Candidat à la présidentielle en 2023 en République démocratique du Congo (RDC), Martin Fayulu revient pour Afrikarabia sur les solutions qu’il envisage pour ramener la paix à l’Est du pays. Le président de l’Ecidé redoute également un report des élections et le risque d’un scrutin frauduleux, taillé sur mesure pour la réélection de Félix Tshisekedi. Martin Fayulu repart en campagne avec son meilleur atout : sa popularité.
Afrikarabia : La situation sécuritaire continue de se dégrader à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) en dépit de l’état de siège instauré depuis mai 2021 en Ituri et au Nord Kivu. Les ADF continuent leurs attaques, et les combats ont repris entre l’armée congolaise et les rebelles du M23, qui contrôlent depuis plus de 150 jours la ville de Bunagana. Quelles seraient vos mesures pour ramener la paix à l’Est du Congo ?
Martin Fayulu : La première mesure est d’équiper et de former correctement l’armée congolaise pour combattre, ce que Félix Tshisekedi n’a jamais fait après 4 années de pouvoir. C’est l’armée qui assure l’intégrité territoriale du pays. Dans mon programme électoral des 100 jours, j’avais annoncé que je déplacerai le camp militaire Kokolo de Kinshasa à Beni pour renforcer notre présence militaire à l’Est. Je mettrai aussi en place des unités de surveillance des frontières dans cette région. La deuxième mesure est d’aller dénoncer à l’ONU l’attaque de notre pays par le Rwanda, mais aussi par l’Ouganda. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit condamner ces pays et demander à ce qu’ils ramènent leurs militaires chez eux. La troisième mesure est de demander aux Congolais de rester aux aguets pour défendre l’intégrité territoriale du pays, comme le prévoit l’article 63 de la Constitution.
Afrikarabia : Des négociations ont été engagées avec le Rwanda, sous l’égide de Luanda, mais aussi à Nairobi avec les groupes armés. Doit-on dialoguer avec le M23 ?
Martin Fayulu : Il faut continuer les négociations de Luanda, mais il ne faut pas dialoguer avec le M23. On ne dialogue pas avec une force supplétive d’un gouvernement d’un pays voisin. Il faut discuter avec ce gouvernement, avec le Rwanda, mais aussi avec l’Ouganda et le Burundi, sous médiation angolaise. Je suis d’accord avec ça. Il faut que le Rwanda et l’Ouganda disent ce qu’ils reprochent au Congo, et que nous disions ce que nous reprochons à nos voisins.
Afrikarabia : Que cherche le Rwanda selon vous ?
Martin Fayulu : Paul Kagame veut une partie du territoire congolais. Il envahit le Congo, déplace les populations, et replace des Rwandais. Paul Kagame veut également les richesses du Congo : l’or, le Coltan… Le Rwanda n’a pas d’or sur son territoire, mais possède une raffinerie et exporte de l’or congolais. Le président ougandais, veut lui aussi tirer les avantages du commerce avec l’Ituri, et cherche à profiter des nappes pétrolifères seul. Nous reprochons à ces deux pays de nous déstabiliser pour profiter de nos ressources naturelles. L’intégration de la RDC dans la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) fait également partie de cette stratégie. L’Est du Congo représente un important marché de 40 millions d’habitants très lucratif pour les pays d’Afrique de l’Est.
Afrikarabia : Vous attendez quelque chose de positif de la force régionale mise en place par la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est pour lutter contre les groupes armés ?
Martin Fayulu : Non, je n’attends rien de cette force. On ne peut pas demander à un pyromane d’aller éteindre l’incendie qu’il a allumé. D’ailleurs, le Kenya a déclaré qu’il ne sera qu’une « force tampon ». Ils ne vont pas combattre. Il y a déjà un contingent kenyan au sein de la Monusco. Que vont-ils faire de nouveau qu’ils n’ont pas pu faire avec les casques bleus ? Nous avons besoin d’une force robuste.
Afrikarabia : La Monusco ne peut pas jouer ce rôle ?
Martin Fayulu : La mission de la Monusco a échoué et elle doit se retirer. Mais il faut créer une nouvelle mission offensive, comme en 1964, l’ONUC, une force combattante pour repousser le M23 et les soldats rwandais et ougandais. Mais nous ne pouvons rien attendre de la force régionale de l’Afrique de l’Est, dont le renseignement serait assuré par le Rwanda !
Afrikarabia : Dans ce contexte de crise sécuritaire, le président Félix Tshisekedi a renvoyé l’ambassadeur rwandais à Kinshasa et envoyé des avions de chasse contre le M23, ce sont des bonnes initiatives ?
Martin Fayulu : Le renvoi de l’ambassadeur rwandais était la première chose à faire, et je le disais depuis longtemps. Il l’a fait avec beaucoup de retard, car il doit beaucoup à Paul Kagame et Joseph Kabila, qui l’ont placé à la Présidence. Il faut aller plus loin, et déposer plainte au Conseil de sécurité des Nations unies, mais aussi devant l’Union africaine.
Afrikarabia : Que fallait-il faire d’autres selon vous ?
Martin Fayulu : Il fallait faire appel à des pays amis qui ont des armées aguerries, comme l’Angola par exemple. Il y a d’autres leviers. Les pays européens et les Etats-unis pourraient décider de suspendre l’aide financière au Rwanda et de ne plus acheter l’or ou le Coltan du Rwanda. On pourrait aussi demander au Paris Saint-Germain et à Arsenal d’arrêter leur campagne « Visit Rwanda », alors que l’on tue à l’Est du Congo.
Afrikarabia : Dans un an doivent se tenir des élections présidentielle et législatives. La Commission électorale (CENI) n’a toujours pas publié son calendrier. Etes-vous inquiet ?
Martin Fayulu : Je suis plus qu’inquiet. Le 8 mars 2021, nous avons présenté notre proposition de loi sur la CENI et le 9 avril, nous avons fait une proposition sur la loi électorale. En septembre 2022, nous avons présenté notre calendrier électoral pour aller aux élections le 22 octobre, soit 90 jours avant la fin du mandat présidentiel, et pas en décembre comme on le dit. Nous n’avons pas été entendu et nous constatons les difficultés de la CENI à organiser les élections à temps. Son président, monsieur Kadima, a traîné les pieds et a longtemps cherché l’argent pour organiser le scrutin.
Afrikarabia : Que se passera-t-il en cas de « glissement » du calendrier électoral ?
Martin Fayulu : Le 23 janvier 2024 à minuit, c’est la fin du mandat usurpé de Félix Tshisekedi. Selon la Constitution, « en cas de décès, de démission, ou de tout autre empêchement », les fonctions du président sont assurés par le président du Sénat. Mais le président du Sénat n’est pas crédible, étant membre de l’Union sacrée de Félix Tshisekedi. Nous devons trouver la personne pour assurer cet intérim de 4 mois. C’est pour cela que nous demandons, avant la fin de la session parlementaire du 15 décembre, que toutes les parties prenantes se mettent autour de la table pour : recomposer la Commission électorale, notamment le bureau et une partie de la plénière ; discuter du calendrier électoral ; de la sécurisation des élections à l’Est où il y a la guerre ; et enfin recomposer la Cour constitutionnelle qui est à la botte de Félix Tshisekedi.
Afrikarabia : Que faire pour être certain que ce scrutin soit transparent et crédible ?
Martin Fayulu : Les résultats doivent être proclamés et affichés bureaux de vote par bureaux de vote, contrairement aux élections de 2018. C’est pourquoi nous demandons élégamment la digitalisation des procès verbaux. Il faut aussi réformer le système proportionnel qui complexe et qui n’est pas compris par la population. Nous proposons également la parité entre les hommes et les femmes dans les circonscriptions à 4 sièges et plus. Même chose pour les suppléants qui sont de la même famille, mari, femme, enfants… ce n’est plus possible.
Afrikarabia : Quel rôle pour la communauté internationale dans ces élections ?
Martin Fayulu : Nous disons aux occidentaux qu’ils doivent appliquer les principes démocratiques aussi pour l’Afrique. Lorsque les chiffres d’une élection sont fabriqués, ce n’est plus possible de dire, comme Jean-Yves Le Drian : « Martin Fayulu a gagné » et quelques jours après, de « prendre acte » de la fraude électorale en reconnaissant Félix Tshisekedi comme président. Ce n’est plus possible et c’est très dangereux. S’il y a fraude, il faudrait que la communauté internationale ne reconnaisse pas ces régimes. On ne peut pas continuer à ne pas respecter les Congolais.
Afrikarabia : Vous craignez vraiment que le scrutin soit frauduleux, comme en 2018 ?
Martin Fayulu : Félix Tshisekedi est parti pour voler la victoire du peuple. Il a commencé le 17 juillet 2020 en mettant une Cour constitutionnelle à sa main. C’est cette Cour qui proclamera les résultats définitifs. Il a renchéri en mettant en place une CENI composée d’hommes de son camp et de débauchés qu’il a récupéré à son compte. Il a fait adopter une loi électorale qui lui est complètement favorable. L’état de siège va également le favoriser en excluant du scrutin l’Ituri et le Nord-Kivu qui ne lui sont pas favorables. Il regarde aussi comment intégrer le Sud-Kivu dans l’état de siège pour les mêmes raisons. Le camp présidentiel cherche aussi à multiplier les candidatures pour éparpiller les voix et frauder plus facilement.
Afrikarabia : Justement, ces multiples candidatures ne sont-elles pas un handicap pour vous dans une élection présidentielle à un seul tour ?
Martin Fayulu : Joseph Kabila a instauré la présidentiel à un seul tour le 11 janvier 2011 parce qu’il avait peur de la candidature d’Etienne Tshisekedi. Il était plus facile pour lui d’organiser la tricherie. Moi, je propose de revenir à la Constitution originelle, celle de 2006, avec une élection à deux tours.
Afrikarabia : Dans ce contexte d’une multiplication des candidatures d’opposition, ne faudrait-il pas désigner un candidat unique de l’opposition ?
Martin Fayulu : Un candidat commun, oui. Nous sommes d’accord, mais est-ce que vous pensez qu’il y a plus de 3 ou 5 candidats valables dans cette élection aujourd’hui ? En 2018, il y a eu 21 candidats. J’ai eu 62%, Tshisekedi et Shadary ont eu 15 et 17%. Cela veut dire que les 18 autres candidats se partageaient 4% !
Afrikarabia : Vous pourriez nouer des alliances avant les élections avec d’autres personnalités ?
Martin Fayulu : Dans son dernier Congrès, l’Ecidé, notre parti, a décidé qu’il était d’accord pour aller aux élections avec toute personne qui regarde dans la même direction : la défense de la Constitution, la vérité des urnes, la bonne gouvernance, et le combat contre les anti-valeurs.
Afrikarabia : Vous avez rencontré l’ancien Premier ministre Matata Ponyo, le prix Nobel de la paix, Denis Mukwege. Ce sont des personnes avec qui vous pourriez travailler ?
Martin Fayulu : Le docteur Mukwege est un ami. Je le rencontre quand c’est possible et je discute avec lui régulièrement. Monsieur Matata est venu me voir pour me dire qu’il basculait dans l’opposition et je lui ai dit que les portes de Lamuka étaient ouvertes. Notre combat à tous est d’avoir des règles du jeu bien définies et acceptées par tous.
Afrikarabia : Concernant Lamuka, quid d’Adolphe Muzito ?
Martin Fayulu : Posez-lui la question. Moi, il ne m’a jamais rien dit.
Afrikarabia : Il souhaite visiblement se présenter à la présidentielle ?
Martin Fayulu : Il est libre de le faire. Il était déjà candidat en 2018.
Afrikarabia : Est-ce que vous redoutez une possible candidature de Denis Mukwege ? Il ne s’est pas encore exprimé sur la question.
Martin Fayulu : Attendons qu’il s’exprime. Il ne l’a pas fait, vous l’avez dit. Mais tout Congolais en mesure de le faire peut être candidat. Je n’empêcherais personne d’être candidat. Je suis démocrate.
Afrikarabia : Denis Mukwege ferait-il un bon président de transition en cas de report des élections de 2023 ?
Martin Fayulu : Nous avions déjà demandé la transition sans Kabila et nous pensions déjà au docteur Mukwege. Reste aujourd’hui à savoir s’il est candidat ou pas. S’il n’est pas candidat, avec sa notoriété, son sérieux et les principes qu’il défend, il a le profil idéal pour mener cette transition sans Tshisekedi.
Afrikarabia : Pour mener une campagne électorale, il faut des moyens financiers importants. N’est-ce pas votre point faible par rapport à d’autres candidats ?
Martin Fayulu : En 2018, le candidat de Joseph Kabila, Emmanuel Ramazani Shadary, avait quels moyens financiers ? S’il avait 100, je n’avais même pas 5, et pourtant j’ai gagné ! J’ai travaillé et tout ce que j’ai, c’est à la sueur de mon front. J’ai déclaré mes biens au Ministère de l’Intérieur.
Afrikarabia : Je vous pose cette question, parce qu’au Congo, on sait que certains sympathisants sont rémunérés pour venir assister aux meetings ?
Martin Fayulu : C’est bien de le dire en effet. Si on reprend l’exemple de monsieur Shadary. Combien a été dépensé et pour quel résultat ? Les gens prennent l’argent et votent ce qu’ils veulent ensuite. Mais vous avez raison, il faut de l’argent pour payer les déplacements, les billets d’avion… mais ce n’est pas le plus déterminant. Le plus important, c’est le message : construire un Congo digne, fort et prospère.
Afrikarabia : Qu’est-ce que vous avez appris depuis les élections de 2018 ?
Martin Fayulu : J’ai surtout appris à connaitre Félix Tshisekedi. Par exemple, je ne pouvais pas penser que Félix Tshisekedi puisse parler de tribus au Congo. Il est né à Kinshasa, je suis né à Kinshasa et on n’a jamais parlé de tribus. J’ai compris que ce qui compte le plus pour Félix Tshisekedi, c’est l’argent. Tout ce qu’il a fait, c’est pour jouir et prendre les deniers de la République. C’est pour cela qu’il a trahi la coalition. Lorsque Félix Tshisekedi a déclaré le 11 novembre 2018 à Genève que « le changement s’appelle Martin Fayulu », je le croyais sincèrement ! Mais depuis, j’ai aussi appris que le peuple congolais était patriote, aimait son pays et était prêt à le défendre. Quand je suis allé à Kisangani, à Beni, vous avez vu l’affluence. Je vois que le peuple continue d’être derrière moi. J’avais dit en 2019 que je n’étais pas le Jean-Pierre Bemba de 2006, ou le Etienne Tshisekedi de 2011. Je vais maintenir la flamme allumée. Et la flamme jusqu’aujourd’hui est allumée.
Propos recueillis par Christophe Rigaud – Afrikarabia
Martin est un rêveur. Il tellement caractériel qu’aujourd’hui il n’a même plus d’allier. Bon il toujours des médias complaint pour lui accorder l’importance qu’il n’a pas.
Depuis 1960, à ces jours là RDC n’a jamais eu un homme politique aussi scientifique, Intellectuel patriote, nationaliste.
Nous ne voyons que Emery Patrice Lumumba et le Président Martin Fayulu Madidi. Un homme qui ne fait pas la politique ordinaire : la jouissance. Mais en dépit de toutes ses ressources il se bat pour la libération de la RDC. Je suis avec lui dans ce bat.
Ça tombe plutôt mal pour Fayulu : alors qu’il est principalement tourné vers une éventuelle récupération de son election volée, le pays est aujourd’hui en plein marasme devant la tension sécuritaire à l’Est avec le M23 et le Rwanda, une question pleinement régalienne qui donne le beau rôle au pouvoir en place qui invite légitimement à l »inité et la cohésion nationales aux dépens des discussions sur son bilan.
C’est dire que si même il se voit plus beau qu’il l’est avec une bonne frange de la population derriere lui, la crise en cours a quelque peu brouillé les enjeux immédiats. Fayulu y trouvera-il les mêmes ingrédients à son agenda qu’avant ? Rien n’est moins sûr. Dommage parce que du coup ses propositions pour l’avenir immédiat ou à moyen terme du pays que soient-elles ne joueront peut-être pas le même role qu’elles auraient joué en temps de paix. Qu’à cela ne tienne il nous faut relever honnêtement qu’en face de n’importe quel candidat y compris le pouvoir en place, Fayulu aurait bien sa place et ses chances dans un scrutin qui ne serait pas verrouillé comme celui en vue.
Le Rwanda n’a jamais bouclé un budget sans la charité occidentale.
Les sanctions pour les occidentaux sont très simples à mettre en œuvre et ne se retourneraient pas contre eux.
Au contraire ils economiseraient.
Mais depuis plusieurs mois rien, et les Congolais continuent à souffrir de l’invasion du Rwanda
Je suis crevé, j’en ai marre de combattre les miens J’serais pas étonné qu’ils me tuent de leurs propres mains Nous, je veux y croire Mais j’ai bien peur que ce nous ne soit qu’illusoire Tous adeptes du chacun pour soi Personne ne nous respecte et j’crois savoir pourquoi On est avares et divisés On s’fait avoir, on ne forme même pas une communauté Préoccupés par le besoin Serait-on tous myopes, incapables de voir loin On veut pas l’bien, on veut l’gain Quitte à détruire l’intérêt commun On vit dans l’inconscience des enjeux Mais malgré nous, les médias nous ont mis dans le jeu Manipulés comme des pions Tout l’monde mise sur notre division On subit la xénophobie Incapables de s’organiser en lobby On sera toujours des mendiants aux portes de leur monde Tant qu’on croira que le respect se quémande Le respect s’impose et la lutte est économique Observe la communauté asiatique Nous on fait beaucoup d’bruit et peu d’chiffre On donne peu d’coups et on reçoit beaucoup d’gifles Impunément, les médias nous salissent Car, conscients que nous insulter ne comporte aucun risque On fait peur à personne, on est la risée de tous Et nos émeutes se déroulent loin de l’Élysée À part brûler quelques voitures De pauvres gens comme nous et saboter nos propres structures Où est notre Révolution, où est notre évolution On est en France depuis plusieurs générations et où en est-on? Même si ça m’fout un coup au moral Force est de constater qu’on est en bas de l’échelle sociale Dans l’collimateur des médias y a pas plus visés que nous Alors toi, explique-moi pourquoi y a pas plus divisés On s’plaint du racisme mais ne l’est-on pas nous-mêmes C’est eux contre nous mais surtout nous contre nous-mêmes Les Algériens contre les Marocains Les Marocains contre les Tunisiens Les Antillais contre les Maghrébins Les Maghrébins contre les Africains Les Turcs entre eux Même dans les Mosquées nos coeurs se sont divisés Chacun veut diriger, chacun veut dominer Et refuse d’envisager que le meilleur soit Pakistanais On peut s’poser la question, qui sont les plus racistes Y a qu’à observer les problèmes que posent les mariages mixtes On peut pas reprocher aux autres c’qu’on est nous-mêmes J’mets le doigt où ça fait mal, c’est normal que ce texte vous gêne Y aura jamais d’évolution sans profonde remise en question Et est-ce qu’il y a plus fou qu’un fou qui croit avoir la raison Dois-je préciser ma vision Tant qu’on s’prendra pour c’qu’on n’est pas On courra dans tous les sens, mais on ne fera jamais un seul pas La pauvreté ne peut excuser le fait de s’comporter comme des non-civilisés L’agressivité constante et les insultes En fin de compte, ne profitent qu’à ceux qui nous font passer pour des incultes Ne profitent qu’à ceux qui nous haïssent Nous désignent comme problème et pour ça nous salissent Réalise, tu sers d’idiot utile tant qu’tu n’as aucune vision Si tu n’aimes pas te faire battre, pourquoi tendre le bâton Tu veux faire tomber le système, vomis la pilule Et commence par refuser qu’ils te manipulent Pour qu’une rébellion aboutisse, elle doit être pensée Et je sais, qu’on ne mène pas une révolution le froc baissé Et ceux qui entrent en politique nous trahissent Se complaisent dans le rôle de l’Arabe ou du Noir de service Il suffit de peu pour les corrompre non pas que le système les trompe On ne sert de serpillière que lorsqu’on rampe T’as perdu et t’es perdu quand tu te mets à espérer Devenir quelqu’un en niant ton identité Ils ont du mal à durer car la trahison est jetable Et chaque traître s’assoit sur un siège éjectable Quant à ceux des nôtres qui réussissent Ils se voient contraints de fuir avant que la jalousie ne les punisse Car dans le cœur des envieux et dans les yeux des incapables La réussite te rend coupable Est-ce une excuse Pour justifier l »égoïsme et fuir le passé en Lexus Difficile de tendre la main sans s’faire couper l’bras Mais si j’m’occupe pas des miens, qui le fera Y a que chez nous que le succès débouche également sur l’impasse Car les derniers veulent te tuer pour la première place Et tes frères disparus que tu continues à pleurer C’est pas des flics qui les ont butés On est les premières victimes de notre propre violence Le signe de notre profonde ignorance On s’bute pour du hash, de la coke ou du cash Et bientôt on s’butera pour un clash Besoin de solidarité Si l’on veut espérer un jour pouvoir quitter la précarité Y a pas qu’en détestant les autres qu’on se construit Dans ton miroir tu vois parfois ton pire ennemi Je n’serai jamais votre leader J’n’en ai ni la vertu, ni la valeur, ni la rigueur Si j’ai un mérite, c’est celui d’avoir essayé Et si j’ai une prétention que ce soit celle de vous aimer Et celui qui aime ne triche pas J’dresse un portrait sombre, mais je ne fais que décrire c’que j’vois Reviens sur terre, laisse tes illusions prendre la mer Quand tes yeux s’ouvriront tu feras comme moi ce constat amer Besoin de solidarité Si l’on veut espérer un jour pouvoir quitter la précarité Y a pas qu’en détestant les autres qu’on se construit Dans ton miroir tu vois parfois ton pire ennemi Tous adeptes du chacun pour soi Personne ne nous respecte et j’crois savoir pourquoi On est avares et divisés On s’fait avoir, on n’forme même pas une communauté Besoin de solidarité Si l’on veut espérer un jour pouvoir quitter la précarité Y a pas qu’en détestant les autres qu’on se construit Dans ton miroir tu vois parfois ton pire ennemi Tous adeptes du chacun pour soi Personne ne nous respecte et j’crois savoir pourquoi On est avares et divisés On s’fait avoir, on n’forme même