Une nouvelle feuille de route a été paraphée à Doha ce week-end entre le gouvernement congolais et les rebelles de l’AFC/M23, mais les principaux sujets de discorde ont été de nouveau repoussés aux calendes grecques.

Après une première « déclaration de principes » signée en juillet entre le gouvernement congolais et la rébellion de l’AFC/M23, c’est un « accord-cadre » qui a été paraphé ce week-end dans la capitale qatarie. Le premier document signé cet été n’avait rien changé, ni sur le terrain militaire où les affrontements se sont poursuivis, ni sur les désaccords entre les deux parties, qui sont restées arc-boutés sur leurs revendications. Autant le dire tout de suite, ce nouveau texte n’apporte aucune avancée sur les points de déblocage qui aurait pu déboucher sur un réel accord de paix. Le document s’apparente à un énième accord transitoire, sans clause contraignante, sans calendrier, et évitant soigneusement d’aborder les sujets qui fâchent, qui seront discuter ultérieurement.
Des lignes rouges toujours infranchissables
L’accord-cadre met sur la table 8 protocoles qui doivent, in fine, constituer l’accord de paix final. Les deux premiers points, ont déjà été validés. Il s’agit de la libération des prisonniers politiques et de la mise en place d’un mécanisme de surveillance et de vérification du cessez-le-feu. Concrètement, aucun échange de prisonniers n’a encore eu lieu, et le cessez-le-feu n’a jamais été respecté. Les 6 autres protocoles restants ne seront discutés que dans deux semaines, où un calendrier sera ensuite fixé. Il faudra donc encore être très patient pour voir un quelconque effet positif sur le terrain. D’autant que les autres points à négocier sont les plus litigieux et concernent l’accès humanitaire, mais surtout la restauration de l’autorité de l’Etat, les réformes de gouvernance, les arrangements sécuritaires intérimaires, la démobilisation des groupes armés, ou le retour et la réinstallation des réfugiés et des déplacés. Des sujets, où chacune des parties affiche des lignes rouges, pour l’instant, infranchissables.
Gagner du temps
L’accord de Doha signé ce week-end ne règle rien. Tout comme la déclaration de principes de juillet, ces textes semblent s’obstiner à vouloir construire un cadre pour la paix sans jamais définir la manière dont les belligérants vont le remplir. À ce rythme, on risque encore de tourner en rond plusieurs mois… voir davantage. Ces accords à minima, sans calendrier, et sans cesse repoussés, semblent faire de jeu de tous les acteurs du conflit qui s’évertuent à jouer la montre. Car pendant les maigres pauses de négociations à Doha, les belligérants se renforcent militairement. L’AFC/M23 poursuit ses recrutements de combattants et verrouille l’administration de ses territoires, alors que Kinshasa se réarme et espère reprendre la main, notamment grâce à l’utilisation de drones. Plus le temps passe, plus le principal risque est un retour à une confrontation militaire plus violente sur le terrain.
Christophe Rigaud – Afrikarabia


envoi en cours...




















ils signent un accord sans accord
C’est assez bien résumé !