La Commission électorale (CENI) a annoncé « ne pas pouvoir organiser des élections crédibles dans le délai constitutionnel ». Un « glissement » du calendrier qui pourrait ouvrir une période de transition et pousser l’opposition à participer au dialogue national de Joseph Kabila, qu’elle a toujours refusé.
La tenue de la prochaine élection présidentielle avant la fin 2016 devient de plus en plus improbable en République démocratique du Congo (RDC). Jeudi dernier, le président de la CENI, Corneille Nangaa a déclaré qu’il était impossible d’organiser des élections dans de bonnes conditions avant la fin 2016 comme le prévoit la Constitution. En cause : la révision nécessaire du fichier électoral. Le scrutin présidentielle chaotique et contestée de 2011 avait révélé de nombreuses irrégularités et notamment des doublons sur les listes électorales, ainsi que des électeurs non-inscrits. Le fichier pour les élections de 2016 devait donc être « nettoyé » et intégrer également les nouveaux électeurs devenus majeurs depuis 2011. Mais pour l’heure, rien n’a été fait.
Un retard « d’au minimum 16 mois »
« Je pense qu’on ne peut pas organiser des élections en 2016 sans insérer les nouveaux majeurs et traiter la question du fichier » a expliqué Corneille Nangaa jeudi 18 février à la CENI . « Vous avez des cartes d’électeurs qui sont en circulation, qui ne sont pas du circuit normal. Vous avez la nouvelle nomenclature administrative qui est entrée en action (le passage de 11 à 26 provinces, ndlr). Toutes ces questions font qu’il y a un argumentaire qui milite en faveur d’une révision », note-t-il avant de conclure, « Si vous voulez le respect des délais constitutionnels, acceptez qu’on organise ces élections avec le fichier de 2011 ». Le problème c’est que cette révision pourrait prendre « au minimum 16 mois » selon la Commission électorale. Mais le temps presse pour l’opposition : le mandat du président Joseph Kabila, que la Constitution interdit de briguer un troisième mandat, doit prendre fin en décembre 2016.
L’opposition dans le piège du dialogue
Devant ce qui paraît le plus plausible : un report de l’élection et donc une possible période de transition, l’opposition se retrouve prise au piège de la majorité présidentielle. Car il faudra bien décider de ce qui se passera au lendemain de la fin du mandat de Joseph Kabila, fin décembre 2016 (transition, présidence intérimaire…). En retardant le scrutin, le pouvoir tente donc de forcer la main à l’opposition pour la faire participer au dialogue politique que le chef de l’Etat essaie de mettre en place depuis plusieurs mois en vain. Les principaux partis de l’opposition, réunis au sein de la Dynamique de l’opposition et du Front citoyen 2016 a toujours refuser de s’asseoir à la table du dialogue de peur de devoir légitimer le maintien au pouvoir de Joseph Kabila en dehors des délais constitutionnels.
Une transition de 3 mois ?
Le piège se referme donc sur l’opposition dont certaines composantes pourraient être tentées par la participation au dialogue et un partage du pouvoir via un gouvernement de transition. L’UDPS, ou plus récemment le G7 (les anciens frondeurs de la majorité) laissent la porte entre ouverte à une possible participation. Le G7 évoque dans son dernier communiqué la possibilité d’une transition de 3 mois pour organiser les élections et demande des négociations directes avec Joseph Kabila. Pourtant, la grande majorité des opposants veulent encore y croire et pense qu’il est encore possible d’organiser des élections crédibles dans les délais. Les experts de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) estiment que 4 mois sont suffisants pour réaliser les opérations d’enrôlement des électeurs. Mais la CENI a perdu beaucoup de temps depuis le scrutin contesté de 2011, puisque jusqu’à ce jour le nettoyage du fichier et l’enregistrement des nouveaux majeurs n’a toujours pas commencé. A qui la faute ? Majorité et opposition se renvoient la balle. Les premiers accusent l’opposition de faire obstruction au fonctionnement de la CENI, alors que les seconds dénoncent le manque de financement du gouvernement et les « retards volontaires » de la Commission.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
La question que je me pose et que se posent la majorité des congolais avertis est de savoir les lois de la République ne permettent pas de sanctions à l’égard du gouvernement pour avoir détourné les fonds provisionnels destinés à financer les élections. Depuis 2011, le gouvernement fait voter une ligne de dépenses budgétaire pour constituer de provisions pour les prochaines élections. Le gouvernement apprend à qui veut l’entendre et ceci sans aucune gêne qu’il n’a pas de fonds pour financer les élections. Est ce normal ? Dans le cas où les élections n’auraient pas lieu, la constitution congolaise doit avoir prévu des mécanismes pour gérer la transition. Pourquoi L’ONU, UA, OIF privilégient ils le dialogue plutôt que la constitution. Tous ces organismes donnent l’impression que le Congo n’a pas de constitution ou que la constitution congolaise ne mérite aucun respect. pourquoi ce manque de repect et de considération ?
De bonne blague en principe le president actuel ne peux se represente,transition ou pas il doit partir ,le non respect des constituions ne derange pas grand monde ni la fameuse comunaute internationale,