Après le Gabon, l’Angola, et le Congo-Brazzaville, le président français sera à Kinshasa les 3 et 4 mars prochain. Emmanuel Macron arrivera dans un pays en conflit et qui attend un soutien clair de la France dans sa lutte contre les groupes armés. Sa condamnation du soutien rwandais aux rebelles du M23 est particulièrement attendue par les Congolais, qui considèrent la France comme proche de Kigali.
La dernière étape kinoise de la tournée du président français en Afrique centrale sera sans doute la plus délicate à négocier. Officiellement, Emmanuel Macron est en RDC pour « approfondir les relations franco-congolaises dans les domaines de l’éducation, de la santé, la recherche, la culture et de la défense ». Il sera aussi question de partenariats économiques autour des grands projets d’infrastructures, mais le dossier qui sera particulièrement scruté par les Congolais sera celui de la guerre qui sévit à l’Est du pays. Emmanuel Macron arrive en effet dans un contexte sécuritaire particulièrement dégradé. Les rebelles du M23 occupent désormais de nombreuses localités du Rutshuru, du Niyragongo et du Masisi, et se trouvent à une trentaine de kilomètres de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu. La RDC et son voisin rwandais, qui soutient militairement le M23, sont à couteaux tirés, et Kinshasa demande depuis des mois la condamnation de Kigali par les Nations unies. Une demande restée lettre morte pour l’instant.
Une France pro-Rwanda ?
La principale difficulté du déplacement d’Emmanuel Macron en RDC, c’est qu’aujourd’hui, l’opinion publique congolaise considère la France comme largement pro-rwandaise. Depuis Nicolas Sarkozy, Paris tente péniblement de recoller les morceaux avec Kigali, après le rôle trouble qu’elle a joué pendant le génocide des Tutsis en 1994. Emmanuel Macron est sans doute le président français qui est allé le plus loin dans le rapprochement avec Kigali. Une coopération militaire et stratégique est sur les rails, et le patron français du renseignement militaire s’est même rendu à Kigali en novembre dernier. Vu de Kinshasa, tous ces signaux font de Paris un allié du président Paul Kagame, davantage que de Félix Tshisekedi. La France a également attendu décembre 2022, avec d’autres pays européens, pour condamner le soutien du Rwanda au M23, alors que depuis l’été, un rapport confidentiel de l’ONU confirmait l’implication de Kigali aux côtés des rebelles. Plusieurs ONG congolaises et internationales s’étaient émues en décembre dernier de l’aide militaire de 20 millions d’euros donné par l’Union européenne à Kigali, alors que dans le même temps l’ONU dénonçait le soutien rwandais au M23. Paris avait fortement soutenu le dossier.
Macron médiateur
Le sentiment anti-français est bien moins prononcé qu’au Sahel, mais les Congolais dénoncent un « silence coupable » de Paris sur la responsabilité rwandaise dans la guerre à l’Est. Ils reprochent à la France, et aux Occidentaux d’une manière générale, d’avoir tardé à condamner Kigali. Sur les réseaux sociaux, les Congolais critiquent « l’hypocrisie » de la France et son double-jeu avec Kigali. « La France accordait beaucoup plus d’importance aux pays du Sahel. Maintenant qu’elle est boycottée là-bas, elle veut renforcer ses relations avec la RDC ! », s’étonne un Congolais sur un réseau social. Emmanuel Macron devra donc convaincre les Congolais que la France est à leur côté dans ce conflit. Ses paroles, les mots choisis, ainsi que la condamnation explicite du Rwanda sont très attendus. Du côté de la présidence congolaise, on attend aussi beaucoup de cette visite sur le plan diplomatique. Félix Tshisekedi espère que la France pèsera de tout son poids pour contraindre les Nations unies de condamner et de sanctionner Kigali pour son aide aux rebelles du M23. Mais la partie n’est pas vraiment gagnée. On l’a d’ailleurs vu lors de son discours à l’Elysée, la veille de sa tournée africaine. Répondant à une question d’un journaliste congolais sur la guerre à l’Est, le président français a botté en touche, sans citer le Rwanda. Pour l’instant, Emmanuel Macron tente plutôt de jouer la carte de la médiation entre la RDC et le Rwanda. A New-York, en septembre dernier, il avait fait se rencontrer Félix Tshisekedi et Paul Kagame. La poignée de main entre les deux hommes avait fait beaucoup parler, mais sur le terrain, rien n’avait changé. Pire, cinq mois plus tard, le M23 avait doublé ses zones d’occupation au Nord-Kivu.
L’image de la France dégringole
Pour renouer avec une Afrique qui lui tourne le dos, Emmanuel Macron devra donc être particulièrement convaincant à Kinshasa. Le Congo n’est pas spécialement hostile à la France, mais les Congolais attendent des preuves d’amour. La RDC est certes le plus grand pays francophone au monde, mais l’image de la France est en net recul. Une récente étude réalisée par le Groupe d’Etude sur le Congo (GEC), Ebuteli, et l’institut de sondages Berci, montre que seulement 29% des Congolais ont une bonne opinion de la France. Les préférences des Congolais se portent largement sur la Russie (60%), le Japon (52%), la Corée du Sud (47%) ou la Chine (47%). La France n’arrive qu’en 20ème position. Il faudra sans doute davantage qu’une visite présidentielle de quelques heures pour remonter la pente.
Christophe Rigaud – Afrikarabia
“Les Congolais attendent des preuves d’amour” de la part du Président Macron et de la France!!
C’est dommage que des Congolais, tels enfants, soient considérés comme tels! Besoin d’amour de la France!
Le fait d’avoir confié la francophonie au Rwanda c’était une mauvaise stratégie de la France. Et si la France ne fait pas attention elle va perdre son influence en Afrique et si la France perd la RDC c’est un handicap pour la francophonie et sur l’économie française et européenne .
Moi comme un congolais de l’est , je ne veux pas la présence de Emmanuel Macron en RDC .
Il y a certaines preuves qui nous affirment que tu es aussi en complicité avec l’agresseur de l’est de la RDC Paul kanambe .
Tu es homologue de KAGAME ou Satan de l’est de la RDC .
Bonne suite , votre fin sera comme des autres qui vous ont précédé .
Il est regretable que la RDC soit à ce point faible et peu fiable!
Vous avez fait tout pour plaider comme un avocat ce que dit l’état congolais et les manifestations de la population lambda. Ce qui m’étonne toujours est que vous ne voulez pas parler de la responsabilité de la Rdc et les groupes armés sur la population rwandophones et les autres également. Les Fdlr, Macron va l’expliquer comment ?
Mr Ruhimbika,
Excusez-moi, qu’est-ce qu’on ne va pas entendre : c’est quoi exactement la responsabilité de la Rdc et les groupes armés sur la population rwandophone, les Fdlr ? La faillite de Kinshasa est connue de nous tous et la regrettons mais allons un peu plus dans les solutions à trouver. La population rwandophone serait-elle plus victime dans les charniers de l’Est que les autres ? Les FDLR sont à ma connaissance de sujets rwandais? Pourquoi alors ne pas donner aussi cette responsabilité à leur président Kagame, pourquoi ne pas lui demander de s’en occuper comme il demande à Tshisekedi de s’occuper des présumés réfugiés Congolais au Rwanda. Ailleurs on résoudrait ce genre de problème en instituant un dialogue inter-rwandais : il tuera ou mettra en prison ceux qu’il voudra au moins on en finira. N’y trouvez-vous pas d’ailleurs un rôle honorable à son ami Macron que de plaider pour lui au Conseil de sécurité que les NU se chargent du transfert des FDLR toujours sujets rwandais dans leur pays ?
Et si Macron leur crachait la vérité en face comme ça a été le cas avec le Pape? Je pense que les Congolais au lieu de lui forcer la main pour une condemnation de Kigali qui n’a pas selement de raison d’être mais aussi qui n’aurait pas d’effets, ils devraient plutôt se rendre compte des réalités de leur pays, les racines et les causes profondes de ces conflits incéssants dans la parties orientale de leur pays, les tenants, les aboutissants et les solutions durables pour la région entière au lieu de continuer à se voiler la face en quête des Bouc-émissaires.
Macron accepté par le pouvoir est indésirable pour les Congolais, des jeunes ont manifesté contre devant l’ambassade de France, etc, etc…Dans le fond si Macron n »arrive pas à jouer le Pape Francois en appelant un chat un chat, en nommant ouvertement le Rwanda comme agresseur et ainsi du côté du peuple Congolais, son voyage risque d’être un fiasco visible.
Il vient ,nous dit-on, pour approfondir les relations mutuelles dans les domaines de l’éducation, de la santé, la recherche, la culture et de la défense et pour des partenariats économiques autour des grands projets d’infrastructures.
Du déjà entendu, Macron sait bien qu’aujourd’hui les Congolais l’attendent sur ses probables propositions concrètes de solutions dans la guerre qui les oppose au Rwanda de Kagame devenu son ami depuis sa reconnaissance de la nuisance de la France dans le doulouteux genocide de 1994. En est-il capable ?
Les Congolais se plaignent eux que leur génocide à eux soit oublié.Du coup, malgré ses possibles prétentions, je ne crois donc pas que ce pauvre Macron réussisse sa visite autrement ; sur ses autres objectifs, rien de nouveau au soleil, ce n’est pas la France, hélas, qui pourra sauver les Congolais de leur propre gouvernance défaillante…
Attendons ce que ça va donner…
La demande de Kinshasa aux NU de condamner Kigali est restée lettre morte, ou tout comme. Emmanuel Macron est le président français qui est allé le plus loin dans le rapprochement avec Kagame : coopération économique, militaire, stratégique. Macron très allié à Kagame, après avoir soldé à sa façon notamment en accordant la tête de la Francophonie à une Rwandaise alors que son pays avait divorcé du français, le contentieux franco-rwandais sur le rôle de la France dans le génocide de 1994. Mais ici ce n’est tant besoin d’amour, comme je lis, devenir plus ami avec Tshisekedi que veulent les Congolais, ils attendent de Macron des actes plus concrets qui montrent qu’il peut « raisonner » quelque part Kagame, le convaincre à entendre les préoccupations des Congolais. Bien sûr c’est plus facile à se l’imaginer qu’à le matérialiser…
Questions alors : cette demande aux NU, laisse-t-elle à ce gouvernement du monde chargé de maintenir la paix et la sécurité internationales le droit au silence comme il le fait malgré un rapport de ses services qui confirme l’implication de Kigali aux côtés de rebelles du M23 ; un président français pèche-t-il selon les lois et intérêts de son pays en étant plus proche de Kagame que de Tshisekedi ?
Nous sommes les faibles que nous sommes, le droit de véto est ailleurs ; souhaitons juste que Macron au Congo tâtant directement le pouls des Congolais se mette en quatre pour s’inventer notre intermédiaire auprès de l’ONU et surtout un réel médiateur auprès de Kagame. Il n’ya pas d’autre voie que de jouer au Pape comme je l’ai dit plus haut.
En attendant si la bonne résolution de l’équation se trouvait en fait ailleurs : dans le devoir effectif de Tshisekedi en tant que Chef de l’État Congolais à assurer la protection de ses Citoyens, de leurs biens et de leurs terres, c’est veiller à notre intégrité territoriale, M23 rwandais ou pas, aide étrangère ou pas. Saura-t-il s’en donner les moyens et comment ?
Il faut que la France (l’ONU) demande à Kagame d’ouvrir les négociations avec les FDLR et les autres groupes de rwandais qui se trouvent dans les pays voisins du Rwanda.
Pourquoi la communauté internationale principalement les USA, les autres pays occidentaux ferment les yeux sur les agissements trop moins orthodoxes du président rwandais, qui est arrivé par la guerre au pouvoir et se maintient par la guerre (pour le volet économique en pillant les ressources au Congo) et la dictature( volet politique par les assassinats ciblés des opposants , fausse élection et modification de la constitution)
Si en France les révolutions finissent en chanson au Congo, elles finissent en bière et en musique. Comprenne qui pourra.
La France est déjà déphasée malgré ses crimes occultes en Afrique! Repentez vous !!! Cessez de faire le mal ! La fin du monde est proche ! Jésus Christ revient bientot !