Le leader politique de la rébellion du M23 a ordonné ce dimanche à ses troupes de « cesser les hostilités » contre l’armée régulière. Mais les combats se poursuivent autour des derniers bastions rebelles à Tchanzu, Mbuzi et Runyonyi, où sont retranchés les chef militaires du mouvement.
Dimanche 3 novembre, depuis Kampala où se tiennent les négociations de paix entre gouvernement congolais et rebelles M23, le président politique du mouvement a ordonné « la cessation des hostilités » au Nord-Kivu. Dans un communiqué, Bertrand Bisimwa appelle ses troupes à « s’abstenir de tout acte ou comportement contraire à cet ordre, ceci pour permettre la poursuite du processus politique« . Le président du M23 déclare ensuite que « le chef d’état-major, ainsi que les commandants des grandes unités, sont priés de veiller à la stricte observance de cet ordre par les éléments sous leur commandement« . L’ordre sera-t-il respecté dans les collines de Tchanzu, Mbuzi et Runyonyi, aux frontières du Rwanda et de l’Ouganda où sont retranchés les rebelles ? Rien n’est moins sûr. Le numéro 1 de la rébellion, le colonel Sultani Makenga se trouve toujours dans le parc des Virunga aux prises avec les troupes gouvernementales. Selon Radio Okapi, les rebelles seraient entre 200 et 300 dans les collines et résistent toujours aux bombardements FARDC soutenus par les casques bleus de la Monusco.
A Kampala, où se tiennent les négociations, un accord serait toujours proche d’être signé. Le cantonnement des ex-rebelles, en débat depuis plusieurs jours, s’effectuerait, selon certaines sources, en deux étapes. Une première d’abord dans le Nord-Kivu et une seconde, dans les autres provinces congolaises. Quant à l’amnistie des chefs rebelles, Kinshasa la souhaite toujours « sélective », ce qui bloque toujours du côté des rebelles. Seule indication sur le calendrier des négociations : la date du 9 novembre a été avancée pour la clôture des pourparlers. Kinshasa compte bien utiliser ce temps pour forcer les derniers rebelles à se rendre.
Lundi 4 novembre, selon Radio Okapi, le M23 a bombardé Bunagana depuis 7h30 du matin. Le marché et un poste de police de la ville ont été touchés. Un premier bilan fait état de 4 morts. Malgré le cessez-le-feu demandé par la branche politique du M23, les militaires semblent vouloir jouer les prolongations. La question de l’amnistie des chefs rebelles est toujours sur la table des négociations. Un exil dans des pays hôtes serait en cours de discussion.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia