Félix Tshisekedi a fait le pari de la jeunesse en nommant ce lundi Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, 43 ans, à la Primature. Le nouveau Premier ministre n’est pas un poids lourds de la politique congolaise et devrait rester discret face à un hyper-président aux pleins pouvoirs.
Son nom circulait déjà sur les réseaux sociaux depuis le week-end dernier. L’annonce du porte-parole de la présidence de la République est venue confirmer ce lundi la nomination de Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge au poste de Premier ministre, en remplacement de Sylvestre Ilunga, démissionnaire. A 43 ans l’actuel directeur général de la Gécamines va prendre les rênes de la Primature en pleine offensive politique du président Félix Tshisekedi pour reprendre la main sur son successeur Joseph Kabila. Après la rupture avec le FCC, la destitution de la présidente de l’Assemblée nationale, les démissions du premier ministre et du président du Sénat, Félix Tshisekedi a désormais les coudées franches pour appliquer son programme politique. Et son tout nouveau premier ministre devrait l’y aider, contrairement à Sylvestre Ilunga, que le chef de l’Etat accusait de vouloir saboter ses décisions.
Bahati out, Katumbi refuse
La nomination de Jean-Michel Sama Lukonde à la Primature constitue la dernière étape de l’opération reconquête de Félix Tshisekedi. Deux autres noms étaient pourtant sur le haut de la pile pour diriger l’exécutif congolais. Il y a avait tout d’abord Modeste Bahati, l’informateur chargé d’identifier la nouvelle majorité à l’Assemblée nationale et Moïse Katumbi, le président d’Ensemble pour la République. Le premier ne donnait pas l’image d’un véritable renouvellement politique. Modeste Bahati était déjà ministre sous Mobutu. Et le second a clairement décliné l’offre, préférant ne pas être comptable de la politique présidentielle en cas de candidature aux élections de 2023 où il risquerait de se retrouver face à Félix Tshisekedi.
Kabila, Katumbi… puis Tshisekedi
Le président congolais a préféré jouer la carte de la jeunesse et de la nouveauté. Jean-Michel Sama Lukonde n’est pas un cacique de la politique congolaise et symbolise l’image parfaite de la génération montante. Député national en 2011, ministre des sports sous Joseph Kabila de 2014 à 2015 avant de démissionner pour protester contre un éventuel troisième mandat du président, il rejoint alors le G7 de Moïse Katumbi pour soutenir Félix Tshisekedi aux élections de 2018. Un parcours politique « à large spectre » qui lui permet une habile « triangulation » entre kabilisme, katumbisme et tshisekedisme. Un chemin idéal pour manoeuvrer la délicate l’Union sacrée présidentielle.
Gécamines et Katanga
Autre atout du nouveau Premier ministre : sa récente nomination à la Gécamines au poste de directeur général. Une fonction qu’il doit à Félix Tshisekedi qui espérait alors contrebalancer le très kabiliste Albert Yuma, toujours à la barre du géant minier – lire son entretien dans Mining & Business . Sa parfaite connaissance d’une des locomotives de l’économie congolaise devrait être un avantage certain lorsqu’il faudra trouver des marges de manoeuvre financières pour appliquer le programme présidentiel. Enfin, Jean-Michel Sama Lukonde vient du Katanga, une province stratégique dans la politique congolaise qui constitue la base arrière et électorale de Joseph Kabila et de Moïse Katumbi… deux possibles rivaux de Félix Tshisekedi pour les élections de 2023.
La délicate composition gouvernementale
Pourtant, la tâche ne sera pas aisée pour le futur Premier ministre. La conjoncture économique est morose, l’épidémie de Covid-19 et le retour d’Ebola inquiètent, les caisses de l’Etat sont vides et l’insécurité prédomine toujours à l’Est du pays. Mais la première mission de Jean-Michel Sama Lukonde sera de composer son équipe gouvernementale, même si la présidence aura sans doute la haute main sur la question. Car former un gouvernement qui soit représentatif de la diversité de l’Union sacrée tient du tour de force. L’attelage hétéroclite de la nouvelle majorité présidentielle qui va de dissidents FCC à l’UDPS en passant par l’UNC, le MLC, Ensemble et l’AFDC de Modeste Bahati, risque de tourner à la foire d’empoigne pour l’obtention des maroquins. Il sera alors difficile de faire plaisir à tout le monde, et le problème est qu’il y aura forcément des déçus.
Un poids plume face à un hyper-président
Avec une Union sacrée composée majoritairement d’anciens FCC, Félix Tshisekedi et son nouveau Premier ministre devront manoeuvrer avec délicatesse et risquent d’être ballottés au gré des humeurs des ex-kabilistes. Sans expérience politique majeure, Jean-Michel Sama Lukonde pèsera bien peu face à l’armée mexicaine que représente l’Union sacrée et surtout face à un hyper-président qui a désormais tous les pouvoirs et qui veillera à ce que son Premier ministre ne prenne pas trop la lumière. Ne nous y trompons pas, c’est un gouvernement de mission que dirigera Jean-Michel Sama Lukonde. La mission de produire un bilan positif aux yeux des Congolais pour porter la candidature du président Tshisekedi pour un second mandat.
Christophe Rigaud – Afrikarabia
Pas trop de commentaries à faire, attendons et l’avenir nous dira quoi sur l’évolution de la situation politique en RDC.
POETE ROBERT KABEMBA MANGIDI
Coup de château, l’avenir de ce pays appartient à la jeunesse. Laissez tomber ces vieux politiciens qui ont détruit ce pays dehors avec leur démagogie. Tolembi ba anciens politiciens na lokuta na bango. To changer mpe naino bakonzi ya mboka oyo. Kaka bango na bana na bango, na basi na bango, na bandeko na bango, na ba nkoko na bango. Félicitation Fatshi Béton
There is no need to keep working with those who failed, let us try with young people and see what is going to happen,but what i think congolese people need more is the security for the country( peace) special in east
Aux yeux de la population congolaise ce president et sont premier ministre ne sont que des pions de la Belgique ,de la France et des USA qui veulent s’accaprer de notre cobalt . Ce premier ministre ne fera rien car impose de l’exterieur.Le premier ministre doit etre issu de la majorite parlemetaire apres election,Il n’a aucun depute l’assemblee nationale l’union sacree cree dans l’illegalite la plus absolue par la corruption ne durera pas plus d’une annee . La population excedee par la misere observe encore un tout petit avant que les manifestaions des masses reclament le depart ce gouvernement cree dans l’illegalite.