Face au nouvel l’échec des négociations pour mettre en place l’accord politique du 31 décembre, les évêques congolais en appellent « à l’implication personnelle et à la responsabilité » du président Joseph Kabila pour sortir de la crise.
Trois mois après la signature de l’accord politique censé régler la période de transition politique en RDC, le seul consensus qui a pu se dégager des négociations entre l’opposition et la majorité : c’est de n’être d’accord sur rien. Aucun des points de l’accord du 31 décembre n’a pu être mis en oeuvre et la médiation des évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) s’est une nouvelle fois soldée par un échec lundi soir. Dépités, les évêques qui jouent maintenant les bons offices depuis plusieurs mois, ne cachent pas leur amertume. Selon le président de la Cenco, Marcel Utembi Tapa, « l’impasse traduit le manque de bonne volonté politique et l’incapacité des acteurs politiques de trouver un compromis en mettant au premier plan l’intérêt supérieur de la Nation et le bien de notre peuple ». Une critique cinglante d’une classe politique qui semble plus se soucier de son propre devenir que de celui des Congolais. Et une critique qui renvoie dos à dos majorité et opposition.
Eternels désaccords
Les points de blocage reste les mêmes depuis la signature de l’accord du 31 décembre et sont essentiellement centrés sur le mode désignation du Premier ministre et sur la présidence du Conseil national de suivi de l’accord (CNSA). Concernant la Primature, que revendique Félix Tshisekedi au nom du Rassemblement de l’opposition, la majorité exige toujours une liste de trois noms « afin que le président Joseph Kabila puisse faire son choix ». Une condition inacceptable pour l’opposition qui s’était mis d’accord sur le seul nom du fils d’Etienne Tshisekedi. Au cours des ultimes négociations de ces derniers jours, la Cenco avait proposé au Rassemblement que la nomination du Premier ministre intervienne au terme de consultations avec le président Joseph Kabila. Une formule acceptée par le Rassemblement, mais toujours rejetée par la majorité qui campe sur une liste de trois noms, ce qui fait dire aux observateurs que Joseph Kabila chercherait à nommer un autre Premier ministre que Félix Tshisekedi (sans doute plus malléable).
Lumbi ne fait pas l’unanimité
Pour la désignation du président du Conseil national de suivi, le poste doit revenir, selon l’accord du 31 décembre, au président du Conseil des sages du Rassemblement. Seul problème : lorsque l’accord a été négocié fin décembre, le poste avait été taillé sur mesure pour l’opposant historique Etienne Tshisekedi. Mais le 1er février dernier, la figure emblématique de l’opposition congolaise décède brutalement à Bruxelles et sa succession divise l’opposition. Le nouveau président du Conseil des sages, Pierre Lumbi, ancien conseiller sécurité de Joseph Kabila, fait débat. Des voix s’élèvent pour contester sa nomination, notamment au sein du MLC, mais pas uniquement. La majorité présidentielle, qui récuse désormais jusqu’à la validité de l’accord du 31 décembre, ne voient pas d’un très bon oeil, leur ancien allié, Pierre Lumbi, aux commandes du suivi de l’accord. L’intransigeance de la majorité présidentielle, la mort de Tshisekedi et les multiples divisions intestines au sein de l’opposition, ont fini par enliser définitivement l’accord de la Saint-Sylvestre… jusqu’au point de rupture de lundi soir.
« L’implication du chef de l’Etat »
L’accord est-il définitivement enterré ? Un troisième dialogue peut-il voir le jour ? Dans leur constat d’échec délivré à la presse lundi soir à Kinshasa, les évêques ont indiqué ne pas vouloir conduire les bons offices « indéfiniment ». Et pour sortir de l’impasse, ils s’en remettent… à Joseph Kabila. La Cenco « en appelle à l’implication personnelle et à la responsabilité du chef de l’Etat » pour faire aboutir le processus électoral « dans les délais ». Une manière de retourner la responsabilité du blocage du processus politique à l’envoyeur… et de mouiller le président congolais, bien peu loquace sur le sujet. Car, en effet en deux années de crise politique à répétition, Joseph Kabila s’est peu exprimé sur le sujet. Et notamment sur son avenir politique, l’un des points de crispation de la crise actuelle. Mais le message semble avoir été reçu par Joseph Kabila qui a publié rapidement un communiqué pour annoncer qu’il convoquerait les deux chambres en Congrès « prochainement » pour adresser un message à la Nation. Reste à savoir ce qu’il dira. Une occasion est donnée au chef de l’Etat pour envoyer un signal fort aux Congolais. Apaisera-t-il les tensions, ou tentera-t-il une nouvelle fois de jouer sa carte maîtresse ?… celle du temps.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Le temps de mettre en place la s.m.e sécurité médicale de l’état est celui dont le pouvoir a besoin pour décider la date des prochaines élections.
Le FMI, le f.m.i (fonds médical international), en création, et la Banque Mondiale sont prêts à aider la RDC si elle le veut.
Bébé Tshilombo Tshisekedi doit cesser de têter, le temps de grandir et d’avoir la maturité politique. Il a intérêt d’abord à laisser, lui qui se dit démocrate, l’Udps se diriger après la mort de Tshisekedi, selon ses statuts, et demander de convoquer le congrès pour que le parti définisse sa place, ensuite se positionner pour les futures élections. C’est de là qu’il revendiquera avec raison une place au soleil, non pas par le jeu des combines et sans aucune expertise et expérience. Le poste de 1er ministre est un poste purement technique là où il y a un exécutif bicéphale, or, lui, n’a pas la technicité du poste.