ Esambo comme Conseiller spécial en matière de sécurité â la place de Kabongo après Beya.
Que va donner ce nouveau compagnonage, va-t-il révolutionner le fonctionnement autour d’un PR avec toujours les mêmes confidents influents, Ntumba de la Maison militaire, le folklorique général John Tshibangu, Kazadi à l’Intérieur ainsi que et surtout sa propre épouse partie prenante à part entière ???
Attendons la suite…
Christophe Rigaud écrit ceci: “Les récentes arrestations de Salomon Kalonda, bras droit de l’opposant Moïse Katumbi, de Frank Diongo, libéré depuis, ou l’assassinat du député d’opposition Chérubin Okende, ont considérablement écorné l’image du président congolais.” Cette phrase surprend beaucoup. Les enquêtes en cours vont aider à en savoir un peu plus sur Salomon Kalonda et la mort de Cherubin Okende.
Ceci dit, il semble que Salomon Kalonda soit impliqué dans un dossier qui concerne la sécurité nationale de la RDC. Quant à l’assassinat d’Okende, l’enquête est en cours et on en saura plus dans les semaines/mois à venir. Il y a une audio de la fille d’Okende qui circule et dans laquelle elle dit ceci (en Lingala, une des langues nationales du Congo): “Dans Ensemble (la plateforme de Katumbi), on ne voulait plus de toi parce que tu étais en desaccord avec eux, mais il y a des choses dont tu ne voulais pas parler concernant Ensemble.”
D’autre part, l’avocat de Katumbi, qui représente la famille d’Okende, voudrait qu’on libère le garde de corps et le chauffeur d’Okende, les deux personnes qui étaient avec lui avant sa mort. Mr. Rigaud, ne pensez-vous pas que c’est louche?
Pourquoi suggérer que les services de sécurité de Tshisekedi seraient impliqués dans la mort d’Okende? Quelles preuves avez-vous pour soutenir vos accusations? Soyons sérieux!!!
Je suis tout à fait d’accord avec votre position, il y a ici des gens qui affichent constamment leur pessimisme à la limite leur mépris en vers le numéro 5 et son administration. Ils ne vous parleront jamais des avancées réelles que nous voyons sur place. Rien n’est parfait, c’est un processus qui prend son temps compte tenu de la dégradation avancée dans laquelle se trouve la RDC depuis au moins 25 ans. Tout ne se change pas en 3 ans comme par magie. Les critiques acerbes dirigées vers le Beton national ne sont que des divagations de ceux qui avaient jurés sur son échec. Ils sont présentement confondus par les avancées du Béton national. La réalité sur le terrain est autre. Malgré les difficultés réelles du congolais liées au coup de la vie, il y a des améliorations comme par example le system de bus de transport pour les étudiants des études supérieures TRANSCADEMIA qui permet à tout étudiant de circuler librement. Le peuple de la RDC va voter pour lui en décembre pour un nouveau mandat de 5 ans quoique disent les oiseaux de mauvais augures, le peuple de la RDC ce reconnaît en ce fils de père et mère qui aime réellement son pays et son peuple.
Soki oboyi Fatshi kende na Brazza kuna pe eza Congo.
@Muana Ya Lipopo
C’est trop facile de critiquer, ç’est beaucoup mieux de baser ses critiques sur un examen sérieux des faits et non sur un parti-pris trop évident.
Tenez, droit dans vos bottes vous nous confirmez l’existence de
l’audio de la fille d’Okende qui convoque un désaccord entre le defunt et le parti Ensemble. La famille l’a rejetée : c’est donc un montage fait à dessein pour disculper à l’avance le camp du pouvoir alors que vous auriez pu vous baser sur des propos du PG de la Cour de cassation que nous avons tous entendus, approximatifs, contradictoires et infondés scientifiquement sur la balle qui aurait tué Okende. Une preuve ? Plus d’un mois après le décès et deux semaines après l’autopsie le ministère public se tait dans toutes les langues.
Ailleurs vous prétendez en savoir plus que Rigaud, vous exigez de lui des preuves mais vous-même n’en fournissez aucune.
Bref, tout Congolais est appelé à louer ce qui va dans notre pays comme il a le droit de prendre fièrement position pour le pouvoir en place, encore faut-il qu’il ne fasse pas fi de la réalité si dure soit-elle au profit des rêves.
Revenons au chambardement opéré dans les Servives de Renseignements ! Qu’en dire d’autre à part souligner qu’il l’a été dans les suites du meurtre de Chérubin Okende, ancien ministre, député national et porte-parole d’Ensemble pour la Republique, parti de l’opposition. Un évènement combien historique qui conditionnera sans doute la suite de la gouvernance en RDC.
Hélas, hélas, hélas ; de presque évidence le mystère perdurera tout autour non pas tant qu’à travers supputations et bonnes pistes on n’aura pas identifié ses assassins mais parce que c’est un assassinat politique, complexe comme de similaires qu’on a connus dans notre pays et ailleurs dans le monde, les intérêts des plus forts politiquement du moment, coupables plus que putatifs, sont en position d’empêcher leur divulgation ; leurs intérêts bousculent ceux des tiers dont même les proches biologiques et politiques de la victime.
On se trouve alors devant une confusion entretenue via des hauts-magistrats à la communication pourtant approximative et contradictoire, qui brouille le chemin vers les vrais assassins auxquels pourtant des faits vérifiables renvoient.
Et l’enquête en cours et son autopsie seront interprétées selon leur religion. La confusion fera perdurer le mystère autour de ce meurtre et nous n’entendrons pas les noms des assassins qui se trouvent au sein des Services à moins que malgré l’approche des élections qu’il veut gagner par tous les moyens Tshisekedi fasse preuve
cette fois de sagesse, d’intelligence et de courage pour bousculer davantage les Services où gisent encore plus de cadavres qu’on le pense. Le fera-t-il pour se donner devant l’histoire une statue d’un vrai Commandant réformateur qui aura nettoyé ses écuries d’Augias ? Rien n’est moins sûr ; on ne l’a point connu dans ce registre…