Dans un discours à la Nation aux allures de mobilisation générale, Félix Tshisekedi espère rallier derrière lui la population et la classe politique au nom de l’unité du pays. Un appel présidentiel millimétré alors que les rebelles du M23 avancent vers Goma… et que les élections approchent.
Une mobilisation tous azimut ! » Le président Félix Tshisekedi a appelé dans une allocution radio-télévisée, ce jeudi, les jeunes congolais à « s’enrôler dans l’armée » et « à s’organiser en groupes de vigilance ». La prise de parole du président congolais est intervenu dans un contexte sécuritaire particulière tendu dans l’Est du pays. Après la chute de Bunagana en juin dernier, c’est la région du Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, qui est maintenant totalement sous contrôle du M23. Les rebelles menacent désormais Goma, la capitale provinciale. Face à l’avancée de la rébellion, soutenue par le Rwanda voisin, le chef de l’Etat cherche toujours la solution pour venir à bout du M23. Son armée patine et n’arrive pas à reprendre les positions rebelles et l’aide de la communauté internationale est encore très timide pour condamner fermement le soutien rwandais et inverser la tendance sur le front militaire.
Groupes de vigilance
Alors pour contrer cette spirale négative qui inquiète de plus en plus les Congolais, le président a choisi de faire vibrer la fibre patriotique. Son discours était essentiellement à destination de sa population, en lui demandant de « faire front » tous ensemble et à « faire taire les divergences ». L’appel à la jeunesse, et la référence à des groupes de « vigilance » ont été diversement commentés à Kinshasa. Certains s’inquiètent de voir la population s’organiser en groupes paramilitaires, une solution de courte-vue, puisque les groupes Maï-Maï d’autodéfense qui ont vu le jour à la fin des années 1990 sont toujours actifs aujourd’hui. Ces mouvements se sont le plus souvent transformés en groupes armés dont la seule raison d’être est de piller, rançonner la population… et parfois pire. Le ministre de la Communication, Patrick Muyaya a tenter de rassurer dans un point presse, en indiquant que « groupe de vigilance n’est nullement groupe d’auto-défense. If you see something, say something disent les Américains » pour inviter les citoyens à signaler des « comportements suspects ». Une définition suffisamment floue pour inquiéter la communauté rwandophone congolaise, malgré l’appel du président Tshisekedi « à ne pas céder aux propos xénophobes et autres discours de haine et de stigmatisation des communautés rwandophones dont l’asservisseur se sert pour faire du chantage ».
Reprise du « dialogue » ?
Faute de pouvoir faire la guerre frontalement avec une armée, mal préparée, mal payée, mal équipée et surtout, mal commandée, Félix Tshisekedi a réaffirmer sa volonté de poursuivre la pression diplomatique sur Kigali. Un ballet diplomatique dont le chef de l’Etat a reconnu lui-même qu’il n’avait pas, pour l’instant, apporté « aucun résultat tangible sur le terrain ». La récente avancée du M23 a tout de même réactivé les deux processus de dialogue engagés il y a plusieurs mois entre Kinshasa et Kigali. Les discussions de Nairobi devraient reprendre le 16 novembre à la demande de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC), qui souhaite voir réintégrer le M23, exclu par Kinshasa lors du premier round en avril dernier. Kinshasa, qui considère la rébellion comme « un groupe terroriste », impose le retrait du M23 de ses positions comme préalable. Ce qui est loin d’être gagné, puisque les rebelles ont toujours l’avantage sur le terrain militaire.
Nairobi active la force régionale
Du côté de la force régionale, le Kenya semble disposé à accélérer sa mise en place. Le nouveau président kényan était plutôt réticent à une intervention dans l’Est du Congo, mais la poussée du M23 vers Goma, et la pression du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ont décidé William Ruto a ordonner à ses troupes de se préparer à intervenir. Où, contre qui (il y a 120 groupes armés dans la région), pour combien de temps, avec combien d’hommes et quel budget ? Aucune réponse n’a été apportée pour l’instant par Nairobi. Pourtant, sur le terrain militaire, l’arrivée de cette force est la seule chance pour Félix Tshisekedi de mettre la pression sur le M23 et d’inverser le rapport de force militaire qui le placerait dans de bonnes dispositions pour négocier une sortie de crise à son avantage. Car ne soyons pas aveugle, tout conflit se termine autour d’une table… même avec un « groupe terroriste ». Mais ce que souhaite Kinshasa, et on peut le comprendre, est d’y arriver en position de force pour y imposer ses conditions.
Faire taire les critiques
Dans son discours à la Nation et face aux échecs militaires et diplomatiques, Félix Tshisekedi avait à coeur de justifier ses choix et de plaider sa bonne foi face à des partenaires qui n’ont pas tenu parole, et singulièrement, le Rwanda. Mais derrière l’explication de texte du président congolais, se cache aussi l’intention de sonner le rassemblement derrière sa bannière à un peu plus de 12 mois des élections de 2023. En mobilisant la population pour défendre la Patrie en danger et particulièrement la jeunesse congolaise, Félix Tshisekedi espère pouvoir faire taire les critiques et faire se rallier toute la classe politique derrière lui, au nom de « l’unité de la Nation ». Les caciques du mouvement présidentiel ne voudraient pas que les revers militaires face au M23 ne se transforment en rejet du président Tshisekedi par la population à l’aube d’une année électorale cruciale.
Christophe Rigaud – Afrikarabia
La politique est dynamique, just wait and see.
La seule voie de sortie de crise, ce sont des négociations.
On n’imagine mal comment les forces régionales, notamment kenyanes viendraient faire la guerre dans cette cacophonie. Je les vois plutôt s’interposer entre les FARDC et les M23 et d’ouvrir les routes d’approvisionnement de Goma pour permettre les negotiations apaisées.
Le gouvernement congolais veut en finir avec les M23 mais il en est incapable. La communauté est africaine veut une résolution définitive du conflit: le retour des réfugiés éparpillés dans les pays limitrophes; raison pou laquelle ils veulent associer les chefs coutumiers qui connaissent mieux que des politiciens de Kinshasa.
Nul n’est question de faire des concessions avec un groupe rebelle étranger opérant sur le sol congolais pour seul but d’infiltrer encore une fois notre armée, nos services de sécurité et des structures politico-administratives au profit de régime dictatorial de Kigali.
La prise de position de Félix Tshisekedi soutenue par toute la communauté nationale la guerre ou rien pour mettre fin une fois pour toute à cette guerre d’agression qui nous imposer par le régime de Kagamé et le régime de Youweri Museveni …
Notre PR apparemment bien désemparé devant l’avancée en force du M23 que nos FARDC n’arrivent à endiguer, a fait appel au peuple pour une mobilisation générale contre l’agresseur rwandais (et ougandais) sauf que son discours patriotique ne nous éclaire pas suffisamment si nous sommes toujours dans l’option diplomatique ou si nous avons basculé dans la voie militaire. N’empêche que son adresse qui ne manque donc pas de confusion et de contradictions par rapport à son agenda et ses positions passées, a plutôt rencontré l’assentiment de beaucoup de Congolais y compris celui des leaders politiques et sociaux et doit avoir apporté du baume au cœur même de nos soldats. Tous nous attendions un mot de sa part à ce stade de confrontation tendue avec le M23 porté par rwandais et ougandais,
Le hic est que les contours de ses propositions concrètes – groupes de vigilance… – n’ont pas tous été précisés, pas davantage avec les éclaircissements de l’omniprésent Ministre de la Communication. Par prudence ou impuissance Tshisekedi n’a dit qu’à demi-mots la faiblesse de notre armée à performer au front en appelant la jeunesse à s’enrôler dans l’armée comme si c’était sa pénurie en nombre qui était sa faille essentielle alors que c’est d’abord son organisation qui bat de l’aile, et cela largement en raison des autorités civiles et militaires qui doivent la conduire.
Il y’a aussi derrière ce dilemme entre une Communauté régionale, continentale et internationale qui nous pousse à dialoguer avec le M23 que Tshisekedi lui-même a qualifié (justement !?) de terroriste et le droit souverain de notre pays à le contrer par tous les moyens. « Gare à la négociationnite », a écrit un éditorialiste ; moi je dirais plus « Malheur à la négociationnite pour notre pays » : Kagame n’est pas un partenaire fiable ouvert à un dialogue sincère, son plan vital est de survivre du butin pillé au Congo.et les M23 fussent-ils des Congolais tuent d’autres Congolais et surtout ont une loyauté double qui les a poussés vers Kagame qui les utilise pour sa stratégie expansionniste.Voila la principale cause des violences endémiques dans l’Est.
En définitive il est illusoire de trouver notre salut chez l’étranger, mécanisme de Luanda ou Force régionale conjointe de Nairobi sont des pitoyables fuites en avant, personne ne viendra nous délivrer, encore moins mourir à notre place. Le Congo n’aura pas d’autres outils pour se sauver sinon une parole souveraine ferme qui lui procure respect, dignité et écoute ainsi qu’une armée dissuasive sur le terrain – bonne nouvelle, j’apprends que nos FARDC sont davantage en action dans le Rutshuru avec leurs rares avions de chasse – ! Et armé d’une courageuse volonté politique c’est possible même si cela doit prendre du temps : voilà la mission prioritaire du PR et de ses équipes !
A LA RESCOUSSE DÉSESPÉRÉE DES ÉTRANGERS ?!
Je viens de lire dans la presse deux articles qui ont retenu mon attention !
1. Washington peut-il se “dékagamiser” face au conflit rwando-congolais ? Il relève que contrairement à ses propositions habituelles le Département d’État américain a demandé clairement le 31 octobre 2022 la cessation immédiate des hostilités et le respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire dans le territoire de Rutshuru. Il rappelle en même temps qu’en 2012, Barack Obama avait ordonné son contingent chargé de la stabilisation de la RDC de quitter la ville de Goma, ce qui aurait précipité le délogement du M23 de Goma. Nous connaissons l’influence des Usa dans nos États bidonvilles du monde et nous savons que Washington apporte une aide financière substantielle au Rwanda et à ses forces armées. Sa dernière position qui se montre plus regardante sur un comportement d’un Rwanda belliqueux et déstabilisateur dans la région des Grands lacs changera-t-il quelque chose dans la résolution du conflit RDC – Rwanda ? Osons le croire…
2. Propos « assasins » sur le Congo d’une ancienne Chargée d’affaires de l’ambassade de Grande Bretagne en République Démocratique du Congo qui relève que notre pays possède un potentiel matériel et humain inestimable mais celui-ci ne suffit pas en raison de sa faible gouvernance et surtout de la corruption. « La corruption est le cancer qui vole l’avenir des enfants de la RDC. Il y a quelque chose qui ne va pas quand on m’offre plus de champagne en un mois à Kinshasa que je n’en ai bu pendant toute ma vie. Et ce n’est qu’un exemple trivial », écrit-elle. « La CI fait son travail mais c’est une amie, son rôle n’est pas de remplacer le gouvernement et le leadership des Congolais. »
Des positions de la CI que nous nous devons d’apprécier à leur juste valeur…
Bonjour
Je m’appelle Kalenga Mutuma Venant,originaire de la Republique democratique du congo,vivant en afrique de l’est.
J’ai suivi avec beaucoup d’attention le discours de Son Excellence,Monsieur le President de la Republique Felix Tshisekedi invitant la population rdcongalaise a se mobiliser comme un seul homme pour defendre notre pays,
Ma suggestion est que le president puisse mobiliser rapidement les jeunes volontaires Mai-Mai qui constituent une veritable force capable de faire face a l’avancee des troupes rwandaises coalisees avec plusieurs groupes des mercenaires recrutes dans plus de cinq pays en afrique
L’Affaire de M23 ne doit pas etre neglige car ce ne sont les rebelles congolais comme on veut nous faire croire mais et nous distraire ,mais bien un veriable plan de balkanisation de notre cher pays la Rdcongo