Les soupçons de détournement de fonds au Parlement, les scandales de surfacturation, les voitures de luxe offertes aux députés… laissent entrevoir une classe politique encore largement corrompue. Pourtant, le président Félix Tshisekedi avait fait de la lutte contre la corruption son principal combat.
« La corruption est devenue quelque chose de normal, une sorte de seconde nature. Les gens ne sont plus choqués par ça » s’était ému le président Félix Tshisekedi devant la diaspora congolaise de Belgique début mai. Un constat pour mieux vanter les mérites de l’Inspection générale des finances (IGF), l’organisme censé contrôler l’argent public et lutter contre les détournements de fonds. Pourtant, depuis cinq ans, les scandales financiers se sont multipliés en République démocratique du Congo (RDC). « Programme des 100 jours », financement du fond Covid, taxe téléphonique RAM, Jeux de la Francophonie… Les affaires s’enchaînent, les responsables sont souvent blanchis, et l’argent détourné reste dans la nature. Si la corruption touche tous les acteurs de l’économie congolaise et frappe à tous les étages, les acteurs politiques se taillent souvent la part du lion. Dernier exemple en date, le rapport explosif d’une ONG congolaise sur la gestion douteuse des fonds publics de l’Assemblée nationale et du Sénat.
Budget éléphantesque
Un groupe d’experts du Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL) s’est penché sur les exercices budgétaires du Parlement entre 2021 à 2023. Ce qu’ils y trouvent est édifiant. L’institution est qualifiée de « budgétivore », avec 1,1 milliard de dollars de dépenses pour les deux chambres. Une incongruité pour la RDC, où le budget de l’Etat affiche péniblement 16 milliards de dollars pour un pays grand comme cinq fois la France et peuplé de 100 millions d’habitants. Selon le CREFDL, « Ce montant correspond aux besoins actuels exprimés par le secteur du développement rural pour réhabiliter 40.000 Km de route de desserte agricole et désengorger les territoires ». Mais surtout, le budget éléphantesque du Parlement est également utilisé en toute opacité. « L’analyse révèle le non-respect du circuit de la dépense publique ». Au total, 303 millions de dollars ont été débloqués sans aucun contrôle, et 309 millions sur « le fonds spécial d’intervention » sans aucune justification.
26 bus pour 90 millions de dollars
L’audit pointe aussi des cas de « fraude et d’enrichissement illicite ». Le bureau de l’Assemblée et son président, Christophe Mboso, a dépensé 90 millions de dollars pour acheter 12 bus et 14 minibus pour le personnel administratif et les directeurs de service. Une addition plutôt salée ramenée au prix des véhicules, alors que le plafond autorisé pour ce type de transaction est limité à 4,5 millions. « Le montant de 90 millions de dollars paraît surestimer pour couvrir les dépenses de 26 bus » tacle le rapport. Au Sénat voisin, la chambre haute a, elle aussi, dépensé plus de 400.000 dollars pour l’achat de véhicules sans justification. Des bureaux sont censés avoir été construits et achetés pour la Commission de l’Assemblée et ses archives. Là encore, l’opacité règne : « Le prix, la procédure d’achat et l’adresse physique sont tenus au secret » expliquent les experts du CREFDL, et ce, malgré le décaissement de 4,1 millions de dollars.
Des députés millionnaires
Les deux chambres ont également pratiqué un « recrutement massif et abusif. L’administration de l’Assemblée Nationale compte un effectif de 612 personnes tandis que les cabinets politiques en disposent de 2.756 ». Quatorze membres des bureaux de l’Assemblée et du Sénat perçoivent une double rémunération, « en tant que député national [ou sénateur] et puis comme membre des bureaux ». Deux entreprises sous-traitantes ont été recrutées pour l’entretien du Palais du peuple, alors que 300 agents sont déjà censés faire le travail. Enfin, l’ONG note que certains parlementaires ne disposent pas d’assistant, et font enregistrer des membres de leurs familles « pour gagner de l’argent ». Ce qui fait dire aux experts du CREFDL « qu’avec l’opacité actuelle dans la gestion des fonds alloués à l’Assemblée nationale, en 2 mandats un député national peut facilement devenir millionnaire ». Le rapport a été qualifié de « bidon » par l’Assemblée nationale.
Des jeeps « d’encouragement »
Depuis plusieurs mois, les affaires de soupçons de corruption s’enchaînent au sein du pouvoir. Fin avril, l’affaire des jeeps de l’UDPS était venue secouer la classe politique congolaise. Des véhicules tout terrain ont, en effet, été distribués par le parti présidentiel à des députés provinciaux de Kinshasa, à la veille des élections des sénateurs et des gouverneurs. La société civile s’en est mêlée et l’Agence nationale de renseignements (ANR) a fini par saisir une poignée de véhicules dans les sous-sols d’un parking. Pour les cadres du parti, rien d’anormal, il s’agirait d’une simple « prime d’encouragement ». La pratique n’est pas vraiment nouvelle. On se souvient qu’en 2021, la distribution de 500 jeeps aux députés nationaux avoir fait polémique, alors que le président Tshisekedi cherchait à débaucher des élus kabilistes pour reprendre la main sur l’Assemblée nationale.
Surfacturation de forages et de lampadaires
La longue liste des scandales financiers ne s’arrête pas là. La veille de la visite officielle de Félix Tshisekedi en France, deux de ses ministres, celui des Finances, Nicolas Kazadi et celui du développement rural, François Rubota, se sont venus interdire de quitter le territoire congolais par la justice congolaise, qui enquête sur des soupçons de détournements de fonds. En cause, des soupçons de surfacturation de forages et de stations de traitement des eaux, mais aussi de lampadaires pour la ville de Kinshasa. Là encore, l’affaire se chiffre en millions de dollars. Des allégations que récuse le ministre des Finances : « S’il y a des gens qui ont surfacturé, ce n’est certainement pas moi ». Une affaire du plus mauvais effet à la veille du déplacement en France de Félix Tshisekedi pour inciter les entreprises… à venir investir au Congo.
Politique business
La kleptocratie congolaise se porte donc toujours bien malgré les déclarations de bonnes intentions de Félix Tshisekedi, qui avait fait de la lutte contre la corruption sa principale promesse de campagne en 2018. En 2024, la RDC fait encore partie des trois pays les plus corrompus d’Afrique francophone après le Burundi et le Tchad, selon Transparency International. On a l’impression que les promesses électorales des leaders politiques s’envolent facilement à l’exercice du pouvoir. D’autant que la politique reste le business le plus rémunérateur. Le rapport édifiant du CREFDL sur le Parlement démontre que la mégestion, et les détournements de fonds sont encore la règle au Congo et qu’une élite politique continue donc de vampiriser les richesses du pays. A l’heure où le bureau de l’Assemblée nationale est en plein renouvellement, la liste des prétendants sur la ligne de départ laisse peu d’espoir pour un changement des pratiques politiques en RDC.
Christophe Rigaud – Afrikarabia
La R.D.C est sous l’occupation militaire ; économique et politique étrangère !;
Dont la chaine de ladite occupation est la suivante :
» Sociétés multinationales et leurs États (commanditaires) , passant par pays voisins de la R.D.C dont le le Rwanda (sous-traitants), au régime congolais illégitime ( exécutant) »;
Les mentors de ce tri partie jurent qu’à leurs intérêts au détriment du peuple congolais et surtout en transgressant toutes les règles et lois internationales
NB. Depuis 30 ans le système de l’occupation étrangère en R.D.C a produit et continue de produire que des régimes illégitimes ; la guerre avec ses conséquences ( Plus de 15 millions des morts ; 8 millions de déplacés internes et 80 milles enfants de la rue; ; la faim et d’autres..
Comment celà peut il être possible dans un monde où nous vivons l’air de mondialisation , avec esprit de vivre ensemble dans la paix à travers des partenariats transparents et solides pour le bonheur de tous?
Pourquoi ; pourquoi et pourquoi ?
Le peuple congolais ne mérite pas mieux que la désolation ?
1. La corruption, le detournement des fonds publics et la mauvaise gouvernance en Rdc remontent du temps des independances. THIS IS A FACT.
2. Blamer le Rwanda (petit pays mais une nation millenaire contrairement au RDC creee par la petite Belgique) ne resoudra rien.
3. Aux seuls congolais de se resaisir mais surtout eviter la haine contre les Congolais Tutsi qui ont par ailleurs, faconne le Kivu.. Regardez les noms des colines, des monts et vallees, des volcans et des rivieres, ils sont tous en langue rwandaise.
Note: Excuser de l’absence des accents.
Mr Ignace Kay,
Vos interventions m’interpellent souvent !
1. Elles vehiculent souvent inutilement des affirmations péremptoires : cas des detournements, de la corruption qui remonteraientaux temps des independances et alors cela nous inerdit d’en parler ? Moi qui ai connu ces anciens temps je les découvre plus importants qu’ils n’ont jamais été.
2. Elles font toujours allusion au Rwanda comme pour defendre ce dernier. Selon moi il serait plus transparent que vous assumiez clairement votre statut de « rwandophone Congolais » ou de « Congolais Tutsi » mais avec le fardeau d’un Rwanda qui depuis le génocide de 1994 a exporté meurtrierement le conflit Hutu-Tutsi dans mon pays.
La responsabilté de ce chaos géralisé incombe aux congolais seuls…Quel sont les congolais qui osent se lever pour proteger le peuple de les dirigeants locaux et les leaders voraces. Vrai carence idéologique collective et faillite de l’état. Une Détox prendrait des siècles .. Une RDC à la dérive!
Mr Nsambu,
Si mes opinions vous importunent, ce n’est nullement mon intention.
Clarifions les choses:
1) Etre Tutsi congolais je le suis et ce n’est pas un péché. Seules des personnes haineuses pensent le contraire. Cela ne m’enleve non plus mes droits de citoyen congolais.
2) Mes aieux ont faconné le Masisi et j’en suis fier. Si cela vous agace, il reste un fait.
3) Je suis Congolais car les Belges l’ont decide ainsi. ce n’etait pas mon choix. Comme vous d’ailleurs dans votre coin du pays.
4) Je suis d’accord avec vous que mon gouvernement d’antan en 1994 a accepté des genocidaires sur notre territoire à bras ouverts. Ces derniers ont commencé à nous tuer, car nous ressemblions à ceux et celles que ces derniers venaient de genocider au Rwanda.
5) Aujourd’hui, les authorités de mon pays continuent de s’allier aux genocidaires de FDLR.
6) Le monde le sait mais les plus puissants sur cette terre ne veulent pas s’aliener la RDC dont ils exploitent allégrement!
7) Mais, comme nous avons les dirigeants que nous méritons, le mal c’est le Rwanda!!. A un imbecile on montre la lune, il regarde le doigt [qui pointe la lune]
Vous ne m’avez pas bien lu, si je ne m’abuse : au-delà de vos affirmations que je trouve encore trop péremptoires, je ne vous ai demandé que de vous nommer et de vous assumer clairement et avec, le fardeau du Rwanda qui pend à votre statut.
Sinon, je n’ai aucune accusation contre les Congolais Tusti sauf que pour moi cette question nécessite encore un acte juridique bien identifié ; vous aurez tort de vous satisfaire des décrets à la cantonade comme celui de Tshisekedi dans un meeting public à Londres. Ce genre d’affirmations sans substrats juridiques constitutionnels précis risque d’accroitre certains soupcons que quelques Congolais peuvent encore porter contre vous.
J’espère cette fois m’être mieux fait comprendre !
@Mr Ignace Kay
je suis tout a fait d’accord avec vous que la corruption et le détournement est un sérieux problème qui gangrène notre pays et ajouter à cela l’impunité…mais il ya beaucoup d’alegation gratuit aussi dans votre language en vous appropriant les efforts consolider des gens de ce côté là en disant que vous avez vous le congolais tutsi façonner mais…vous allez encore plus Loin en disant que ce coins là on de nom rwadophone si vous êtes réellement congolais pourquoi cherchiez vous a falsifié l’histoire du Congo?
Merci beaucoup.
Congolais je le suis car des aïeux sont là avant tout le monde (dans le Kivu. Je cherche à convaincre personne.
Que d’autres congolais profèrent de menaces, des intimidations, who cares? C’est la cause qui fait la cause et non le nombre.
De toute façon, on finira par vivre ensemble qu’on le veut ou non.
Justement mon cher Mr Kay, chercher à prouver qu’on est plus Congolais que quiconque est le genre d’affirmations qui m’interpellent. Pour moi, elles n’apportent rien à la cohesion entre Congolais.
Sinon bon vent à vous, je suis là à commenter les propos et les faits sans chercher à juger personnellement mes interlocuteurs.